Deux ans après le 7 octobre, la Terre Sainte en quête de paix
L'abbaye bénédictine d'Abu Gosh, située à une dizaine de kilomètres de Jérusalem, célèbre le deuxième anniversaire du massacre du 7 octobre.
L'abbaye bénédictine d'Abu Gosh © DrUn choc pour les populations locales
Le frère Louis-Marie Coudray est le supérieur de cette communauté bénédictine, mais aussi le président de l'association Davar pour le dialogue judéo-chrétien. Il décrit une grande lassitude pour les population deux ans après le massacre. “Jamais l’État d’Israël n’a connu une guerre aussi longue, parce que nous sommes tout de même en état de guerre. Et puis surtout, le plus important, c’est que le traumatisme reste entier. C’était vraiment un pogrom, un pogrom comme il n’y en avait jamais eu depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.”
Le frère décrit un choc pour toute la population juive à travers le monde, choc renforcé par un déferlement inouï d’antisémitisme. “On pensait qu’il n’existait plus, mais il s’était simplement endormi. Et ça, je pense que c’est aussi un choc énorme pour l’ensemble de la population israélienne.”
Il faut bien faire la différence de situation entre les chrétiens qui sont dans l’État d’Israël, les chrétiens de la petite communauté de Gaza, et ceux qui vivent dans les territoires.
Si le père Louis-Marie Coudray évoque le deuxième anniversaire du massacre du 7 octobre, il n’oublie pas les souffrances et la tragédie qui se jouent aussi du côté palestinien, à Gaza et dans les territoires. Cette guerre, qui oppose Israël au Hamas, n’est pas sans conséquence pour les chrétiens de Terre Sainte, dont la tentation de l’exil est chaque jour un peu plus forte. “Il faut bien faire la différence de situation entre les chrétiens qui sont dans l’État d’Israël, les chrétiens de la petite communauté de Gaza, et ceux qui vivent dans les territoires. Je pense notamment à la communauté de Taïbé, dont on a beaucoup parlé, et qui a subi beaucoup d’exactions ces derniers mois, même si aujourd’hui c’est plus calme. Mais c’est certain qu’aujourd’hui beaucoup, je dirais facilement jusqu’à 30 %, ont effectivement l’envie de partir, s’ils le peuvent.”
L’appel au retour des pèlerins
Une tentation de l’exil renforcée par le coup d’arrêt des pèlerinages en Terre Sainte. Le père Louis-Marie Coudray encourage les pèlerins à revenir. Pour lui, il n’y a aucun danger. “Le plus gros risque qu’il y avait il y a quelques semaines, c’était que les compagnies aériennes suppriment leurs vols. Mais au niveau de la sécurité dans le pays, vous n’avez aucun problème. Alors c’est là où c’est paradoxal, parce qu’en même temps vous avez des directives qui ont ouvert le parapluie, notamment au niveau du Quai d’Orsay, qui disent zone rouge, faut pas y aller. Ce qui est complètement faux. Et donc nous espérons beaucoup un retour des pèlerins, parce que c’est aussi un soutien pour les chrétiens locaux. Et lorsque j’ai entendu des propos de directeurs de pèlerinage ou même d’évêques disant nous ne voulons pas venir parce que ce serait cautionner la politique d’Israël, je dis : c’est aberrant et c’est abandonner les chrétiens. Ce n’est pas du tout cautionner la politique du gouvernement actuel, c’est absolument faux. Au contraire, le fait de venir, c’est dire : nous sommes solidaires des chrétiens qui sont ici, en Terre Sainte, nous les soutenons et nous voulons les aider.”
Et donc nous espérons beaucoup un retour des pèlerins, parce que c’est aussi un soutien pour les chrétiens locaux.
Le retour des pèlerins en Terre Sainte, une bonne nouvelle aussi pour l’économie locale et pour le maintien des communautés chrétiennes sur place.


Toute l'année, la rédaction nationale de RCF vous tient informés de l'actualité de l'Église et des mouvements chrétiens.




