Tristan Chaplin : Missionnaire à 100%

Un parcours atypique

Pourtant, jusqu’à l’âge de 22 ans, Tristan a vécu dans un milieu assez éloigné de la foi. “Je n'ai pas grandi dans un environnement catholique. Mon père était athée et ma mère était agnostique. Même si j'étais scolarisé dans des établissements catholiques, la foi était quand même loin de moi. Et donc, jusqu'à l'âge de 22 ans, j'ai dû participer à quatre ou cinq messes, tout au plus. Je n'avais pas vraiment d'image du christianisme ou des chrétiens, parce que j'étais quand même assez éloigné.”

C’est lorsqu’il démarre ses études dans une école de commerce que Tristan commence à se poser des questions. Au contact d’amis musulmans qui font le ramadan, il s'interroge sur Dieu et sur son existence. “C'est là que j'ai commencé à me poser des questions. Et quatre mois après, je suis entré dans une église un peu par hasard, comme s'il y avait du vent qui m'avait poussé dans le dos, et je suis rentré dans une église.”

Tristan se rend à la messe, explique qu’il est en recherche, qu’il n’est pas baptisé. Peu à peu, il est intégré à la paroisse. Mais c’est au Québec, où il poursuit ses études, que les choses s’accélèrent. “J'ai eu la chance d'habiter dans un ancien séminaire, le grand séminaire de rue Mousquy, où résidaient deux à trois prêtres à la retraite. Et là, le cheminement s'est vraiment accéléré.” Un parcours vers le catéchuménat qui va durer trois ans, avec des hauts et des bas.

Du baptême à la mission

Après trois ans de préparation, Tristan Chaplin est baptisé au Québec à l’âge de 25 ans. Un jour gravé dans sa mémoire. “Je me rappelle d'une cathédrale bondée. Je ne veux pas dire que j'étais la vedette, mais j'étais un peu mis en lumière malgré moi, parce que j'étais le seul adulte à recevoir le baptême lors de la vigile pascale à la cathédrale.”

Pour Tristan Chaplin, le baptême n’est pas un aboutissement. Le jeune Savoyard a soif d’aller plus loin. Il retourne souvent au Québec pour des retraites et commence aussi à écrire. “Le feu n'a fait qu'augmenter en moi. Il y a quatre ans, j'avais un accompagnateur spirituel à l'époque, et j'avais commencé à rédiger une ou deux pages de réflexions sur l'évangélisation. Je l'ai vu, je lui ai présenté mes pages pour lui demander si je continuais. Et il m'a dit : vas-y, continue. Et finalement, ça a fait un livre.”

Comment devenir missionnaire ?

Tristan Chaplin vient de publier "Missionnaire à 100%", petit manuel d’évangélisation. Tristan veut devenir un ambassadeur du Christ. Car pour lui, si dans la vie tout est payant, Dieu peut, lui, changer une vie gratuitement. Et le rôle d’un chrétien, c’est justement de partager la bonne nouvelle. “La mission, ça consiste notamment à prendre conscience que l'évangélisation n'est pas une option, mais un devoir, en vertu de notre baptême. La mission, ça consiste aussi à prendre conscience de mes qualités, de mes talents, de mes charismes, pour être missionnaire, pour évangéliser, et de savoir quels sont les lieux où je suis le plus susceptible de témoigner.”

Dans son petit manuel d’évangélisation, Tristan Chaplin veut d’abord lutter contre les idées reçues : non, l’évangélisation, ce n’est pas que pour les prêtres et les religieux. Et en aucun cas, il ne s’agit de faire du prosélytisme : chacun est libre de croire ou de ne pas croire. Alors, avant de donner des pistes pour partir en mission, il liste les freins à l’évangélisation. “On peut citer le découragement, on peut citer simplement la peur : la peur d'évangéliser, la peur de témoigner. On peut avoir aussi nos défauts.” Pour évangéliser, il faut tout de même être dans de bonnes dispositions. Tristan Chaplin rappelle les attitudes favorables à la mission : aimer vraiment le Seigneur, la vie, le monde, connaître les Écritures, avoir confiance en Dieu, être dans une attitude de conversion et de dialogue. Ensuite, il existe différentes façons de mettre en pratique l’évangélisation. “L'évangélisation par l'invitation, par exemple : inviter quelqu'un au parcours Alpha de sa paroisse.”

Pour Tristan Chaplin, il n’est pas possible de dissocier évangélisation et contemplation. On ne peut pas être de bons évangélisateurs si nous n’avons pas une vie de prière, et si nous ne sommes pas suffisamment enracinés dans la personne de Jésus-Christ.