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La prêtrise orthodoxe, un ministère de service et de fidélité

La prêtrise orthodoxe, un ministère de service et de fidélité

Un article rédigé par VB - RCF Hérault, le 27 novembre 2025 - Modifié le 28 novembre 2025

A l’occasion du début du Grand Carême (et du nouvel anniversaire de son ordination presbytérale), le Père Pierre Kazarian, recteur de la paroisse Sainte Philothée d’Athènes à Montpellier, revient sur la vocation et la réalité du prêtre orthodoxe, une figure souvent méconnue. 

Père Pierre Kazarian, recteur de la paroisse Sainte Philothée d’Athènes à Montpellier © PKPère Pierre Kazarian, recteur de la paroisse Sainte Philothée d’Athènes à Montpellier © PK

Comment nommer un prêtre orthodoxe ?

L’appellation française de “pope” confond souvent les catégories de prêtres, explique le Père Kazarian. Elle n’est plus vraiment utilisée. 

Les orthodoxes, selon les traditions, disent Batiouchka en Russie ou Pater mou en Grèce, autant de manières d’exprimer un respect affectueux. Historiquement, ce terme dérive du grec pappa, affectueux, et a été appliqué aux prêtres et aux évêques.

Gestes et signes de respect

Pour saluer le prêtre, le rituel est précis : mains droite sur le gauche, paume vers le haut, inclinaison légère et la formule traditionnelle : “Père, bénissez”. Le geste a une profonde signification : il évoque ce moment de la liturgie, les mains du prêtre donnent le corps et le sang du Christ.

Prêtre mariés, moines-prêtres et évêques

Contrairement à l’Eglise catholique romaine, l'Eglise orthodoxe permet aux hommes mariés d’être ordonnés prêtres

Les candidats peuvent se marier avant l’ordination, pas après. les célibataires peuvent devenir évêques, les mariés ne le peuvent pas, précise le Père Kazarian. 

L’épouse du prêtre, appelée Presvytera en grec ou Matushka en russe, joue un rôle essentiel dans la communauté : conseillère, porte-parole et soutien moral. 

Elle est notre mère bien-aimée, respectée et impliquée dans la vie paroissiale.

Un ministère souvent discret, toujours exigeant

Être prêtre orthodoxe ne se résume pas aux sermons ou aux offices. Le Père Kazarian résume les multiples responsabilités : enseignant, consolateur, pasteur, organisateur, médiateur, compagnon de route. 

La plupart exercent par ailleurs un métier pour subvenir aux besoins de leurs familles, sauf en Grèce où ils sont rémunérés par l’Etat. 

A part ça, il doit nettoyer l’église, chanter, être le premier et le dernier à venir et rester serviteur de tous.

Un quotidien souvent solitaire, où la reconnaissance peut se faire rare.

Soutane, barbe et icône pastorale

Le port de la soutane et de la barbe n’est pas obligatoire, mais fortement symbolique. 

La soutane est un signe de service pastoral et de disponibilité à autrui, tandis que la barbe imite le Christ et renforce l’image iconique du prêtre.

L’apparence devient un signal visuel de présence spirituelle, invitant les fidèles à s’approcher avec foi et à recevoir la bénédiction.

Une prêtrise profondément humaine et spirituelle

Pour le Père Kazarian, la mission du prêtre dépasse l’apparence ou le titre

Le prêtre est une présence iconique. A travers lui, les fidèles perçoivent la présence invisible du Bon Pasteur. Tous les baptisés sont des consacrés, mais l’évêque, le prêtre et le diacre sont désignés pour les servir par la parole, la prière et l’exemple.

Une vision qui humanise la prêtrise orthodoxe : engagement, service, accompagnement et exemplarité se conjuguent dans la vie quotidienne. 

Emission le monde de l' orthodoxie © RCF Maguelone Hérault
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
Le monde de l'Orthodoxie
Emission le monde de l' orthodoxie © RCF Maguelone Hérault
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