Coopération missionnaire : le diocèse de Montpellier uni aux Églises du Mali
La coopération missionnaire tisse des liens spirituels, humains et matériels entre Églises du monde entier. À l’occasion du mois missionnaire mondial, le Père Gérard Blayac revient sur la mission universelle de l’Église et partage son propre parcours au Mali, sept années marquées par la rencontre et la fraternité.
Cathédrale de la ville de San, jumelée avec celle de Montpellier © DIT92Une solidarité vivante entre les Églises
Derrière le mot un peu technique de "coopération missionnaire" se cache une réalité simple et ancienne : les Églises à travers le monde sont profondément liées. "Depuis que l’Église existe, explique le Père Blayac, il y a une solidarité entre les communautés chrétiennes : financière, humaine, fraternelle, et surtout spirituelle, grâce à la prière."
Cette coopération s’inscrit pleinement dans le mois d’octobre, mois missionnaire mondial, inauguré chaque année le 1er octobre, fête de Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus, patronne des missions. Bien qu’elle n’ait jamais quitté son carmel de Lisieux, sa vie de prière rayonne encore aujourd’hui dans toute l’Église universelle.
Le temps fort de ce mois est le Dimanche mondial des missions, célébré le troisième dimanche d’octobre. Ce jour-là, les communautés chrétiennes sont invitées à prier pour les missions et à participer à une quête universelle au profit des Œuvres pontificales missionnaires (OPM). Ces fonds collectés partout dans le monde sont redistribués en fonction des besoins : soutien à la construction d’églises, à la vie paroissiale, aux œuvres caritatives.
Quand j’étais au Mali, raconte le Père Blayac, nous participions aussi à cette collecte. Même les Églises pauvres donnent, et c’est cette réciprocité qui rend la coopération missionnaire si belle.
Jumelage avec le Mali : une fraternité de longue date
Le diocèse de Montpellier est jumelé depuis 1962 avec les diocèses du Mali, alors regroupés en un seul diocèse. Aujourd’hui, ils sont six, et les liens demeurent forts malgré la distance et les tensions politiques actuelles.
Les projets sont multiples : accueil de prêtres et religieuses du Mali, soutien financier via la quête de l’Épiphanie, et aide à l’orphelinat d’Ophinie, tenu par les Filles du Cœur Immaculé de Marie, qui prennent soin d’une centaine d’enfants. Cette année, l’achat d’une machine à hosties leur permettra de développer une activité génératrice de revenus pour soutenir la mission localement.
"Nous accueillons actuellement trois prêtres maliens et trois religieuses qui participent à la vie pastorale de la cathédrale de Montpellier et de Saint-Roch", précise le Père Blayac.
Si les échanges dans l’autre sens sont actuellement suspendus à cause de la situation sécuritaire, le diocèse garde le souhait d’envoyer à nouveau prêtres ou laïcs dès que cela sera possible.
Sept années de mission au Mali
Le Père Gérard Blayac sait de quoi il parle : il a lui-même vécu sept ans en mission au Mali, entre 2000 et 2007. Un choix personnel mûri dans le dialogue avec son évêque, Mgr Ricard.
Je suis parti quinze jours pour découvrir le pays, puis j’ai donné mon accord. Ce sont des années très riches, humaines et spirituelles. Le retour en France a été difficile tant les liens noués étaient forts.
Sur place, il a appris une nouvelle langue, découvert une culture profondément accueillante, travaillé en paroisse à Bamako et en périphérie, jusqu’à la frontière guinéenne. Il a accompagné des jeunes adultes dans des groupes de réflexion et des activités sportives, puis donné des cours de mathématiques aux séminaristes du moyen séminaire, créant ainsi des ponts solides entre générations.
Une mission qui transforme
La mission n’est pas à sens unique. En partageant leur foi et leurs compétences, les missionnaires reçoivent en retour une profonde leçon d’Église universelle. Les évolutions technologiques ont d’ailleurs renforcé ces liens :
"Aujourd’hui, les prêtres maliens en mission en France communiquent facilement par WhatsApp avec leurs communautés. À mon époque, il n’y avait quasiment pas de téléphones fixes au Mali. L’arrivée du portable a été une vraie révolution", raconte le Père Blayac.
S’il n’y a plus actuellement de prêtres envoyés du diocèse de Montpellier vers le Mali, l’esprit missionnaire reste bien vivant. Des projets d’échanges futurs sont envisagés avec Mgr Turini lorsque la situation le permettra. Et le Père Blayac espère retourner au Mali en 2026, à l’invitation de Mgr Cissé, rencontré lors du pèlerinage national de 2025.
Une mission universelle, ici et ailleurs
La coopération missionnaire, c’est l’expression concrète de l’universalité de l’Église : une solidarité réciproque, au service de l’annonce de l’Évangile.
"Chaque Église a quelque chose à donner et à recevoir", résume le Père Blayac.
À travers la prière, le partage et l’envoi, cette coopération fait vivre la mission, bien au-delà des frontières géographiques.


Chaque mois, cette émission met en lumière les actions du Service de la Coopération Missionnaire et du Jumelage avec le Mali du diocèse de Montpellier. Une équipe engagée et plurielle fait vivre des échanges entre Églises, sensibilise à l’universalité de l’Église et soutient projets et solidarités.




