Pierre Durieux | Faites des Pères !

Une enquête anglo-saxonne vient de mettre en évidence que 85% des personnes de la rue ont grandi en l’absence de père. Faut-il y voir un lien de cause à effet ? Probablement ! 

Retrouver des figures paternelles

Voilà pourquoi dans leurs chemins de reconstruction, les personnes en galère ont d’abord besoin, de retrouver des figures paternelles : une autorité aimante, certes, mais une autorité qui saura aussi leur dire NON. Cette figure paternelle doit d’abord donner des « re-pères ». Regardez les 10 commandements : Tu aimeras Dieu et ton prochain sont des injonctions positives, suivies immédiatement des interdits fondateurs de notre société : tu ne tueras pas, tu ne voleras pas, tu ne mentiras pas, tu ne commettras pas l’adultère, etc… 

Ce chemin de reconstruction passe par ces balises, qui permettent de progresser ! Ce sont les rives qui permettent au fleuve d’avancer. Pour l’homme de la rue, cette route qui a souvent commencé avec une déconnexion paternelle s’achèvera avec la reconnexion avec sa propre famille, avec son père, quand c’est possible, avec une nouvelle famille, souvent, comme on le voit à Lazare, à l’APA, au village Saint Joseph ; et dans tant d’autres lieux ! 

Ce chemin franchira une ultime étape quand la personne « déconstruite » par l’absence de papa, deviendra à son tour, père d’une façon ou d’une autre, pour d’autres. C’est tellement beau de voir parmi les plus anciens acceuillies, des personnes qui deviennent « formateurs » et « accueillants » pour les « petits nouveaux » qui de la maison. Bien sûr, ils ne sont pas vraiment pères de leurs colocs, mais ils deviennent experts en humanité !

Une fête pas comme les autres

Pour nous Chrétiens, la fête des pères, ce n’est pas une fête comme une autre. 

N’oublions pas, Dimanche, de fêter nos pères-curés, Nos pères-évêques et notre Saint-Père aussi !

Fêtons nos papas vivants, et mêmes nos pères défunts ! 

Oui, en vérité, qu’il y a -t-il de plus important à faire dimanche ?

Demandez à n’importe quelle personne en fin de vie : rien n’est plus important à l’échelle d’une vie que d’avoir été un bon père. 

Demandez à Dieu lui-même : rien n’est plus important, pour notre vocation d’homme. 

Rien n’est plus central dans la révélation chrétienne : Car, si Jésus est venu nous annoncer d’abord une chose, c’est bien que Dieu est Père !

D’ailleurs, la première et la dernière parole de Jésus (dans l’Evangile de Luc) sont pour son Père : 

Au début : « Ne saviez-vous pas qu’il me faut être aux affaires de mon Père ? » 

et à la fin de sa vie : « Entre tes mains, Père, je remets mon esprit ».

Allez, arrêtez de faire des sondages, arrêtez de faire des réunions, ou des lois, faites des pères !

Nous, Pères, qui sommes sur terre, aux éditions Artège, 2022