
LE POINT DE VUE DE BLANCHE STREB - Cette semaine, Blanche Streb s'intéresse à une étude menée sur les jeunes du Royaume-Uni mettant en exergue les aspects négatifs des réseaux sociaux. Un enjeu dont s'est saisi Léon XIV dans le début de son pontificat.
L'IA c'est c’est un sujet majeur, et cette semaine plusieurs choses ont retenu mon attention. D’abord, cette étude menée sur les jeunes, au Royaume-Uni, qui montre que près de la moitié des 16-21 ans aurait préféré grandir sans internet, que la moitié des jeunes serait favorable à un couvre-feu numérique, limitant leur accès aux écrans. Et chiffre plus écrasant encore : 70% se sentent moins bien dans leur peau après avoir passé du temps sur les réseaux sociaux.
Léon XIV fait de ce sujet une priorité. Pour que l'Église offre son trésor d'enseignement social pour répondre à ces défis que pose l'intelligence artificielle à la dignité humaine, à la justice, au travail… Dans son discours, il évoque le potentiel extraordinaire de ce produit exceptionnel du génie humain, et pointe du doigt les possibles répercussions de l’IA sur l’ouverture de l’humanité à la vérité et à la beauté, sur notre capacité particulière à saisir et à interpréter la réalité. Pour lui, il faut aider les jeunes, et non pas les entraver, dans leur parcours vers la maturité et la véritable responsabilité. Il rappelle qu’ils sont notre espérance pour l’avenir, et que le bien-être de la société dépend de leur capacité à développer les dons et les aptitudes que Dieu leur a donnés, de leur capacité à répondre aux défis de notre époque et aux besoins des autres avec un esprit libre et généreux.
Celui qui semble magnifiquement incarner ça, c’est le jeune Baptiste Detombe, qui vient de publier son premier essai : l’homme démantelé.
C’est très réjouissant de voir des jeunes comme lui émerger, réfléchir, écrire, s’engager. Lui qui se veut le porte-parole de – je cite - la première génération dévorée par l’ogre numérique. Une génération démantelée, mutilée de souvenirs communs, d’expériences passées, de liens sociaux forts et robustes, d’une certaine intériorité, d’un rapport aisé à l’altérité. Il parle de « la mort des réseaux soucieux d’autrui » et de la perte de l’émerveillement. Voilà qui me parle !
Je conseille vivement cette lecture dynamisante pour cet été. Un autre monde, écrit-il, reste possible. Baptiste nous invite à être des rocs dans l’océan virtuel, arrimés à cette parole de St Paul : « Tout m’est permis, mais je ne me laisserai moi, dominer pas rien ». Il me semble que s’emparer de ce sujet, ce n’est pas se condamner à déprimer, c’est un moyen de reprendre sa liberté en main. Il nous faut un sursaut politique et surtout, humain.
Des chroniqueurs d'horizons variés nous livrent leur regard sur l'actualité chaque matin à 7h20, dans la matinale.
- Le lundi : Stéphane Vernay, directeur de la rédaction de Ouest-France à Paris, et Arnaud Benedetti, rédacteur en chef de La revue politique et parlementaire ;
- Le mardi : Corinne Bitaud, agronome et théologienne protestante, et Marie-Hélène Lafage, consultante en transition écologique auprès des collectivités territoriales ;
- Le mercredi : Clotilde Brossollet, éditrice, et Pierre Durieux, essayiste ;
- Le jeudi : Antoine-Marie Izoard, directeur de la rédaction de Famille chrétienne ; Aymeric Christensen, directeur de la rédaction de La Vie ;
- Le vendredi : Blanche Streb, essayiste, chroniqueuse, docteur en pharmacie, auteure de "Grâce à l’émerveillement" (éd. Salvator, 2023), "Éclats de vie" (éd. Emmanuel, 2019) et "Bébés sur mesure - Le monde des meilleurs" (éd. Artège, 2018), et Elisabeth Walbaum, Déléguée à la vie spirituelle à la Fédération de l'Entraide Protestante.
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