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Le film de la semaine : Muganga, celui qui soigne, de Marie-Hélène Roux

Le film de la semaine : Muganga, celui qui soigne, de Marie-Hélène Roux

Un article rédigé par Valérie de Marnhac - RCF, le 24 septembre 2025 - Modifié le 24 septembre 2025
La Chronique cinémaLe film de la semaine : Muganga, celui qui soigne, de Marie-Hélène Roux

LA CHRONIQUE CINEMA - Un film revient cette semaine sur le combat hors-norme du Dr Denis Mukwege, gynécologue et Prix Nobel de la paix. Il est connu comme ‘L’Homme qui répare les femmes’, du titre du livre qui l’a rendu célèbre. 

Affiche du film MugangaAffiche du film Muganga

Un livre adapté en documentaire au cinéma en 2015. Cette fois-ci, c’est une fiction, signée Marie-Hélène Roux. Son titre Muganga signifie ‘celui qui soigne’ en Swahili. Elle se concentre sur la période où le Dr Mukwege accueille le chirurgien Guy-Bernard Cadière, un confrère belge venu travailler avec lui dans son hôpital de Panzi, au Sud Kivu. 

L'hôpital : un modèle de résistance


Nous sommes en République démocratique du Congo dans les années 2000 et cet hôpital va devenir un modèle de résistance à l’arme de guerre qu’est le viol en masse. Certaines scènes du film sont dures, mais la réalité doit être « regarder en face » selon la réalisatrice, pour pouvoir rendre compte du courage de ces femmes et de la grande humanité des soignants.

Dès l’ouverture, elle frappe fort en transposant une scène dans une famille blanche pour mieux illustrer le discours du médecin lors d’une remise de prix. Ce qui frappe ensuite, c’est le calme et l’apaisement qui règnent dans cet hôpital. Plus qu’un hôpital, c’est un refuge pour les victimes, où elles sont prises en charge dans l’intégralité de leur personne. Sur le plan médical, psychologique, émotionnel, social. C’est toute une équipe qui œuvre pour redonner leur dignité à des femmes rejetées par leur famille, leur village et la société toute entière.

Rechercher la vérité

Quand le meilleur de l’être humain côtoie le pire, où puiser de l’espoir ? Dans la recherche de la vérité : Denis Mukwege dénonce sans relâche depuis plus de 30 ans ce crime systémique lié à la richesse du sous-sol de cette région. Le pays possède 80% des réserves mondiales de coltan, ce minerai présent dans tous nos téléphones portables ! C’est aussi un combat pour la justice et pour la paix. Voir, faire savoir, interpeller les consciences dans l’espoir d’un changement. Le cinéma peut y contribuer aussi !

Et l’espoir vient enfin – ou plutôt avant tout ! - de la foi de ce médecin chrétien, fils de pasteur. Il témoigne de la lumière qu’il a vu surgir des ténèbres. Derrière l’horreur, dans ces femmes qui dansent et qui rient, il y la joie ! A l’écran, c’est Isaac de Bankolé qui interprète Denis Mukwege. Il incarne la ‘force tranquille’, avec une sérénité et une détermination à déplacer les montagnes. Face à lui, Vincent Macaigne est très touchant dans le rôle du Dr Cadière. Un homme indigné, combatif, un peu fantasque, plus fragile, mais engagé jusqu’au bout aux côtés de son ami. C’est un 1er long métrage d’une réalisatrice née au Gabon et qui a grandi en Afrique. Et il faut espérer qu’il contribue à éclairer le monde et ses dirigeants.

Le film de la semaine c’est Muganga, celui qui soigne, de Marie-Hélène Roux. Il a obtenu 2 autres prix au Festival du Film francophone d’Angoulême dont celui le très convoité Prix du public !

Émission La chronique Cinéma © RCF
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
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