Nous sommes entrés dans la Semaine sainte. À cette occasion, RCF se rend sur une petite île au large de Cannes où vit une communauté monastique cistercienne : l'île Saint-Honorat, sur l'archipel de Lérins. Pour en parler, père Vladimir, le Père Abbé de cette communauté, est au micro de Pierre-Hugues Dubois.
L'île Saint Honorat, au large de Cannes, est protégée par sa grande sœur, l'île Sainte-Marguerite. Saint-Honorat abrite un monastère, d'abord bénédictin puis cistercien, depuis 16 siècles. C'est ici que RCF et Radio Notre-Dame font vivre Pâques et la Semaine sainte aux auditeurs. "C'est un vrai plaisir. D'habitude, les horaires des célébrations étant souvent à des moments où il n'y a plus de bateau, nous sommes juste avec nos hôtes. Mais par l'intermédiaire de la radio, nous serons avec toute la France, et pourquoi pas au-delà !", se réjouit le père Vladimir.
Ils sont 24 moines, certains ont passé la quarantaine et se mélangent à quelques novices de 25 ans. Tous ces moines viennent de différents pays, l'une des caractéristiques de la communauté cistercienne de l'abbaye de Lérins, qui existe depuis les origines.
Aujourd'hui, elle accueille des Français, des Italiens, deux Catalans, un Slovène, un Camerounais, un Suisse et un Belge. Depuis sa refondation au XIXe siècle, l'ordre cistercien qui abrite des moines et des moniales a essaimer à travers le monde. "Il y a deux monastères de moines en France – nous et Sénanque (dans le Vaucluse) –, deux monastères de moniales – Castagniers (près de Nice) et Rieunette (dans l'Aude) –, ainsi qu'un monastère en Italie, au Québec et au Vietnam", explique l'intéressé.
Les moines de l'abbaye de Lérins s'inscrivent dans la tradition cistercienne, c'est-à-dire dans la tradition née à la fin du XIe siècle dans le monastère de Cîteaux. Ils s'inscrivent aussi dans la tradition du monachisme primitif, davantage tourné vers l'Orient et qui se vit sur l'île de Lérins depuis le Ve siècle.
Le monastère a notamment repris de nombreuses tradition issues de la liturgie byzantine. "Les mélodies que nous utilisons pour chanter sont des mélodies byzantines russes ou grecques adaptées au français, relate le père Vladimir. On reprend certaines pièces liturgiques qui viennent des offices byzantins tel que l'office de la mise au tombeau du Christ. C'est un peu la spécificité de notre Semaine sainte."
Comme chaque année à partir du Triduum pascal, RCF et Radio Notre-Dame font voyager leurs auditeurs. Chacun des offices célébrés sur cette "île-monastère" seront retransmis en direct. Pour le Jeudi saint, il y aura trois offices : "Un lavement des pieds fait par le père abbé à l'ensemble de la communauté, puis un lavement des pieds pour les hôtes assistant à la messe et enfin un troisième pour les moines infirmes".
Le jour du Vendredi saint, il y aura deux offices différents. L'office de la Passion et l'office de la mise au tombeau, directement issu de la tradition byzantine. "Il consiste en le transfert de l’autel principal de l'épitaphios, c’est-à-dire un morceau de tissu sur lequel est représenté la mise au tombeau de Jésus. On transporte dans une autre partie de l'Église, sur un autel latéral", explique le père Vladimir.
L'office de la mise au tombeau donne un sens à la mort. C'est du tombeau que va jaillir la vie, la Résurrection du Christ
Cet office est une commémoraison, une mémoire d’un passage que l’on trouve dans les quatre évangiles. Après la mort du Christ, il est mis au tombeau par Nicodème et Joseph d’Arimathie avec l’assistance des saintes femmes. "C’est un moment qui a une signification pour chacun d’entre nous, cela donne un sens à la mort, le Christ est mort et il a été mis au tombeau. Et c’est du tombeau que va jaillir la vie." L'occasion de faire mémoire et de prier pour les personnes qui n'ont pas sépultures.
Pour le Samedi saint, dans la nuit de samedi à dimanche, les chrétiens célèbre la Vigile pascale. Elle commencera à 2 heures du matin à l'abbaye de Lérins et sera retransmise en directe. Enfin, dimanche matin à l'aube, les moines de l'abbaye célèbrerons l'office de Saint Jean Damascène, issu de la tradition byzantine. "Cela consiste en une longue composition liturgique qui répète que le Christ est ressuscité et qui permet de s'imprégner de la joie de la résurrection."
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