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Le mot de la semaine : Onze

Le mot de la semaine : Onze

RCF, le 10 novembre 2025 - Modifié le 10 novembre 2025
Le mot de la semaineLe mot de la semaine : "Onze"

Demain, nous serons le 11 novembre. Date majeure en France, où l’on commémore le jour de l’Armistice de 1918 qui a mis fin à la Première Guerre Mondiale. Dans le même temps, il s’agit de la journée d’hommage à tous les morts pour la France. Intéressons-nous donc au nombre "onze". 

Jean Pruvost © Pascal HausherrJean Pruvost © Pascal Hausherr

Il ne faut jamais oublier que le 11 novembre 1918, à 5h15 du matin, fut signé l’armistice entre les Alliés et l’Allemagne dans un wagon de la forêt de Compiègne mettant fin à quatre années de guerre au cours de laquelle on compte 18 millions de morts dont un million quatre cent mille Français. C’est aussi le moment où chaque année le président de la République ravive la flamme sur la tombe du Soldat inconnu sous l’Arc de Triomphe. On comprend donc que ce soit un jour férié, très émouvant, à ne jamais oublier. 

L'origine étymologique

Au moment où je décidais d’évoquer cette date si symbolique, je me suis surpris à être interloqué par ce nombre 11, o-n-z-e, en réfléchissant au fait qu’en tant que mot il n’avait rien de transparent alors qu’on le retrouve dans diverses expressions. Commençons donc par présenter son origine étymologique. « Onze » est issu du latin « undecim », qui est construit à l’aide de « unus », un, et « decem », dix, donnant donc « undecim » qui, l’érosion phonétique aidant, a abouti au mot « onze », attesté dès 1080 dans la Chanson de Roland. Autrefois, « onze » pouvait être élidé, on pouvait ainsi dire « l’onzième heure », mais l’usage s’est transformé et cet adjectif numéral n’admet plus aujourd’hui l’élision, on dira ainsi le « onze » de France et non « l’onze » de France, pour désigner l’équipe nationale de football. 

De nombreuses expressions

Avec les ouvriers de la onzième heure, comme on le sait, on a affaire à une parabole tirée de l’évangile selon saint Matthieu, qui exprime la charité divine, à l’égard de ceux qui viennent tardivement à la foi. En fait, dans la parabole, est mis en scène un propriétaire de vigne embauchant notamment des ouvriers à toute heure et voilà que ceux qui ont commencé le travail à la onzième heure, la dernière, reçoivent du maître le même salaire que ceux qui ont travaillé depuis le point du jour. Ce qui suscite évidemment une jalousie mais représente une illustration de la grâce divine, où les derniers peuvent être les premiers. Citons également, Clara, le « bouillon de onze heures », qu’autrefois on pouvait en pratiquant l’élision prononcer « bouillon d’onze heures ». C’est aujourd’hui synonyme de breuvage empoisonné. Son origine remonte en fait au XVIIe siècle, lorsque les Frère de la Charité servaient un bouillon à 11 heures du soir. Hélas, pour les grands malades, il arrivait souvent qu’ils meurent dans la nuit d’où l’assimilation au poison, alors qu’il n’en était rien. 

Ajoutons qu’onze heures représentant la fin d’une journée et qu’on en fit facilement l’heure fatale, propice aux meurtres. Mais mon « onze préféré s’inscrit dans le nom d’une fleur et là on fait l’élision, « Belle-d’onze-heures », avec un trait d’union après « belle » et « onze ». Il s’agit d’une fleur , au nom savant compliqué, l’ornithogale en ombelle, fleur qui s’ouvre seulement vers onze heures du matin et quand il fait beau. Une superbe fleur printanière aux pétales blancs formant une étoile. Eh bien, en cette veille du onze novembre, assimilons là à un symbole de paix absolue.     

©RCF
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
Le mot de la semaine
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