Le film de la semaine : "Nouvelle vague", de Richard Linklater
LA CHRONIQUE CINEMA - Découvrons aujourd'hui Nouvelle Vague, le nouveau film du réalisateur Richard Linklater.
Affiche du film "Nouvelle Vague" © DRParfois les cinéastes américains nous offrent des vraies pépites, comme celle-ci. Il fallait pour cela l’audace de Richard Linklater, le réalisateur ambitieux du film Boyhood, qu’il avait tourné sur 12 ans, avec les mêmes comédiens, pour mieux capturer le temps qui passe. Avec Nouvelle Vague, c’est un tout autre projet. Il s’attaque à l’icône Jean-Luc Godard et relate le tournage de son premier long-métrage. Je vous lis le synopsis exact : « Ceci est l’histoire de Godard tournant ‘A Bout de souffle’ dans le style et l’esprit de Godard tournant ‘A Bout de souffle’ ».
Du souffle et de l’esprit, il y en a à revendre ! En tous cas, c’est clair, il ne s’agit ni d’un biopic ni d’un documentaire, mais d’un « acte d’amour » selon Linklater, et l’occasion de balayer une époque et un milieu artistique gentiment révolutionnaires.
Retour sur la révolution du cinéma
C’est ça l’esprit ‘Nouvelle Vague’ ! Godard, Truffaut, Rohmer, tous les « jeunes turcs » des Cahiers du cinéma étaient tous des inconnus du grand public. De même, leurs comédiens n’étaient pas des stars au sens où Hollywood les fabriquait alors. Donc pas de tête d’affiche. Et pas de ressemblance physique excessive mais,
une illusion parfaite ! Car ils ont su capter chacun leur allure, leur démarche, leur phrasé, on s’y croirait ! C’est joyeux, séduisant et sans nostalgie. Le film a été projeté en Compétition à Cannes cette année, avec un bel effet miroir puisque c’est aussi au Festival de Cannes que le film commence. L’histoire, on la connait ! Le jeune Truffaut accompagné de son protégé - alias Antoine Doinel - vient récupérer son Prix de la mise en scène pour Les 400 coups, au Festival de 1959. Film considéré ensuite comme fondateur de ce
courant artistique alors qu’il y avait eu plusieurs autres signes annonciateurs comme La Pointe courte d’Agnès Varda en 1954, ou Le Beau Serge de Chabrol. Mais, comme le dit le directeur du journal à la fin de L’Homme qui tua Liberty Valance : « Quand la légende devient la réalité, il faut imprimer la légende ! »
Des acteurs inconnus du grand public
Du film A Bout de souffle, le réalisateur revient sur plusieurs des scènes mythiques. On descend les Champs Elysées avec Jean Seberg et son New-York Herald Tribune, on suit Belmondo au volant de sa voiture, puis qui s’effondre dans la dernière séquence « vraiment dégueulasse » , digne des meilleurs polars de Melville.
Mais l’essentiel est ailleurs. Il est dans ce besoin vital de révolutionner le cinéma et de s’affranchir définitivement du théâtre et de ses décors. Munis de caméras légères, ils peuvent enfin tourner en plein air et faire souffler sur le 7e art, le vent de la liberté et la joie d’improviser ! On donne quand même le nom des 3 comédiens sur l’affiche : il s’agit de Guillaume Marbeck, Zoey Deutch et Aubry Dullin. Le film sort en salle dès aujourd’hui.


Le mercredi c'est le jour où sortent les nouveaux films au cinéma. C'est aussi le jour pour écouter, à 8h45, La Chronique cinéma de Valérie de Marnhac !



