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Deux films sélectionnés à Cannes à l'affiche cette semaine: "Renoir" et "Sirat"

Deux films sélectionnés à Cannes à l'affiche cette semaine: "Renoir" et "Sirat"

RCF, le 10 septembre 2025 - Modifié le 10 septembre 2025
La Chronique cinémaDeux films sélectionnés à Cannes à l'affiche cette semaine: "Renoir" et "Sirat"

Renoir de Chie Hayakawa et Sirat d'Olivier Laxe sont deux films de la sélection qui sortent aujourd'hui en salles. Valérie de Marnhac nous fait plonger dans les différents univers de ces nouveaux longs-métrages. 

© DR© DR

Les deux films avaient été projetés dans les premiers jours de la compétition et les deux parlent de deuil au sein d’une famille. C’est bien leurs seuls points
communs ! On pourrait même dire que tout les oppose. Le premier est japonais et tout en douceur. C’est Renoir de Chie Hayakawa. Quand le second, Sirat du franco-espagnol Olivier Laxe, a plutôt fait l’effet d’un électrochoc sur la croisette, au point de laisser nombre de festivaliers sonnés ou perplexes à la sortie.

Une disparition mystérieuse

Bousculée et interpellée par cette expérience décapante, à la fois organique et métaphysique, où plus les personnages s’enfoncent dans le désert, plus l’issue de leur quête leur échappe. Le film d'Olivier Laxe se passe dans l’univers très particulier des rave-partys, ces festivals clandestins sur fond de musique techno. Dès la première séquence, j’ai été médusée par les branchements d’enceintes colossales, empilées les unes aux autres, qui donnent un air de cité babylonienne au lieu. Un père et son fils de 12 ans débarquent dans ce désert marocain, à la recherche de leur fille et sœur disparue. Ils distribuent sa photo à tout le monde et pour la retrouver, vont suivre un petit groupe de marginaux mi-punks, mi-boiteux. Débute alors un voyage hallucinatoire, où la mort frappe quand on ne l’attend pas, une sorte de parabole moderne qui nous questionne sur l’essentiel quand le monde court à sa perte. Cœurs sensibles, s’abstenir !

Entre poésie et solitude

Il faut dissiper d’emblée tout doute possible, il ne s’agit pas d’un biopic sur le peintre. Même si le lien existe, il relève plus, in fine, d’un geste artistique commun, dans cet art de dessiner un portrait de jeune fille, à petites touches colorées et lumineuses, à la manière des impressionnistes ! Il est lié aussi à un souvenir de la réalisatrice, une fascination qu’elle avait enfant pour un tableau
dont son père lui avait offert une reproduction et qui apparait brièvement dans ce film, en large partie autobiographique.

C’est donc l’histoire de Fuki, une jeune fille au seuil de l’adolescence, et qui vit entre un père hospitalisé en soins palliatifs et une mère qui la délaisse. C’est un film d’une sensibilité rare sur le sentiment de solitude, un drame familial transcendé par l’imaginaire de Fuki, une rêverie poétique qui peut désarçonner au début par sa succession de scènes sans lien apparent les unes avec les autres. Mais qui finit par nous emporter tant cette mosaïque de sensations et d’émotions mêlées se rapproche du mystère de l’enfance. Fuki est attirée par l’au-delà, cherche à communiquer avec les morts, s’imagine orpheline pour une rédaction, mais elle ne nous émeut jamais autant que dans ces moments simples partagés avec son père à l’hôpital.

Renoir de Chie Hayakawa et Sirat d'Olivier Laxe sont tous deux en salles dès aujourd'hui. 

Émission La chronique Cinéma © RCF
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
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