Le débat du mardi 10 juin 2025, "La Coalition de la flottille pour la liberté : simple opération de communication ?

Le voilier Madleen, parti d’Italie le 1er juin pour « briser le blocus israélien » à Gaza a été arraisonné au port d'Ashdod (Israël) alors que la douzaine de militants pro palestiniens à son bord (français, allemand, brésilien, turc, suédois, espagnol et néerlandais) tentaient de rallier ce territoire avec de l'aide humanitaire. Décryptage de l'opération avec le rabbin libéral Yann Boissière et le journaliste et communicant politique Gérard Gachet.

Une opération de communication 

Ce n'est pas la première fois qu'une telle expédition a eu lieu. "Il y a avait déjà eu une intervention" précise Le rabbin Yann Boissière. En 2010 déjà, une flotte internationale transportant près de 700 passagers, partie de Turquie pour tenter de forcer le blocus de Gaza, avait été stoppée par une opération militaire israélienne qui avait fait dix morts parmi les militants. 

Je pense que c'est une opération de communication.

L'utilité de cette opération dans le processus pour la paix est remise en question par Yann Boissière, "cette opération n'est pas sérieuse" bien qu'elle se soit déroulée dans un objectif "pacifique" et "militant" . Mené par l'eurodéputée Rima Hassan et la militante écologiste Greta Thunberg, l'opération "Flotille de la liberté" voulait exprimer un élan de solidarité au peuple palestinien.

Cependant certains se montrent plus critiques." J'irai plus loin que l'opération de communication"  estime Gérard Gachet. L'ancien journaliste voit dans le Madleen une "mascarade montée par La France Insoumise".

Douter de la volonté humanitaire

Au vu de l'engagement de Rima Hassan pour la cause territoriale palestinienne, la participation à l'expédition du Madleen lui était "nécessaire" en tant que militante pour Yann Boissière. Si la cause humanitaire apparaît juste, l'engagement politique est plus clivant.  "Madame Hassan a refusé de prendre en compte le pogrom" du mouvement islamiste Hamas le 7 octobre 2023, dont on estime le bilan humain à 6000 victimes, et continue à le considérer comme un acte de "résistance."  Le Hamas, fondé en 1987 après la première intifada en tant que branche politique et militante des Frères musulmans, ne reconnait pas le partage de la Palestine de 1947 par l'Organisation des Nations Unies. Pour Yann Boissière le Hamas "n'est pas un mouvement nationaliste comme l'OLP " (l'Organisation de Libération de la Palestine) mais un "mouvement génocidaire qui cherche à instaurer un califat dans cette région."

C' est justifier les horreurs, c'est ne pas agir en fonction de la paix