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Claire des Mesnards | J’y pense et puis j’oublie

Claire des Mesnards | J’y pense et puis j’oublie

RCF, le 21 octobre 2025 - Modifié le 21 octobre 2025
Point de vueClaire des Mesnards | J’y pense et puis j’oublie

LE POINT DE VUE DE CLAIRE DES MESNARDS - « À force de sacrifier l’essentiel pour l’urgence, on finit par oublier l’urgence de l’essentiel. » Réflexion sur ce qui est inestimable : le temps.

Claire des Mesnards © DRClaire des Mesnards © DR

J'ai été interpellée par la proposition de Madeleine Vatel dans le « point de vue » d’hier : cette invitation à nous poser la question de l’inestimable. C’est une question essentielle bien sûr, et qu’on a rarement le loisir de se poser, sauf peut-être en vacances. Alors ce matin, au moment où reprend pour moi et pour vous aussi, la course après le temps, cette réflexion sur l’inestimable revient avec insistance faire écho à un aphorisme égaré : « À force de sacrifier l’essentiel pour l’urgence, on finit par oublier l’urgence de l’essentiel. »

Revenir à l'essentiel

Faisons un pas de côté, laissons là le rythme endiablé des nouvelles qui s’enchaînent et intéressons nous pour de bon à ce qui pour nous est inestimable ? Regardez. De tous côtés, les voyants sont au rouge – l’enquête de l’IPSOS – BVA publiée hier le confirme : les Français n’ont jamais été aussi pessimistes, la confiance bat de l’aile quel que soit notre coin de ciel. La semaine dernière Elisabeth Walbaum sur cette antenne nous rapportait l’actualité de millions de personnes engagées, et rassemblées par ce constat : « ça ne tient plus ». Alors, plus j’y pense et plus je me dis que continuer comme si de rien n’était, imperturbables, ce n’est pas un gage de maturité. Notre responsabilité aujourd’hui, c’est de se poser. Et de prendre le temps de revenir à l’essentiel. L’inestimable, pour moi, c’est le temps que nous pouvons passer les uns avec les autres ; non pas le temps des politesses ni celui de la convivialité, qui sont des moments estimables. Mais ces temps de qualité où nous pouvons aller à l’essentiel : c’est-à-dire à la vérité de notre être, qui s’exprime toujours mieux lorsque nous décidons de ne pas faire l’économie de Dieu. 

Un temps pour Dieu et les autres

Un temps avec les autres donc, avec soi et avec Dieu aussi. Ce serait vraiment dommage de le réserver au dimanche matin ! Si le repos du 7e jour tel qu’il est fondé en Genèse 2 et prescrit par les 10 commandements est bel et bien inestimable, c’est parce qu’il n’est pas qu’un rite nécessaire à notre cohésion sociale, à notre instruction religieuse ou à notre édification spirituelle. Il est d’abord et avant tout l’espace privilégié où peut se déployer la vie en abondance que Dieu veut pour chacun et chacune de nous. Et cette vie en abondance ne commence pas au terme du travail : elle est là, en germe au moins, dès le premier jour que Dieu fait ! C’est cet esprit de la loi auquel Jésus se réfère en affirmant que «  le Fils de l'homme est maître du sabbat. » (Matthieu 12, v.8)
Il le fait, non pas pour amoindrir ce temps de l’inestimable, mais au contraire pour l’étendre à chaque instant de notre vie ; tant c’est cela qui est essentiel. C’est pourquoi aussi la « Lettre aux Hébreux » rappelle : « Il reste donc un repos sabbatique pour le peuple de Dieu. Car celui qui est entré dans son repos se repose aussi de ses œuvres, comme Dieu des siennes.

 Empressons-nous donc d'entrer dans ce repos-là ! (Hébreux 4, 9-11)

Que nous soyons ou non en vacances en cette période de la Toussaint, prenons le temps de l’inestimable : ces moments véritablement partagés avec nos frères et sœurs en Jésus-Christ et en humanité. 

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Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
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