Braquage spectaculaire au Louvre : la sécurité du musée en question
C'est un braquage d'une audace incroyable, en pleine journée, dimanche 19 octobre, en plein Paris, dans le musée le plus visité du monde. On a encore peine à comprendre ce qu’il s’est passé hier matin au musée du Louvre. À 9h30, quatre braqueurs ont utilisé un monte-charge de déménagement pour accéder à une fenêtre de la galerie d’Apollon. Ils ont fracturé cette fenêtre avec une disqueuse avant de dérober, devant les visiteurs, huit bijoux impériaux d’une valeur inestimable. Pour décrypter cet événement rocambolesque, deux experts de l’histoire de l’art : Simon de Monicault, expert du marché de l’art, et Guillaume Goubert, ancien journaliste à La Croix.
La police scientifique securise un monte charge eleveteur retrouve a cote de la vitre brise par les voleurs apres le cambriolage et le vol de bijoux au montant inestimable au Musee du Louvre ce dimanche matin a Paris, France le 19 Octobre 2025 © Carine Schmitt/ Hans LucasParmi les bijoux dérobés, la couronne de l’impératrice Eugénie a été retrouvée au cours de la journée de dimanche, endommagée, à proximité du grand musée. Mais des parures du Premier Empire, riches de saphirs, d’émeraudes et de diamants, ont disparu dans la nature.
Le manque de sécurité du Louvre en cause ?
Le braquage a duré près de sept minutes, à 9h30, alors que cinq visiteurs se trouvaient déjà dans les salles de la galerie d’Apollon du musée du Louvre, lieu du vol. En effet, les visiteurs du musée, qui a ouvert ses portes dès 9h, étaient déjà présents dans les salles. Simon de Monicault rappelle le grand défi que représente la sécurité du musée du Louvre, de par sa dimension de palais : “C’est une demeure historique, un palais quasi impossible à sécuriser, et on y trouve des œuvres inestimables.” Par ailleurs, l’expert du marché de l’art rappelle qu’un musée est conçu pour permettre aux visiteurs d’admirer les œuvres. De trop importantes mesures de sécurité pourraient gêner cette dimension. “Sécuriser un bâtiment historique qui n’a pas été conçu pour présenter les œuvres, c’est un vrai challenge.”
C’est une demeure historique, un palais quasi impossible à sécuriser, et on y trouve des œuvres inestimables.
Les quatre braqueurs ont utilisé un monte-charge de déménagement, des disqueuses et des motos très puissantes pour fuir après leur vol. Face à une telle prise de risque, Guillaume Goubert souligne la grande difficulté de sécurisation du musée. “On peut se poser la question de savoir si c’était le meilleur endroit, dans le Louvre, pour exposer de telles pièces de bijouterie, de joaillerie.”
Risque de dispersion des pierres précieuses
Les agents de sécurité du Louvre avaient annoncé des failles de sécurité il y a seulement quelques semaines. Elles se sont simplement matérialisées. Un rapport de la Cour des comptes avait également souligné la difficulté de sécurisation de l’établissement. “On le comprend bien, installer plus de vidéosurveillance par exemple, c’est une chose, mais câbler, avoir des câbles dans un bâtiment historique, c’est très compliqué, les passer derrière des plafonds absolument admirables, par exemple”, explique l’expert du marché de l’art.
Littéralement, dans les jours qui viennent, les receleurs pourraient choisir de les retailler pour que les pierres ne soient pas reconnaissables
Les bijoux inestimables sont à présent soumis à deux risques majeurs : être dispersés et défigurés afin de les rendre non identifiables. “Littéralement, dans les jours qui viennent, les receleurs pourraient choisir de les retailler pour que les pierres ne soient pas reconnaissables”, déplore Simon de Monicault.


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