Guillaume d'Aboville | Remplir sa vie... ou choisir l'essentiel ?
Avec Guillaume d'Aboville, réflexion sur l'importance de se recentrer sur l'essentiel. Dans nos agendas toujours très chargés, laissons-nous la place à la rencontre avec autrui ?
Guillaume d'Aboville © DRQui dit mois de septembre dit « rush de la rentrée » ! Tant de parents font part de leur agenda trop garni. Comment bien « remplir ma vie » en ce début d’année ?
Combler un vide ou alléger pour centrer sur l’essentiel ?
Notre vie est comme une bouteille d’eau, elle a besoin d’être sans cesse remplie. Comme une fleur qui a besoin d’être sans cesse abreuvée. Remplir est souvent considéré comme refuser un vide : un agenda vide semble une calamité voire une perte de face sociale. Certains remplissent leur vie avec des rdvs qui parfois ne les élèvent pas. D’autres aimeraient tant avoir une visite, un rdv.
Petite anecdote asiatique : en 2018, en plein nord Vietnam, nous étions allés visiter un jeune de 15 ans parrainé par Enfants du Mékong. Région reculée dans le Vui Xui, petit village de pêcheurs, maison de 5 m² pour 8 personnes, en tresse de bambou. Quand nous entrons, nous sommes surpris par le vide dans la maison : 9 objets en tout et pour tout, et cela pour toute la famille. Maladroitement, nous faisons connaissance avec la famille et demandons s’il leur manque quoi que ce soit. « Oh, oui, ma grande sœur me manque terriblement car elle travaille en ville et je ne la vois que très peu ».
Se recentrer sur l'essentiel
Nous sommes tous faits pour l’essentiel. Pour ce jeune vietnamien, c’est l’altérité, l’autre. Sa maison est vide, son ventre aussi sans doute. Mais c’est le manque de relation qui lui manque. Notre regard d’occidental pressé en ce mois de septembre peut être une occasion de prendre le temps de la relation. Si nous n’en avons pas assez, alors le pauvre est une occasion exceptionnelle de sortir de soi. Si nous en avons trop, alors permettre à chaque rencontre de faire grandir.
Le moyen simple de relations grandies semble nous être rappelé par un petit devenu grand. Saint Pier Giorgi Frassati qui disait : « Par toi-même, tu ne feras rien mais si tu prends Dieu pour centre de toutes tes actions, alors tu arriveras au but. »


Association de loi 1901, reconnue de bienfaisance et habilitée à recevoir dons et legs, Enfants du Mékong n’a cessé d’évoluer depuis 1958 pour s’adapter aux demandes du terrain. Voulue comme un lien d’amitié avec les peuples d’Asie du Sud-Est, elle est restée fidèle à sa vocation première : aimer et secourir les enfants pauvres et souffrants en leur offrant un avenir grâce à l’instruction.
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