Baromètre de pauvreté : la précarité en constante augmentation

Chaque année depuis 2007, ce baromètre est publié afin de livrer un état des lieux des difficultés, des privations et de la vulnérabilité sociale des Français. Malgré la pause marquée par l’inflation, qui a permis à une partie de la population de reprendre son souffle, les Français continuent de souffrir en matière d’accès à l’alimentation, aux soins et aux loisirs. Il en découle que la santé mentale de ceux qui ont du mal à joindre les deux bouts reste très mal orientée.

La précarité continue d’augmenter

Le seuil de pauvreté officiel est fixé par l’Insee à 1216€. Les personnes qui ont un salaire inférieur à ce seuil sont souvent des femmes élevant seules leurs enfants, ainsi que de jeunes étudiants. Le Secours Populaire, implanté partout en France, les accueille dans près de 1300 lieux. Les équipes du Secours Populaire constatent avec inquiétude que la précarité augmente chaque année.  “Ce ne sont pas simplement des chiffres. Ce sont des personnes humaines, des hommes, des femmes, des jeunes, des enfants. Bien sûr, nous percevons cette augmentation de la précarité de façon tout à fait directe.”
Face à ces observations, les regards se tournent inexorablement vers les pouvoirs politiques : des mesures sont-elles mises en place ? L’Etat s’intéresse-t-il vraiment aux situations difficiles que de nombreux Français doivent affronter ? Henriette Steinberg déclare que “nous attendons de ceux et celles qui sont en charge de prendre la mesure des réalités et pas de l'idée que l'on peut se faire des réalités. Nous ne disons à personne comment agir. Nous disons en revanche que les situations s'aggravent et qu'il leur appartient d'en prendre la mesure.”

L’état inquiétant de la jeunesse 

50% des jeunes interrogés se déclarent mécontents de leur niveau de vie. Un jeune sur deux exprime un fort sentiment d'angoisse en pensant à sa situation actuelle et son avenir. Plus d'un jeune sur cinq se dit désespéré. Ils ont été durement éprouvés par la crise sanitaire liée au Covid-19. Isolement prolongé, incertitude permanente, précarité économique, rupture des liens sociaux et pression scolaire ont amplifié leur mal-être. Henriette Steinberg estime que “quand la jeunesse exprime un tel sentiment, il est de la responsabilité des uns et des autres. Le Secours Populaire la prend tout à fait à son compte. Il est important que l'on se parle, que l'on examine ensemble ce qu'il est possible de faire et aussi ce qui paraît impossible. Un pays ne peut pas fonctionner si l'ensemble de sa jeunesse témoigne d'une angoisse de cette nature.”
La Secrétaire Générale du Secours Populaire ajoute, en guise d’encouragement : “Nous essayons de faire en sorte que les personnes mesurent qu'elles ont la possibilité d'agir. Elles ont la possibilité de se rencontrer les unes les autres et de voir comment aider les plus en difficulté. Elles ont la possibilité de construire des relations qui permettent de peser sur les situations.”