Badinter au Panthéon : mémoire juive et valeurs républicaines
Le jeudi 9 octobre, Robert Badinter fera son entrée au Panthéon. Alors que les hostilités entre Israël et la Palestine se poursuivent depuis 2 ans, Denis Olivennes aborde les relations entre la France et le peuple Juif.
Denis Olivennes © RCF/RNDRobert Badinter a, lorsqu’il était ministre de la Justice en 1981, obtenu l’abolition de la peine de mort en France. Son engagement politique symbolise la défense des droits humains, la justice fondée sur la dignité et le refus de la barbarie. Ces principes acquièrent un écho tout particulier en ce 7 octobre, date à laquelle, le conflit entre Israël et la Palestine a commencé.
Un illustre avocat au Panthéon
Denis Olivennes est chef d’entreprise, essayiste et normalien. Il est l’auteur du Dictionnaire amoureux des juifs de France, dans lequel il dessine, avec sa plume, les portraits de Juifs qui ont marqué l’histoire de notre pays. Robert Badinter ne figure pas dans cette liste, puisque l’ouvrage se focalise sur des personnalités ayant mené des actions politiques jusqu’en 1945. Pour lui, l’entrée au Panthéon de Robert Badinter incarne “l'amour particulier du génie Français, la reconnaissance de certains juifs illustres”. Il ajoute que les français sont “capables d'avoir une révérence immense pour certains de nos concitoyens”. Il estime cependant que les critères religieux ne sont pas déterminants. “Vous avez le droit d'être catholique, protestant, juif ou musulman. Comme citoyen, on efface ces différences et vous n'appartenez qu'à une seule communauté, la communauté nationale. Et la communauté nationale vous reconnaît, quelles que soient vos origines et vos différences.”
Les liens qui unissent la France et les Juifs
De nombreux événements historiques ont, au fil des siècles, tissé d’étroits liens entre la France et le peuple juif. En 1791, la France reconnaît la pleine citoyenneté aux juifs : c’est le premier pays au monde à le faire. En 1848, des juifs deviennent ministres dans un gouvernement de la République. En 1870, la nationalité française est conférée aux juifs indigènes d'Algérie. Le point culminant de cette liste pourrait bien être l’affaire Dreyfus. Denis Olivennes la qualifie de “crise de l’antisémitisme”. Finalement, Dreyfus a été innocenté et réhabilité. M. Olivennes ajoute, “la réaction des Français : Péguy, Jaurès, et Guesde après lui, Zola, va confirmer cette possibilité offerte aux Juifs d'être des citoyens égaux, sans discrimination, sans persécution.”
A la suite d’une lignée d’illustres personnages, Robert Badinter reposera désormais au Panthéon. En plus de laisser un héritage pérenne dans la politique française, ce sont les mémoires de nombreux français qu’il a marqués.


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