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Le Mot de l'évêque RCF - page 5

Une émission de RCF Loir-et-Cher présentée par Mgr Francis Bestion

Regard sur l'actualité et la vie de l'Église

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Episodes

  • RCF
    18 novembre 2022

    UN TEXTE DE DIETRICH BONHOEFFER

    3 min
    Chers amis auditeurs de RCF, dans la tourmente que nous traversons je ne me sens pas capable de faire autre chose, comme je l’ai fait la semaine dernière, que de vous partager des textes qui m’ont personnellement aidé. Il se trouve que pendant que nous étions à Lourdes, un frère évêque nous a lu un texte du théologien allemand Dietrich Bonhoeffer qui m’a réconforté et que je voudrais vous faire entendre à mon tour. Le voici.

    « Dans sa grâce, Dieu ne nous permet pas de vivre, ne serait-ce que quelques semaines, dans l’Église de nos rêves… Car Dieu n’est pas un Dieu d’émotions sentimentales, mais un Dieu de vérité. C’est pourquoi seule la communauté qui ne craint pas la déception qu’inévitablement elle éprouvera en prenant conscience de toutes ses tares, pourra commencer d’être telle que Dieu la veut et saisir par la foi la promesse qui lui est faite. Il vaut mieux pour l’ensemble des croyants, et pour le croyant lui-même, que cette déception se produise le plus tôt possible. Vouloir à tout prix l’éviter et prétendre s’accrocher à une image chimérique de l’Église (…), c’est construire sur le sable et se condamner, tôt ou tard, à faire faillite. (…)
    Lorsque la vie de la communauté est gravement menacée par le péché et l’incompréhension, un frère demeure un frère, même coupable. Je reste placé avec lui sous la parole du Christ (…) Le moment où se produit la grande déception dont nous avons parlé à propos de nos contacts avec les autres croyants, peut être pour nous tous une heure vraiment salutaire ; car elle nous fait comprendre que nous ne pouvons absolument pas compter, pour vivre ensemble, sur nos propres paroles, sur nos propres actions, mais uniquement sur la Parole et sur l’Action qui réellement nous lient les uns aux autres, à savoir le pardon de nos péchés par Jésus-Christ. La vraie communauté chrétienne est à ce prix : c’est quand nous cessons de rêver à son sujet qu’elle nous est donnée. (…)
    Nous devons apprendre à remercier Dieu tous les jours pour la grâce qu’il nous accorde en nous plaçant dans une communauté chrétienne, quelle qu’elle soit. Il se peut qu’elle n’ait rien d’extraordinaire à nous offrir. Il se peut qu’elle se distingue plutôt par beaucoup de faiblesse, par beaucoup de difficultés intérieures et très peu de foi ; qu’importe ! (…) Il en est de la communauté des chrétiens comme de la sanctification dans notre vie personnelle : c’est un don de Dieu. »

    Dietrich Bonhoeffer, pasteur luthérien né en 1906, fut exécuté par les nazis le 9 avril 1945.
  • RCF
    11 novembre 2022

    Bouleversés et résolus

    2 min

    Chers frères et sœurs,

    Réunis en Assemblée plénière à Lourdes, nous avons entendu la stupéfaction, la colère, la tristesse, le découragement suscités par ce que nous apprenons au sujet de Mgr Michel Santier, ancien évêque de Luçon puis de Créteil, et maintenant au sujet de Mgr Jean-Pierre Ricard, ancien archevêque de Montpellier puis de Bordeaux.

    Nous sommes conscients que ces révélations affectent douloureusement les personnes victimes, en particulier celles qui avaient choisi de nous faire confiance. Nous constatons l’ébranlement de nombreux fidèles, de prêtres, de diacres, de personnes consacrées. Ces sentiments sont également les nôtres. Membres d’un même corps ecclésial, nous sommes nous aussi blessés, atteints en profondeur. (…)

    Certains ont pu se demander si le droit de l’Eglise n’organisait pas une forme d’impunité ou de traitement particulier des évêques. (…) Nous le redisons avec force : il n’y a pas, et il ne peut pas y avoir, d’impunité des évêques. (…)

    Certains s’interrogent : dans les circonstances présentes, quel crédit donner aux engagements pris il y a un an pour tirer les conséquences du rapport de la CIASE ? Nous pouvons en donner l’assurance : une transformation des pratiques est bel et bien en cours, avec l’aide de nombreux fidèles laïcs particulièrement qualifiés, dont des personnes victimes. Des décisions sont déjà prises et mises en œuvre. Diocèses et mouvements d’Eglise s’impliquent de manière plus construite dans la protection des mineurs. Les groupes de travail décidés il y a un an rendront leurs conclusions en mars 2023. Nous venons de faire un point d’étape avec eux au cours de cette Assemblée. Ce travail de fond commence à porter du fruit. Nous continuerons sur cette lancée. (…)

    Frères et sœurs, humblement mais de tout cœur, nous continuons le travail entrepris pour que l’Eglise soit une maison plus sûre. Les personnes victimes demeurent plus que jamais au cœur de notre attention. Vos attentes et vos exigences sont légitimes et vraiment entendues. Nous les accueillons comme venant du Seigneur lui-même. C’est tous ensemble, nous en avons conscience, que nous pouvons contribuer à une fidélité renouvelée à l’Évangile. C’est notre prière et notre détermination modeste mais résolue.

  • RCF
    4 novembre 2022

    Systémique ?

    3 min
    À l’heure où j’écris cette chronique, personne ne sait encore ce qui va sortir de l’assemblée plénière des évêques de France qui se tient à Lourdes du 3 au 8 novembre. Une chose est sûre cependant : nous, les évêques, sommes de nouveau au pied du mur. Nous sommes interpellés à la suite de « l’affaire Santier », sur la sincérité des engagements que nous avons pris l’an passé à la suite du rapport de la CIASE. En clair, nous sommes accusés d’être des menteurs. Non pas d’abord parce qu’une nouvelle fois des actes gravissimes ont été commis par un prêtre instrumentalisant le sacrement de la confession (il y en a eu d’autres, hélas) ; non pas d’abord parce que ce prêtre a plus tard accepté sa nomination comme évêque (il y en a eu d’autres aussi) ; mais d’abord parce que ces scandales pesant à jamais sur l’existence des victimes n’ont pas été à temps dévoilés, condamnés, sanctionnés comme ils auraient dû l’être.
    L’an passé, c’était une culture de l’autorité laissant la porte ouverte aux abus d’autorité qui était dénoncée, le fameux « cléricalisme » dont parle le pape François. Cette année, c’est spécifiquement la culture du secret, de la procrastination, de la préservation des apparences qui est clouée au pilori. « Ils savaient et ils n’ont rien dit » : c’est le titre d’un des nombreux articles parus ces derniers jours. Et il ne sert à rien de répondre qu’« ils » ne savaient pas tous et qu’« ils » ne savaient pas tout, même si c’est vrai. Il ne sert à rien de se retrancher derrière la lenteur des procédures, même si l’emballement avec ses conséquences médiatiques est un fléau. Il ne sert à rien non plus de déplorer l’inefficacité de certaines mesures disciplinaires, comme celles qui visaient dans les années 50 les deux frères Philippe, si l’on ne s’interroge pas jusqu’au bout sur les causes d’une pareille inefficacité. Il ne sert à rien enfin de mettre sur pied de nouvelles instances d’accueil, d’écoute, d’aide à la reconstruction des victimes si la culture elle-même demeure en place. Or nous autres évêques sommes accusés aujourd’hui d’avoir été façonnés par cette culture-là, qui engendre aujourd’hui tant de dégoût et de colère.
    Tout cela serait-il donc « systémique » ? J’ai milité et je milite toujours pour qu’on emploie ce mot avec précaution pour ne pas déresponsabiliser les personnes en faisant tout porter sur les structures. Jean-Paul II, qui connaissait de l’intérieur la vulgate marxiste expliquant le mal par les structures perverses de la société, avait proposé une notion qui est un trait de génie, celle de « structures de péché ». L’explication ultime du mal ne réside pas dans les structures, mais ce sont des hommes pécheurs qui fabriquent toutes sortes de structures perverses. Et si ces structures perverses résultent de fautes personnelles, des décisions personnelles clairvoyantes et courageuses, peuvent assainir ce qui a été perverti. Des décisions personnelles clairvoyantes et courageuses : voilà ce qui est attendu de nous aujourd’hui.
  • RCF
    28 octobre 2022

    Je me réfugie dans l'Évangile

    3 min
    « Je me réfugie dans l’Évangile comme dans la chair de Jésus-Christ » : ces paroles sont d’Ignace d’Antioche, un des premiers auteurs chrétiens, martyr à Rome au tout début du deuxième siècle. Il les a écrites dans sa lettre aux habitants de Philadelphie (Phil V, 1). Pour lui, l’Évangile n’est pas un texte, même si à cette époque les évangiles sont déjà rédigés. L’Évangile est la parole vivante et agissante de Jésus, qui ne peut être enfermée dans aucun texte comme le dit Jean l’évangéliste : « Jésus a accompli encore beaucoup d’autres choses. Si on les écrivait une à une, j’imagine que le monde ne contiendrait pas les livres qui en seraient écrits » (Jean 21, 25). Et la parole vivante et agissante de Jésus est comme sa « chair », c’est-à-dire le sacrement de sa Personne. Il y a continuité entre elle et l’Eucharistie.

    « Se réfugier » dans l’Évangile, c’est y trouver son abri, son port d’attache contre les tempêtes, ce qui donne sens à ce que l’on fait et à ce que l’on subit. C’est aussi, selon une image que j’aime particulièrement, se réfugier dans les plaies du Sauveur qui sont devenues glorieuses dans la résurrection : « Porte ta main et entre dans mon côté, dit Jésus à Thomas, ne sois pas incrédule mais croyant ! » (Jean 20, 27). Car le lieu de la blessure est le lieu d’où jaillit la vie.

    Ces réflexions ne sont évidemment pas sans rapport avec les nouvelles blessures infligées à l’Église par les révélations touchant Michel Santier, ancien évêque de Créteil. En écrivant « l’Église », qu’on n’imagine pas que je ne parle que de ce qu’il est convenu d’appeler « l’institution ». Car ces blessures sont d’abord celles des victimes, membres du Corps de l’Église et pour qui un prêtre devenu plus tard évêque a été fauteur de scandale. Ces blessures sont celles causées par l’instrumentalisation d’un sacrement, le sacrement de pénitence, où se rejoignent et communiquent le sanctuaire de l’intimité des personnes et le sanctuaire de la miséricorde de Dieu.

    Mais Ignace d’Antioche continue, imperturbable : « Je me réfugie dans l’Évangile comme dans la chair de Jésus-Christ… et dans les Apôtres comme dans l’assemblée des prêtres de l’Église. » Et dans une autre de ses lettres, il écrivait : « Sans les apôtres et les prêtres, on ne peut parler d’Église » (Tralliens III, 1).

    Église, qui es-tu pour que le pire puisse se trouver en toi et qu’on doive pourtant te dire sainte ? Apôtres, qui êtes-vous pour que sans vous on ne puisse parler d’Église ? Et surtout, qui peut oser affirmer que la vie peut encore l’emporter sur les blessures ? Qui, sinon Celui-là même dont les blessures sont devenues le lieu de notre guérison ?
  • RCF
    21 octobre 2022

    Trois nouveaux serviteurs dans une Eglise servante

    3 min
    Grande joie pour notre Église diocésaine : ce dimanche 23 octobre à 15 heures à la cathédrale, trois hommes seront ordonnés diacres ! Leur ordination portera à seize le nombre des diacres à titre permanent en activité au service du diocèse. Tous trois sont mariés et pères de famille, et je tiens à exprimer ma gratitude à leurs épouses et à leurs enfants qui ont accepté par avance les changements que cette ordination allait apporter dans la vie des trois familles. Mais on reçoit autant qu’on donne, ils en ont déjà fait l’expérience !
    C’est le Concile Vatican II qui a souhaité que « puisse être rétabli le diaconat en tant que degré propre et permanent de la hiérarchie » (Lumen Gentium 29), le mot « hiérarchie » n’ayant pas, faut-il le rappeler, un sens militaire ou administratif, mais signifiant la communication de tout ce qui vient de Dieu. Si le diacre est « serviteur », comme l’indique son nom, c’est donc en premier lieu en tant que serviteur des dons de Dieu pour son peuple. Exactement comme le prêtre, mais avec un ministère centré sur la Parole et conduisant vers l’Eucharistie. Dans un beau passage de l’épître aux Romains (15, 16), saint Paul se donne à lui-même le titre de « prêtre de l’Évangile de Dieu », signifiant par là qu’il n’y a pas de rupture entre l’annonce de l’Évangile et la fonction sacerdotale, la première acheminant vers la seconde. Tel est bien le rôle du diacre : être pour sa part « prêtre de l’Évangile de Dieu » en faisant signe vers la Parole faite chair qui se fait pain pour rassasier notre faim.
    Et les pauvres dans tout cela ? Le diacre n’est-il pas tout particulièrement à leur service ? Bien sûr que si ! Et loin d’être étranger à la liturgie de l’Évangile, le souci des pauvres en fait pleinement partie. Saint Paul toujours, quand il reçoit sa mission propre d’aller vers les païens tandis que Pierre, Jacques et Jean iront vers les Juifs, reçoit en même temps le rappel d’avoir « à se souvenir des pauvres », ce que, précise-t-il, il a toujours eu soin de faire (Galates 2, 10). Si les pauvres sont nos seigneurs parce que le Pauvre est notre Seigneur, alors le service des pauvres a lui aussi quelque chose d’eucharistique.
    En définitive, le diacre n’est pas dans une sorte de no man’s land entre l’Église et le monde, entre l’autel et la rue : il est pleinement de l’Église dont il est ministre, pleinement de l’autel où il est officiant. Et c’est justement pour cette raison qu’il apporte dans son milieu de vie, dans le monde et dans la rue, la bonne odeur de l’Évangile, la Parole de vie qui se fait Pain de vie.
  • RCF
    14 octobre 2022

    Le crépi et le feu

    3 min
    Le prophète Ézéchiel, qui vivait au VIe siècle avant le Christ, s’en est pris à tous les faux prophètes qui sévissaient de son temps : vous savez, ces gens qu’on rencontre à toute époque, qui se vantent d’avoir des solutions pour tout, mais qui ne s’attaquent qu’aux apparences. Pour caractériser les fausses solutions proposées par ces faux prophètes, Ézéchiel utilise l’image du crépi. Je le cite : « Ils égarent mon peuple en disant : "Paix !" alors qu’il n’y a pas de paix. Tandis qu’il bâtit une muraille, les voici qui la couvrent de crépi… Eh bien ! ainsi parle le Seigneur : "J’abattrai le mur que vous aurez couvert de crépi, il tombera et vous périrez sous lui !" » (Ez 13, 10…13-14). Enduire un mur de crépi a du sens si le mur est solidement bâti ; mais si le mur est rempli de failles et de trous, le crépi n’est qu’une illusion, un cache-misère. Ainsi en est-il de ces experts en fausses solutions qui, dans la société, dans l’Église ou dans nos relations quotidiennes, s’y entendent pour enfumer les autres ! Crépi ou fumée, le but est toujours le même : empêcher de voir le réel et entretenir l’illusion qu’on a trouvé des réponses. Le mur couvert de crépi est bien lisse et paraît refait à neuf, mais derrière cette apparence il n’y a que ruine et désolation.
    Une autre image vient contrebalancer celle du crépi : celle qu’utilise saint Jean de la Croix dans la Nuit obscure pour faire comprendre comment Dieu agit en nous. Cette image est celle de la bûche qu’on met dans le feu. Comme la bûche est humide, elle a l’air de tenir le feu en échec. Mais le feu prend son temps : patiemment il sèche la bûche, il en fait sortir l’eau dont elle était gorgée, il en fait partir toutes les impuretés. « Et finalement, poursuit Jean de la Croix, commençant à l’enflammer par dehors et à l’échauffer, il en arrive à la transformer en lui et à la rendre aussi belle que le feu lui-même » (Nuit obscure II, 10). C’est à partir de l’intérieur, du foyer qui a été allumé en elle, que la bûche finit par être embrasée tout entière.
    Le crépi fait semblant de conserver alors qu’il se contente de cacher ; le feu paraît détruire alors qu’il purifie ce qu’il porte à incandescence et finit par l’identifier à lui-même. Le crépi maquille l’apparence, le feu transforme la substance. Les deux comparaisons nous aident à mieux comprendre comment Dieu agit en nous : il démasque les faux semblants, et si nous nous laissons faire il nous transforme de l’intérieur pour nous embraser de son amour et de sa vérité. Qu’il a-t-il de mieux, en définitive, pour lutter contre l’hypocrisie qui gangrène notre humanité, que de nous laisser habiter par le feu de son Esprit ?
  • RCF
    6 octobre 2022

    La communion aux malades

    3 min
    En ces premiers jours d’octobre, les personnes qui participent à la Pastorale de la Santé se retrouvent pour une journée de rentrée et de formation. Parmi elles se trouvent les personnes chargées de porter la communion aux malades un service qui, dans la plupart des diocèses, porte le nom de « service évangélique des malades ».

    L’Eucharistie n’est pas une chose (une sorte de « relique » à conserver dans un reliquaire) : l’eucharistie est un acte qui engage toute l’Église. La célébration de la messe suit un déroulement précis et réunit depuis la plus haute antiquité l’assemblée chrétienne le jour du Seigneur (puis les autres jours de la semaine au fur et à mesure que l’on prenait conscience que le Corps de Jésus est notre « pain quotidien »). Mais l’eucharistie est aussi un sacrement unique en son genre : à la différence de ce qui se passe dans les autres sacrements, la matière du sacrement (le pain et le vin consacrés) demeure après sa célébration. Le pain ne redevient pas du pain, le vin ne redevient pas du vin. De là découle la prise de conscience très précoce de la possibilité de porter aux malades le pain eucharistique consacré à la messe. C’est l’origine de la réserve eucharistique. Le culte eucharistique en-dehors de la messe ne se développera que plus tard.

    Nous possédons des récits de martyrs de l’eucharistie : le plus célèbre est saint Tarcisius, jeune martyr sous Valérien (263-275), dont l’existence est connue par son inscription sur un tombeau gravée sur l’ordre du pape Damase : « Tandis que le vertueux Tarcisius portait le Sacrement du Christ, une main impie s'avança pour l'exposer au mépris des profanes ; mais lui-même préféra être battu à mort et rendre l'âme plutôt que d'exposer à des chiens enragés les membres célestes. »
    Récit légendaire bien sûr, mais qui souligne que l’acte de porter la communion est tout sauf anodin. Une hymne mariale dit en s’adressant à Marie « tu portes Celui qui porte tout » : on peut appliquer cette apostrophe à la personne qui porte l’eucharistie.

    La communion aux malades concerne enfin toute la communauté chrétienne. Le Pape Benoît XVI le soulignait en écrivant : « Je voudrais attirer l’attention de toute la communauté ecclésiale sur la nécessité pastorale d’assurer l’assistance spirituelle aux malades… Il faut faire en sorte que nos frères et sœurs puissent s’approcher fréquemment de la communion sacramentelle. Renforçant de cette façon leur relation avec le Christ crucifié et ressuscité, ils pourront ressentir leur existence comme pleinement insérée dans la vie et la mission de l’Église1. »
  • RCF
    30 septembre 2022

    Les Anges et leur mission

    3 min
    La fin de septembre et le début d’octobre sont marqués par la présence des anges. Ou plutôt par leur mémoire, car ils sont toujours présents ! Mais nous n’avons pas trop de deux fêtes pour nous souvenir d’eux et leur demander leur secours.
    Saint Grégoire le Grand nous rappelle que le nom d’anges désigne la fonction de ces créatures spirituelles : ce nom signifie en effet « envoyés », ce qui souligne d’emblée la solidarité qui unit les anges à tous les humains, car c’est bien vers nous qu’ils sont envoyés pour nous servir. Étrange chose que de purs esprits soient mis par Dieu au service d’êtres de chair et de sang ! Il semble même que ce paradoxe soit à l’origine de la révolte de Lucifer, le chef des anges déchus : il aurait dit à Dieu son refus catégorique de servir, considérant qu’il était indigne de lui de s’abaisser à secourir les hommes. Pour les bons anges, c’est tout le contraire : chez eux, aucune trace d’amertume ou de jalousie. Comme le dit saint Jean Chrysostome, « ils se réjouissent de notre bien, comme ils souffrent quand nous en sommes privés ».
    Le 29 septembre, nous fêtons les archanges Michel, Gabriel et Raphaël. Toujours selon saint Grégoire, leurs noms désignent leur action. C’est ainsi que Michel signifie « qui est comme Dieu ? », Gabriel « Force de Dieu » et Raphaël « Dieu guérit ». Le premier est donc chargé de rappeler la grandeur de Dieu, le second de manifester sa puissance, et le troisième de guérir en son Nom.
    Le 2 octobre, quand ce jour ne tombe pas un dimanche, c’est la fête des saints anges gardiens. Des auteurs de l’Église primitive affirment que chacun de nous possède un ange et un démon qui s’occupent de lui ! L’ange attire l’âme vers le bien, le démon vers le mal. Il y a, écrit Hermas, « deux anges pour l’homme : l’ange de la justice et l’ange du mal. L’ange de la justice est délicat, réservé, doux paisible. Quand il entre dans ton cœur, il te parle aussitôt de justice, de sainteté, de tempérance, de toute œuvre juste. Lorsque ces pensées s’élèvent dans ton cœur, sache que l’ange de justice est avec toi. L’ange du mal est au contraire irascible, plein d’aigreur. Reconnais-le à ses œuvres. »
    De cette doctrine sur les anges, la tradition de l’Église n’a voulu retenir que les bons anges, les anges gardiens. Nous sommes tellement experts à nous tenter nous-mêmes que nous n’avons guère besoin d’un démon pour cela. Mais est-ce que nous pensons suffisamment à prier nos anges gardiens ? Et si nous n’y pensons pas, qu’attendons-nous pour le faire ?
  • RCF
    23 septembre 2022

    Le privé est-il politique ?

    3 min
    Au cours d’une dispute, un homme se laisse aller à gifler sa femme. Celle-ci dépose une main courante, sans intention de médiatiser l’affaire. Mais cet homme est un homme politique, et le monde médiatique s’empare aussitôt du sujet qui occupe en 24 heures autant de place que la guerre en Ukraine. À ceux qui jugent qu’on en fait un peu trop, on répond qu’il le fallait car aujourd’hui « le privé est politique ».
    Ce qui est très étonnant dans cette affaire et dans quelques autres de même nature, c’est que la société en vient aujourd’hui à faire ce qui était violemment reproché à l’Église il n’y a pas si longtemps : s’immiscer dans la vie privée des personnes et légiférer sur les secrets d’alcôves.
    Que la société ait un rôle supplétif à jouer quand la famille est déficiente et quand des drames s’y produisent, c’est l’évidence même. Le principe de subsidiarité, clef de voûte de la doctrine sociale, demande à la fois de ne pas se substituer aux corps intermédiaires – en premier lieu la famille – et de les assister quand ils sont déficients. C’est ainsi que l’État prendra lui-même en charge des enfants dont la vie dans leur propre famille est trop difficile ou dangereuse pour eux. Le rôle de l’État dans l’éducation relève du même principe : le premier lieu de l’éducation est la famille, et c’est seulement pour des raisons pratiques qu’il existe une « éducation nationale ».
    Mais le phénomène auquel nous assistons aujourd’hui est tout autre que supplétif. Par les moyens de communication et la force publique, l’objectif n’est plus de réguler les relations familiales, mais de les transformer de fond en comble. Les restrictions apportées au libre choix par les parents de l’éducation de leurs enfants en sont un signe inquiétant. L’usage du mot « systémique » pour qualifier les violences conjugales en est un autre : celles-ci relèveraient non de comportements individuels répréhensibles, mais d’une conception « patriarcale » et inégalitaire de la famille qui les provoquerait de façon quasi mécanique. Et par voie de conséquence, une caste de nouveaux inquisiteurs serait en droit de revendiquer les pleins pouvoirs pour modifier les règles de la vie familiale et pour sanctionner les manquements à ses injonctions.
    Dès 1951, dans L’homme révolté, Albert Camus mettait en garde contre l’avènement d’une société d’« asservissement intellectuel » tentant d’édifier une nouvelle Église qui s’arrogerait un rôle prescriptif et punitif sans s’embarrasser de références à Dieu. Reprenant la formule célèbre de Marx selon laquelle, dans la cité communiste, le gouvernement des personnes céderait le pas à l’administration des choses, il dénonçait un régime dans lequel ce passage « du gouvernement des personnes à l’administration des choses » avait été réalisé « en confondant la personne et la chose. » L’idéologie soviétique avait fini par chosifier les personnes, créant une caricature d’Église qui, au lieu de les faire grandir en humanité, les transformait en esclaves. Ce qu’une idéologie a fait, d’autres idéologies peuvent le faire à leur tour.
  • RCF
    16 septembre 2022

    Une nouvelle offensive de la culture de mort !

    3 min
    Notre société est ainsi faite qu’elle ne renonce jamais à une évolution dite « sociétale » tant qu’elle ne l’a pas obtenue. La stratégie se déploie toujours en deux temps : un temps long et un temps court. Le temps long consiste à préparer l’opinion à accepter, et même à désirer, un changement législatif qui est en réalité un renversement copernicien dans le domaine moral. On procède alors par petites touches sur le mode compassionnel : prenez par exemple la Gestation pour Autrui, jusque-là réprouvée pour ce qu’elle est, une pratique révoltante qui instrumentalise les êtres humains. On vous explique qu’il y a des GPA « éthiques » (en se gardant bien de vous dire pourquoi certaines seraient éthiques et d’autres non), et on vous fait écraser une larme sur les dizaines de bébés qui attendent en Ukraine leurs parents d’intention… En propagande, cela s’appelle de l’intox. Ensuite vient le temps court : on organise une « large consultation nationale » en expliquant qu’on en tiendra le plus grand compte, mais on ne tient compte en réalité que des lobbies qui poussent toujours dans le même sens, après quoi la loi est votée dans un touchant consensus. Et on vous assure qu’on a fait très attention à bien « encadrer » une pratique. Mais les « encadreurs », comme c’est leur métier, ne sont là en définitive que pour mettre en valeur le tableau.
    C’est ce qui est en train de se passer à propos du suicide assisté. Aucun doute n’est permis sur le but recherché, mais le même processus hypocrite est mis en marche. Aussi vaut-il la peine de réfléchir aux inquiétudes que viennent d’exprimer courageusement huit membres sur les 47 du Comité national d’éthique. Ces inquiétudes, les voici : 1/ quel message enverrait le suicide assisté à la société ? 2/ quel message enverrait-il aux personnes gravement malades, handicapées ou âgées, qui souffrent déjà d’une exclusion sociale et qui seraient encouragées à penser que certaines vies ne méritent pas d’être vécues ? 3/ quel message enverrait-il enfin au personnel soignant, en contradiction totale avec le serment d’Hippocrate et dans la situation alarmante où se trouve notre système de santé ?
    Une fois de plus, il appartiendra à chacun de nous d’engager toutes ses forces dans le combat pour le respect de toute vie, de la conception à la mort naturelle.
  • RCF
    2 septembre 2022

    Une rentrée pontificale

    3 min
    Une rentrée qui ne soit pas sous le signe de la morosité ambiante, est-ce possible ? Oui c’est possible, et c’est ce qu’ont vécu pendant la semaine du 22 au 27 août près de trois mille jeunes servants d’autel venus de toute la France pour un pèlerinage à Rome.
    À vrai dire, ce pèlerinage national, il y avait longtemps qu’on en parlait. Mais la crise du Covid était passée par là et avait contraint à le reporter plusieurs fois d’une année sur l’autre. Beaucoup s’étaient découragés, mais d’autres s’étaient déclarés partants, et dans notre diocèse une trentaine de jeunes ont finalement pu s’embarquer pour Rome sous la houlette des Pères Lanchet et Riès, accompagnés de deux mamans et de deux servants aînés.
    L’évêque de Blois était aussi de la partie, et il ne s’était pas trop fait prier, ravi de retrouver pour quelques jours cette ville où il avait jadis fait ses études. J’ai donc eu la joie de servir de guide au groupe pendant les temps libres dont nous disposions, c’est-à-dire en général durant les après-midis. Les matinées étaient consacrées chaque jour à la découverte d’une basilique majeure pour y célébrer la messe et méditer sur la manière dont son saint patron avait répondu à l’appel du Christ : nous sommes donc passés par saint Jean de Latran, puis par saint Paul hors-les-murs, puis par sainte Marie Majeure, et enfin par saint Pierre, avec des catéchèses et des liturgies qui ont beaucoup touché les jeunes.
    Mais le moment sans doute le plus marquant a été la rencontre avec le Pape, d’où le titre de cette chronique : « une rentrée pontificale » ! Le Saint-Père nous est apparu fatigué, ayant de plus en plus de mal à marcher, mais visiblement très heureux de rencontrer tous ces jeunes français qui le saluaient avec enthousiasme, et aussi très attentif à leur donner un enseignement à la fois simple et nourrissant pour leur vie de foi et leur croissance en humanité. À la sortie de la salle des audiences se tenaient des journalistes, et le hasard a voulu que la télévision catholique KTO jette son dévolu sur nos jeunes blésois, très heureux et honorés de pouvoir raconter à d’autres ce qu’ils avaient vécu.
    En terminant, un merci tout particulier aux généreux paroissiens qui ont aidé financièrement à la réalisation de ce pèlerinage dont nos jeunes loir-et-chériens se souviendront certainement longtemps encore.
  • RCF
    1 juillet 2022

    Le bon sens est la chose du monde la mieux partagée ?

    3 min
    Le bon sens est-il la chose du monde la mieux partagée ? On est contraint de mettre un point d’interrogation à la fameuse réflexion de Descartes quand on observe ce qui est en train de se passer aux États-Unis et l’onde de choc que cela provoque en France.
    Le bon sens paraît en effet gravement atteint chez toute une frange de la population de ce pays qui se dit hostile à l’avortement, au motif tout à fait fondé qu’il s’agit de la suppression d’une vie humaine, et qui exige en même temps que les armes restent en vente libre, avec la perspective inéluctable de la mort de centaines d’innocents à la merci du premier tueur venu.
    Mais le bon sens ne semble pas plus répandu dans le camp opposé, qui milite à juste titre pour une règlementation sévère du commerce des armes, voire même pour sa suppression, mais considère en même temps comme un progrès majeur de la civilisation le fait de pouvoir tuer des enfants dans le sein de leur mère.
    Les premiers se réclament de leur droit de se défendre et de protéger leurs biens, sans avoir conscience que ce droit insulte les droits les plus élémentaires dès lors qu’il précarise la vie d’autrui. Les seconds proclament haut et fort le droit de disposer de son corps, sans se rendre compte qu’en l’occurrence il s’agit d’abord du corps d’un autre, le plus faible et le plus petit, celui qui n’a aucun moyen de plaider sa cause et de se défendre contre l’agression visant à le supprimer.
    Et pour couronner le tout, nos politiques en mal de consensus, qui ont grandi de l’autre côté de l’Océan au pays de Descartes, voient dans ce débat biaisé l’aubaine qu’ils cherchaient en vain. Incapables de se mettre d’accord pour chercher ensemble le bien commun, les voilà prêts à un grand vote de salut public, où, le cœur sur la main et l’écharpe tricolore en bandoulière, ils déclareront « droit fondamental » et graveront dans le marbre de la Constitution ce que la loi Veil de 1976 appelait une « dépénalisation ». Si vous cherchez ce mot dans le dictionnaire, vous trouverez qu’il s’agit de renoncer à sévir contre un délit que l’on punissait jusque-là : en aucun cas de se mettre tout à coup à appeler « droit fondamental » ce qui était auparavant regardé comme un acte de mort.
    Me sera-t-il permis d’exprimer un souhait ? Si seulement un sujet comme celui-là pouvait cesser de rendre tout le monde hystérique et si les uns écoutaient les arguments des autres, on aurait lieu d’être un peu plus fier de notre humanité. Oui la détresse des femmes est une réalité ; oui l’avortement sera toujours un acte de mort. N’est-il donc pas possible de n’entendre dans les médias qu’un seul et unique son de cloche ? N’est-il donc pas possible d’arrêter de considérer a priori que ceux d’en face sont des monstres ou des fascistes ? « Descartes, reviens, ils sont devenus fous ! »
  • RCF
    24 juin 2022

    Gouvernable, ingouvernable

    3 min

    Un pays sans majorité absolue à l’assemblée est réputé « ingouvernable ». Mais qu’on franchisse le Rhin, les Alpes ou les Pyrénées, on trouvera d’autres pays également sans majorité absolue et qui sont malgré tout gouvernés.

    Sans faire de facile jeu de mots, on peut dire que « gouvernable » et « ingouvernable » sont des notions… relatives et non pas absolues. Elles dépendent de la culture politique du pays où l’on se trouve : culture de l’hégémonie chez les uns, culture du compromis chez les autres. Nous autres français souffrons peut-être d’une incapacité native à concevoir l’art de gouverner autrement que comme une quasi dictature de la majorité. Cela pourrait être à l’origine de la sacralisation typiquement française du scrutin majoritaire, dont la principale vertu est de gonfler les majorités, de les rendre monstrueuses jusqu’à ce que, comme la grenouille de la fable, elles finissent par crever de leur propre enflure en se fissurant au gré de l’apparition de frondeurs en leur sein.

    Le moment si particulier que traverse la France est sans doute un des symptômes de la crise profonde de notre démocratie. Il invite à réfléchir à frais nouveaux sur les impasses de notre société individualiste et libertaire.

    Dans ce contexte de crise, les politiques sont fréquemment confrontés aux sautes d’humeur des électeurs (par exemple quand ceux-ci leur refusent une majorité juste après les avoir reconduits dans leur charge) : ils peuvent alors méditer sur les mérites d’une culture du compromis. Mais il me semble qu’ils devraient aller plus loin et plus profond : se demander s’ils ont su respecter les bases non démocratiques sur lesquelles doit être établie la démocratie. Car les fondements les plus essentiels des sociétés humaines ne peuvent pas être démocratiques : la vérité n’est pas démocratique, ni la beauté, ni le bien et le mal – d’où l’absurdité de la phrase de Jacques Chirac : « pas de loi morale qui prime la loi civile ». Pour que perdure la démocratie, il faut nécessairement qu’il y ait en elle du non démocratique, reconnu et accepté par tous. Et c’est en référence à ce non démocratique – l’intérêt supérieur du pays et le bien commun par exemple – que des majorités de compromis pourront effectivement gouverner. Il n’est plus besoin alors de majorité absolue : il faut et il suffit que l’absolu soit reconnu là où il est vraiment : dans ce qui transcende les volontés et les caprices individuels et relie les hommes ensemble. C’est là que redevient possible ce qui, selon Aristote, constitue la base de la cité : la philia, l’amitié entre les personnes. Car la vie en commun est un fait de nature : de la famille au village et du village à la cité, les communautés naturelles s’emboîtent les unes dans les autres. Selon Rousseau, l’individu est « un tout parfait et solitaire » ; mais vingt et un siècles plus tôt, Aristote avait déjà réfuté cette affirmation en rappelant que l’homme est « incapable de se suffire à lui-même, il n’existe que comme partie d’un tout ».

     

  • RCF
    17 juin 2022

    Encore le synode

    3 min
    Une étape importante du processus synodal voulu par le Pape François vient d’être franchie : la phase nationale vient de se conclure avec une assemblée plénière extraordinaire des évêques de France qui s’est tenue à Lyon ce mardi et ce mercredi 14 et 15 juin.
    Une assemblée d’évêque n’est pas un événement synodal, mais collégial : c’est une même catégorie de personnes (les évêques en l’occurrence) qui y participe. Mais l’assemblée que nous venons de vivre aurait manqué son but si elle avait été seulement collégiale : puisqu’il y était question de synodalité, il fallait que des représentants du peuple chrétien n’appartenant pas au clergé y participent. C’est ce qui s’est fait avec l’invitation des référents, hommes et femmes, que chaque diocèse avait désignés pour piloter le processus. Dans notre diocèse c’était Sophie Rogez qui avait accepté cette responsabilité.
    À Lyon, nous avons commencé par nous mettre à l’écoute de l’Esprit Saint. Cela s’est fait mardi matin sous la forme d’un pèlerinage sur la colline de Fourvière. Nous avons prié devant la maison de Pauline Jaricot, béatifiée le 22 mai dernier ; puis nous avons médité sur la portée spirituelle du synode et célébré l’eucharistie dans la basilique de Fourvière. Le travail débutait ensuite l’après-midi dans les superbes nouveaux locaux de l’Université catholique de Lyon, sur le site de l’ancienne prison Saint-Paul. Travail en grand groupe (entrecoupé de témoignages impressionnants, comme celui de personnes handicapées), et travail en ateliers.
    On aurait tort d’imaginer que ce travail était purement formel et le consensus déjà acquis : ce fut tout le contraire ! C’est ainsi que l’« avant-projet de résolutions » qui avait été préparé a été rejeté en bloc, aussi bien par les évêques que par les autres participants. Nous avons donc remis notre ouvrage sur le métier, après quoi une équipe a travaillé jusqu’à 2 heures du matin pour mettre en forme un nouveau texte. De quoi s’agissait-il ? De permettre aux évêques d’exercer leur mission de discernement à propos de la collecte des contributions au Synode venues de tous les diocèses. Le nouveau document d’accompagnement issu de ce travail sera envoyé à Rome en même temps que la collecte, constituant notre synthèse nationale.
    Et maintenant, que va-t-il se passer ? Maintenant va être enclenchée une phase continentale du processus, prélude à la phase universelle qui se tiendra à Rome en 2023 avec le synode des évêques proprement dit. Mais il n’est pas question de se laisser vivre d’ici là : le travail de réflexion entrepris partout constitue un formidable réservoir d’idées et de suggestions stimulantes pour nos Églises diocésaines. Comme l’exprime le document d’accompagnement, « Les désirs, les rêves, les regrets, les reproches que nous avons entendus sont nourris de la volonté d’être une Église plus transparente à son Seigneur et servant mieux les femmes et les hommes auxquels nous sommes envoyés. »
  • RCF
    10 juin 2022

    Confirmation des adultes

    3 min
    « Je vous dis cela pour que ma joie soit en vous, et que vous soyez comblés de joie », dit Jésus dans son discours d’adieu (Jn 15, 11). La joie dont il parle, c’est Quelqu’un, dont le nom est Esprit Saint. Il est donné gratuitement à qui le demande : « demandez et vous recevrez, pour que votre joie soit complète » (16, 24).

    Il est impressionnant de voir à quel point le don de l’Esprit Saint est désiré, dès que ceux qui l’ignorent en entendent parler. Ce qui parfois leur pose problème, c’est que ce don doive passer par la médiation de l’Église, à qui Jésus a dit : « recevez l’Esprit Saint » (Jn 20, 22) – sous-entendu : non pour le garder, mais pour le donner. Mais ceux qui cherchent sans préjugés se rendent compte que l’Église est en quelque sorte la Maison de l’Esprit Saint, qu’elle ne se comprend que comme mystère d’habitation de Dieu au milieu des hommes. Alors, cette Église dont ils étaient parfois si loin auparavant, ils se mettent à l’aimer. À l’aimer et à comprendre que sa vie, sa beauté, sa croissance dépendent d’eux aussi. Alors, ils ont envie d’en être des membres vivants, et de donner à leur tour de leur temps et de leur peine pour qu’elle soit belle et attirante, et pour que l’humanité privée d’espérance voie briller une lueur de l’espérance qui ne déçoit pas.

    Ces hommes et ces femmes, brûlés d’un feu qui ne consume pas, baptisés dans l’Esprit Saint et le feu, ils sont encore parmi nous comme au temps des apôtres. Ils se lèvent là où on ne les attendait pas, et souvent sans s’y être eux-mêmes attendus. Ils disent que leur vie a été transformée, le jour où, le plus souvent à l’improviste, ils ont rencontré des témoins eux-mêmes brûlés de ce feu. Le témoin peut avoir été tout simplement le conjoint : en se préparant à bâtir leur vie avec lui ou avec elle, les confirmands ont décelé un mystère, un amour enraciné plus profond, une relation antérieure à tout autre relation, et ils ont décidé, comme Moïse, de « faire un détour » pour mieux voir cette chose étonnante, ce buisson qui brûle, et qui pourtant « ne se consume pas » (Ex 3, 3).

    Ils étaient là, rassemblés dans la cathédrale Saint Louis de Blois, le samedi 4 juin veille de Pentecôte. Entourés par des chrétiens venus de tous les coins du diocèse, ils étaient signes pour cette assemblée, et cette assemblée était signe pour eux : signe humble mais évocateur de ces croyants issus de toutes les nations qui sont sous le ciel, présents à Jérusalem le jour de la Pentecôte.

    C’est ainsi que, chaque fois que l’Esprit Saint est reçu dans le sacrement de confirmation, nous sommes témoins à la fois de la naissance de l’Église et, déjà, de son accomplissement. C’est de là que vient notre joie, cette joie dont Jésus nous a dit que personne ne pourrait jamais nous la ravir (Jn 16, 22).
  • RCF
    3 juin 2022

    Tous invités le 4 juin

    3 min
    Malgré le pont de Pentecôte qui peut inciter à prendre le large, tout le monde est invité ce samedi 4 juin à la basilique Notre-Dame de la Trinité pour un retour diocésain du chemin synodal parcouru par près de 80 groupes qui représentent près de 600 personnes à travers tout notre diocèse.
    Cette démarche synodale commencée le 17 octobre 2021 venait juste après l’année Laudato si’ que nous avions vécue sous le signe de la conversion écologique, et on pouvait se demander si le lancement d’un nouveau sujet ne se heurterait pas à des réactions de lassitude. Cela n’a pas été le cas, et on ne peut que s’en réjouir : notre Église diocésaine est bien vivante !
    Trois questions avaient été proposées aux membres des groupes qui se constituaient spontanément : « dialoguer dans l’Église et la société », « coresponsabilité dans la mission », « autorité et participation ». Les groupes se sont saisis de ces trois thématiques et ont échangé dans une totale liberté. Plusieurs groupes ont veillé à intégrer des personnes peu familières de la pratique dominicale, voire même assez éloignées de l’Église, et ces personnes ont été respectées dans leur cheminement propre et assurées que leurs questions et remarques seraient prises en compte au même titre que celles des chrétiens plus engagés.
    Sans trahir de secret, on peut dire qu’en général les personnes se sont dites heureuses de l’accueil qu’elles recevaient quand elles entraient en contact avec les communautés paroissiales. Beaucoup d’entre elles ont tenu à dire leur reconnaissance aux prêtres qui sont à leur service et leur souci de les soutenir dans leur ministère et de veiller à ce qu’ils ne soient pas seuls. Pour autant, les questions et interpellations ont été fréquentes et incisives à propos de la place des femmes dans l’Église, ou encore de l’attitude de l’Église face aux questions de société. Même si tout ne se ramène pas à des questions de communication, une meilleure communication est souvent souhaitée, aussi bien à l’intérieur des communautés chrétiennes qu’entre l’Église et la société.
    Si vous voulez en savoir plus, vous êtes les bienvenus ce samedi de 15 heures à 17 heures 30, sans oublier les confirmations des adultes qui concluront la journée à la cathédrale à 18 heures 30.
  • RCF
    27 mai 2022

    L'Ascension pour le don

    3 min
    Comment rendre compte du mystère de l’Ascension du Seigneur ? D’abord en le prenant au sérieux. Quoi qu’on puisse penser du terme « ascension », il s’agit en premier lieu de quelque chose qui arrive au Christ ressuscité, et non d’un simple procédé pédagogique destiné à faire comprendre aux disciples que désormais ils ne le verront plus.
    L’Ascension est le terme de la glorification de Jésus. Sans elle, cette glorification ne serait pas complète, car c’est l’Ascension et elle seule qui lui confère la souveraineté sur toutes choses. C’est elle qui permettra aux Apôtres de dire : « Dieu l’a fait Seigneur et Christ, ce Jésus que vous, vous avez crucifié » (Actes 2, 36).
    Par l’Ascension, celui qui dans sa mort était descendu « au plus bas », se trouve maintenant élevé « au plus haut ». Il n’y a donc pas de région de l’univers qui n’ait été visitée par lui ; plus rien qui ne soit touché par le rayonnement de sa puissance de salut, à laquelle les démons eux-mêmes rendent témoignage jusque dans leur refus d’être sauvés. « Dieu, dit l’épître aux Philippiens, l’a exalté et lui a donné le Nom au-dessus de tout nom, pour que tout, au nom de Jésus, s’agenouille au plus haut des cieux, sur la terre et dans les enfers » (2, 9-10).
    C’est pourquoi l’Ascension du Seigneur auprès du Père est la condition du don de l’Esprit. « Si je ne pars pas, disait Jésus, le Paraclet ne viendra pas vers vous ; mais si je pars, je vous l’enverrai » (Jean 16, 7). L’Ascension est un départ pour une venue, un retrait pour un don. Et le signe qu’elle a porté son fruit, ce sont des vies qui accueillent ce don pour devenir à leur tour des vies données.
    Telle est la source de notre joie et de notre action de grâce dans toute la période entre Ascension et Pentecôte. Le Seigneur monté aux cieux demeure en nous par le don de l’Esprit qui nous affermit dans l’espérance d’aimer à notre tour comme Il nous a aimés. Entre la foi pascale et la charité répandue en nos cœurs à la Pentecôte, la fête de l’Ascension tisse le lien de l’espérance.
  • RCF
    20 mai 2022

    UN MIRACLE DE PAULINE JARICOT

    3 min
    Jean-Pierre Batut témoigne de la puissance de la prière

    Le futur papa et la future maman se réjouissaient d’avance de la naissance attendue du petit septième. Tout allait jusque-là du mieux possible. Mais ce soir de 2013, vers 23 heures, mon téléphone sonne. C’est lui Marc, le futur père, et il est en larmes. Sa femme est partie aux urgences, dans un état préoccupant. Et le verdict est tombé : c’est un cas très rare de grossesse à risque où le fœtus empoisonne le sang de la mère. Dans un tel cas, une IMG paraît être la seule solution et il faut la pratiquer au plus vite. Et d’ailleurs, ont ajouté les médecins, on est sûrs et certains que le fœtus n’est pas viable.
    Me voilà parti à l’hôpital. J’arrive dans la chambre, ils sont là tous les deux. Laure, recroquevillée sur son lit, m’adresse un sourire qui dissimule mal son angoisse. Je me veux rassurant, pacifiant, mais je n’en mène pas large : prions d’abord ensemble, puis je vous donne le sacrement des malades, et de toute façon il est trop tard ce soir pour prendre des décisions, on verra demain matin… Nous prions, Laure reçoit le sacrement, et juste avant de partir, mû par une inspiration, je lui dis : « il faut prier Pauline Jaricot ! »
    J’ai rarement passé une aussi mauvaise nuit, me réveillant tous les quarts d’heure. Le matin arrive, je me lève aussi peu en forme que possible et j’essaie de prier. Pas d’appel téléphonique. Je n’ose prendre l’initiative. La matinée s’avance, les heures passent : toujours rien. Je vais finir par appeler…
    Tout à coup mon téléphone sonne. Je me précipite : c’est Marc. Sa voix a complètement changé, si bien que je suis tout étonné. Il me dit : « ça y est ! » Ça y est quoi ? « Mais Pauline, Pauline Jaricot ! » Mais que s’est-il passé avec Pauline Jaricot ? « Eh bien ce matin très tôt les médecins ont examiné ma femme, elle n’a plus aucun symptôme. Ils ont dit qu’ils n’y comprenaient rien, mais que la médecine n’a pas réponse à tout, et qu’il ne lui restait plus qu’à rentrer chez elle et à rester allongée le plus possible jusqu’à la naissance. »
    Voilà une nuit dont je me souviendrai. Je me précipite à l’hôpital et je trouve la future maman rayonnante. On l’aide à préparer ses affaires pour repartir. Je lui dis : « vous avez bien prié Pauline Jaricot ? » Elle me répond : « j’étais tellement affolée que j’ai prié aussi tous les saints du paradis, mais j’ai prié surtout Pauline Jaricot ! »
    Quelques mois plus tard naissait un beau petit garçon, qui a 8 ans et demi aujourd’hui et qui est plein de vie. Il aime bien Pauline Jaricot dont il connaît la vie par cœur.
    Pauline Jaricot, fondatrice de la Propagation de la Foi et du Rosaire vivant, sera béatifiée à Lyon ce dimanche 22 mai.
  • RCF
    6 mai 2022

    Jeanne d'Arc a encore beaucoup de chose à nous dire

    3 min
    À Orléans ce dimanche, à Rouen le 22 mai, seront célébrées les festivités en l’honneur de Jeanne d’Arc. Une sainte qui a fait la guerre, voilà quelque chose qui n’est pas banal, et qui peut même heurter nos mentalités modernes.
    Mais comment Jeanne d’Arc a-t-elle fait la guerre ? Cette question est plus importante que jamais dans le contexte où nous vivons. Elle a fait la guerre sans l’expérience qu’on pensait nécessaire pour la faire et pour mener les armées à la victoire : elle ne l’a pas faite en guerrière, mais en visionnaire et en prophète. Non seulement parce qu’elle a obéi à ses « voix », mais aussi parce qu’elle a vu, comme tous les vrais prophètes, ce qui était caché aux yeux de l’opinion publique – comme on ne disait pas encore : l’injustice faite à un pays et la soumission du droit à la force. C’est ce qui lui a donné d’emblée une supériorité morale évidente devant les intrigues de cour et l’opportunisme des puissants qui, la voyant plus tard dans l’adversité, se sont empressés de l’abandonner.

    On pourrait même dire, sans forcer le paradoxe, que Jeanne a fait la guerre avec amour. Amour des faibles et des humbles d’abord, qui sont toujours les premières victimes des guerres ; mais aussi amour des ennemis comme Jésus le demande. Lorsqu’elle prend la tête des armées du Dauphin Charles, elle n’a aucune hostilité de principe contre les Anglais. Elle ne cherche pas à puiser sa force dans une haine qu’elle attiserait dans ce but. Elle ne s’oppose aux ennemis que dans la mesure où ils usurpent une terre à laquelle ils n’ont pas droit : qu’ils rendent les places dont ils se sont emparés, qu’ils restituent « les clefs des bonnes villes qu’ils ont prises et violées en France », comme elle le leur demande solennellement dans la lettre qu’elle leur adresse avant Orléans, et les choses rentreront dans l’ordre. Entre les deux pays, les rapports redeviendront ce qu’ils n’auraient jamais dû cesser d’être : cordiaux et fraternels.
    Bien des gens s’égarent aujourd’hui – à commencer hélas par le président des États-Unis – en s’imaginant qu’un Poutine écrasé et humilié rendra facilement les armes. C’est le contraire qui est vrai. Un ennemi humilié est beaucoup plus dangereux encore qu’il ne l’était auparavant. Il devient prêt à jouer son va-tout, et en l’occurrence nous savons ce que ce va-tout pourrait être. Dans les guerres modernes, nous oublions trop facilement que la volonté d’humilier l’ennemi, si haïssables que soient ses méthodes, contient en germe les conflits à venir, et ne démontre au fond qu’une seule chose : que ceux qui défendent le droit ne valent pas mieux, que ceux qui le bafouent. Puisse le ciel nous préserver de tomber dans ce piège mortel – à la prière de sainte Jeanne d’Arc.
  • RCF
    29 avril 2022

    Est-ce que tu m'aimes vraiment ?

    4 min
    Ce dimanche 1er mai, troisième de Pâques, retentit dans l’évangile la question de Jésus ressuscité adressée à Pierre : « Est-ce que tu m’aimes vraiment ? » C’est le thème des quatrièmes « JDJ », les Journées diocésaines de la jeunesse du diocèse de Blois, qui ont lieu à Pontlevoy samedi et dimanche avec des jeunes collégiens et lycéens venus des quatre coins du département. Les premières JDJ s’étaient faites à Saint-Aignan en 2017, les deuxièmes à Muides et à Saint-Dyé sur Loire en 2018, les troisièmes à La Ferté Saint-Cyr en 2019, avec à chaque fois un doublement des effectifs. Mais le Covid est arrivé, qui a brisé ce bel élan et nous a contraints à deux années de jachère : cette année est donc une année de reprise, dans le cadre somptueux de l’abbaye de Pontlevoy.

    Lorsque Jésus apparaît à Pierre et aux six autres disciples au bord du lac de Galilée, on a l’impression d’un retour au quotidien : « Je m’en vais à la pêche » dit Simon-Pierre, et les autres le suivent. On est ramenés à la case départ, comme si tout ce que les disciples avaient vécu à la suite de Jésus était une simple parenthèse dans leur vie. Le plus étonnant est qu’ils savent que Jésus est ressuscité, qu’il leur a donné rendez-vous en Galilée (cf. Marc 16, 7), mais rien de tout cela ne semble encore en mesure d’opérer en eux un changement définitif.
    Tout va repartir d’une pêche miraculeuse qui rappelle étonnamment celle à l’issue de laquelle Simon avait été appelé par Jésus en ces termes : « ne crains pas, désormais ce sont des hommes que tu prendras » (Luc 5, 10). Alors, ramenant sa barque à terre et laissant tout, Simon-Pierre avait suivi Jésus, et ses compagnons avaient fait de même.

    Il arrive que le film de notre vie se rembobine ainsi, après que nous avons régressé dans l’amour du Christ. Nous sommes ramenés par grâce à un moment-clef où nous avons fait une rencontre décisive du Seigneur, où nous lui avons dit oui, et il nous regarde à nouveau à partir de ce point de départ. « Est-ce que tu m’aimes vraiment ? » Dans ce « vraiment », on peut bien sûr lire en creux notre infidélité, car pendant tout ce temps où nous avions promis d’être disciples nous ne l’avons pas été totalement, et parfois dans l’usure des jours nous avons renié. Mais ce « vraiment » est aussi une promesse : promesse d’un pardon qui nous ramène au premier jour, promesse d’une force neuve qui nous rendra enfin capables de vivre jusqu’au bout dans le temps la promesse que nous avons faite dans l’instant.
    Les jeunes dont le cœur ne s’est pas endurci ont la grâce d’être encore au contact du premier jour, ouverts à la rencontre, disposés à la réponse qui fait tout quitter pour suivre Jésus. Quand on est jeune on est capable de « donner sa vie comme on jette une fleur », selon la belle expression de Madeleine Daniélou. Nul ne peut savoir à l’avance dans quelle mesure il sera fidèle ; mais nous savons tous que le Ressuscité est capable, parce qu’il croit toujours en nous, de nous reconduire à la grâce du premier jour.

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