
Porte ouverte RCF - page 5
présentée par Yann Porte
Le regard d'un citoyen concerné sur son territoire, pour une transition intelligente de la société.
Une invitation à l'engagement, en partenariat avec Motris.
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27 janvier 2024Olivier Mannoni, pourquoi traduire encore Hitler ?
Olivier Mannoni, l'homme qui traduisait Hitler se pose la question suivante dans son livre Traduire Hitler:
" Pourquoi un homme politique extrémiste consacre-t-il sept cents pages à développer des théories perverses et fumeuses dans une langue à peu près inaccessible au commun des mortels ? Pourquoi ce style confus, cette accumulation d'adverbes, de conjonctions douteuses, ces glissements sémantiques, ces syllogismes, ces dérapages du cheminement déductif ? Est-ce de l'incapacité ? Ou bien une méthode ? "
Si certains se demandent à quoi bon sortir de l'oubli ce brûlot de haine, Olivier Mannoni, qui a consacré dix ans à la retraduction de Mein Kampf, leur répond. Outre les tempêtes suscitées par la parution d'Historiciser le mal, il raconte ici la lutte au corps à corps avec une prose lourde et pernicieuse et les incidences plus personnelles de ce compagnonnage forcé. Face à une actualité où les démons semblent renaître, Olivier Mannoni nous alerte sur le pouvoir du discours tronqué, trompeur et d'autant plus efficace qu'il est simpliste.Droits image: Olivier Mannoni
20 janvier 2024René Bickel : Elan vital, humour spirituel et subversion
L’illustrateur et auteur René Bickel est un autodidacte écologiste dans l’âme qui a choisi une arme redoutable pour faire passer ses messages : l’humour. Il dépeint une société dont le « progrès » réside avant tout dans la mise en place d’un ordre mondial dont il s’attache à démontrer les buts premiers et inavoués de la domination et de l’exploitation des individus.
Depuis le début des années 70, René a pris conscience de l’aberration du système dans lequel nous vivons. Dans ses recherches, il a pu constater l’énormité des mensonges dans lesquels nous sommes enfermés. Cette imposture dépasse ce que que la plupart des individus est capable d’imaginer. Nous subissons la loi de puissants intérêts financiers, particulièrement dans le domaine médical.
L’exorbitante consommation de médicaments psychotropes, d’anxiolytiques et autres drogues, la violence, les conflits, les hôpitaux qui ne désemplissent pas révèlent un profond mal être dans notre société. Il a constaté que tout est planifié pour empêcher l’individu de se construire et de chercher sa réalité propre.
N’ayant pas confiance en la médecine de Big Pharma, il a suivi des formations de Conseiller Hygiéniste Diététicien. Depuis cette période, ses expériences dans le domaine des méthodes naturelles de santé lui ont appris à avoir une grande confiance au corps et à comprendre le sens de la maladie. Comment faire, à son petit niveau, pour éveiller cette masse endormie, prisonnière dans de fausses croyances, était la question qui me tourmentait. Comme il aime dessiner, il a estimé que le dessin humoristique est le meilleur moyen pour inciter le lecteur à s’ouvrir à d’autres informations en l’incitant à la réflexion et à la vigilance. Il est donc devenu auteur-illustrateur de livres en autoédition. Ses albums, très engagés, portent essentiellement sur la santé et le bien-être, tout en dénonçant les abus de l’industrie pharmaceutique.
Les pouvoirs ont toujours pour bur de terroriser la majeur partie de la population afin qu'elle devienne extrêmement obéissante et soumise à des évidences qui n'ont pas à être examinées et à discréditer toute possibilité de remise en question. Beaucoup se rendent compte qu’ils se sont égarés en se laissant entraîner par des «manipulateurs» qui nous font construire un univers concentrationnaire déshumanisant tout en nous robotisant. Nos croyances et nos comportements contribuent à la force de nos adversaires.
Se libérer du monde des fausses croyances et une nouvelle façon de voir la vie est nécessaire pour permettre au monde d’évoluer dans le bon sens. Nous détenons l’immense pouvoir de choisir de ne pas consommer les produits provenant d’une industrie néfaste pour la santé et l’environnement.
Les lois du vivant et particulièrement cette magnifique intelligence qui fait fonctionner l’être humain, sont ignorées. Les répercussions dues à ces méconnaissances ont des conséquences énormes sur la santé et le bien-être de l’humanité. Pour progresser, nous ne devons plus rester ignorants de notre véritable nature. Et si nous nous arrêtions un peu pour nous demander ce que nous sommes venus faire sur cette terre et sur le sens à donner à la vie ?
La recherche du bonheur à travers la réussite professionnelle, le confort matériel, etc. suffisent-ils pour nous combler ? N’y a t-il pas d’autres domaines à explorer ?
Apprenons à sonder, à accueillir et laisser s’épanouir notre monde intérieur, notre propre nature. Percevoir et sentir la joie et l’ Amour au fond de nous pour découvrir la quintessence de l’existence. Cela changera notre état d’être, notre façon de penser et nous mènera à la paix intérieure. Nos pensées et nos émotions ont un impact profond sur les autres et sur notre vie. La clé pour la transformation du monde se trouve en chacun de nous.Droits image: René Bickel
13 janvier 2024Abd al Malik, Qu'Allah bénisse la France et Juliette Gréco
D’origine congolaise, Abd Al Malik est né Régis Fayette-Mikano le 14 mars 1975 à Paris et part vivre à Brazzaville à l'âge de deux ans. Son père est diplomate et le changement est radical pour Régis quand ses parents se séparent.
Il revient alors en France en 1981 et se trouve dans une situation de déclassement social au sein du quartier sensible du Neuhof à Strasbourg. Sa mère élève seule ses sept enfants dans un environnement propice à la délinquance. Et Régis n'y échappe pas. Selon son propre témoignage dans son récit autobiographique Qu’Allah bénisse la France, il deale, vole, joue les voyous avec pour modèle les caïds du grand banditisme, sans jamais se faire prendre.
Paradoxalement, il suit en parallèle de brillantes études au collège Saint-Anne à Strasbourg puis au lycée Notre-Dame des Mineurs et enfin à l'Université Marc-Bloch en Philosophie et Lettres classiques jusqu'en licence. Il mène ainsi une double vie à laquelle il n'arrive pas à trouver de sens et est sans cesse partagé entre l'idée de s'éloigner de plus en plus de son quartier et l'envie de se brûler les ailes. Il trouve alors la réponse dans la spiritualité. Né dans une famille de confession catholique, c'est à travers l'islam que Régis Fayette-Mikano développe sa foi.
À Quinze ans, il se convertit à la religion musulmane et se fait désormais appeler Abd al Malik, qui signifie « serviteur de Dieu ». Comme tout Néophyte avide de connaissances, il ressent le besoin d'intégrer un groupe religieux. Mais celui qu'il rejoint, s'inscrit dans la mouvance radicale du Tabligh, laquelle fait l'objet de vives critiques y compris au sein de l'islam. Passant d'un extrême à un autre, Abd al Malik se met à prêcher la bonne parole dans les cités. Son discours manichéen le plonge dans un islam obscurantiste.
En cachette, accompagné de son frère et d'amis du quartier, il se met à rapper pour témoigner de la situation des quartiers et dénoncer les injustices et fonde d'ailleurs le groupe New African Poets (NAP). Il se détourne finalement du Tabligh, lorsqu'en son nom on le somme d'arrêter la musique. NAP sort en 1994 un maxi autoproduit, Trop Beau Pour Être Vrai et se fait une notoriété nationale avec l'album La Racaille Sort un Disque en 1996, La Fin du Monde en 1998 avec de prestigieuses collaborations : Shurik'N (IAM), Rocking Squat (Assassin), Faf Larage et, enfin, l'opus A l'Intérieur de Nous, deux ans plus tard.
Dans le milieu du rap, Abd al Malik fait des rencontres qui vont changer le cours de sa vie. Par le biais du producteur Sulee B Wax (ex-Little MC, groupe de rap des premières heures), le jeune artiste rencontre une certaine Nawell, qui n'est autre que la chanteuse R&B Wallen. Ils tombent amoureux l'un de l'autre et, non sans mal face aux préjugés racistes (il est noir, elle est d'origine marocaine), se marient en 1999. De cette union naît, en 2001, leur fils Muhammad. Toujours en quête de spiritualité, malgré une première mauvaise expérience, Abd al Malik découvre au travers de lectures le soufisme. Il entre alors dans la confrérie Al-Qadiria al-Butchichia et apprend l'amour au sens large et l'acceptation de l'autre auprès de son maître spirituel Sidi Hamza al Qâdiri Boutchichi. Abd al Malik trouve enfin sa voie et se métamorphose en véritable disciple de l'amour universel franchissant les barrières séparant les races, les religions, les hommes et les femmes.
En 2008, entouré par l'équipe de Gibraltar, soit Gérard Jouannest, son frère Bilal et le batteur Régis Ceccarelli, ainsi que du légendaire arrangeur Alain Goraguer, Abd al Malik conçoit l'album panoramique Dante. Celui-ci comprend notamment le single « Roméo et Juliette » avec la complicité de Juliette Gréco, une relecture du classique de Claude Nougaro « Paris mais... » et de Serge Reggiani (« Le Marseillais ») et un hommage au poète Aimé Césaire. Abd al Malik est devenu, au fil du temps, la seule personne à avoir le droit de lire à Juliette Gréco des extraits des livres d’Albert Camus.Droits image: Abd al Malik
23 décembre 2023Adeline Beck, la grande prêtresse du musée Vodou
Administratrice et commissaire d’expositions du musée Vodou de Strasbourg et passionnée par la musique et la danse d’Afrique de l’Ouest depuis son adolescence, Adeline Beck est également diplômée de Sciences Po Strasbourg en Politique et Gestion de la Culture. Après s’être engagée plusieurs mois auprès d’une association solidaire dans les bidonvilles de Lima, au Pérou, elle a travaillé en tant qu’animatrice au Festival d’Avignon, assistante du service des relations internationales de Charleville Mézières pour le Festival Mondial des Théâtres de Marionnettes et chargée de communication pour plusieurs Festivals alsaciens.
À 24 ans, elle se voit confier la direction du Château Vodou par Marc et Marie Luce Arbogast, fondateurs du musée. Depuis, elle met ses compétences au service des divinités vodou.
Démarrée en 1963 par Marie-Luce et Marc ARBOGAST, la collection réunit aujourd’hui plus de 1200 pièces liées aux cultes des divinités Vodou d’Afrique de l’Ouest. Ce qui en fait la plus grande collection du monde. Sans la persévérance de Marie-Luce, le Château Vodou n’aurait pas pu voir le jour. Membre bénévole de l’association médecins du monde, elle était également très présente au Château Vodou. Elle souhaitait faire découvrir cette culture africaine méconnue au plus grand nombre et mettait ses compétences et son temps libre à disposition du musée.
Ancien PDG des brasseries Fischer et Adelshoffen, Marc ARBOGAST a acquis puis rénové l’ancien château d’eau à l’abandon, dont les cuves servaient autrefois de réservoir pour alimenter les locomotives à vapeur de la gare de Strasbourg.
Il collectionne des objets vodous depuis l’âge de 20 ans… En effet, c’est en 1960 qu’il a pris un billet d’avion et s’est envolé pour la première fois en Afrique avec sa femme Marie Luce…. Ce voyage sera le premier d’une longue série pour le couple et les prémisses d’une passion dévorante pour le Vodou.
Aujourd’hui Marc est propriétaire non seulement du Château, mais aussi de la collection unique et exceptionnelle qu’il abrite.Droits image: Adeline Beck
16 décembre 2023Coline d'Aubret, la psychogénéalogie pour nous libérer des chaînes du passé
Coline d'Aubret a été la première à transmettre les Constellations Familiales dans le monde sous la guidance d’Idris Lahore. Il lui a également demandé de parfaire la méthode EME basée sur la Psychologie Essentielle et sur la Communication Non Violente. Elle a publié plusieurs ouvrages dont le « manuel de relation d’aide ». Elle a été pendant 17 ans directrice des édition SEM et de la revue trimestrielle Science de la Conscience. Pourquoi dans notre vie, rencontrons-nous des schémas répétitifs et douloureux ? Ceux qui nous ont précédés et sans qui, nous ne serions pas là, forment des ensembles de systèmes dont nous sommes un maillon de la chaine humaine.
L’individu, l’équipe, la famille, le couple, l’entreprise, l’institution, la nation, la planète sont des systèmes qui ont leurs rôles, des priorités, des besoins, une histoire et même, des états d’âmes. Méconnaître ces phénomènes, c'est ne rien comprendre ce qui fait de nous des esclaves du malheur ou des êtres conditionnés donc ni réalisés ni éveillés au meilleur d'eux-mêmes qui semble les attendre en vain.Droits image: Coline d'Aubret
9 décembre 2023Pacôme Thiellement, un éxégète gnostique
Un exégète gnostique nous dit que le réel est toujours ailleurs et qu'il ne se réduit pas à ce que nous en savons. Pacôme Thiellement est né en 1975 à Paris de père français et de mère égyptienne. Il s’est d’abord illustré dans le milieu de la bande dessinée à partir de l’âge de 13 ans en dirigeant le fanzine Réciproquement, auquel participèrent, entre autres, J.C. Menu, Killoffer, Got, Captain Cavern, Olivia Clavel, Pyon, Placid, Muzo et Mattt Konture. Alph’art Fanzine à Angoulême en 1990, le journal est notamment salué par Actuel, Fluide Glacial et Les Cahiers de la BD. Il arrête Réciproquement à 17 ans mais gardera de très fortes attaches avec l’univers de la bande dessinée.
En 1998, il crée la revue Spectre avec Scott Batty, Thomas Bertay, Luc Fafournoux, Grégory Gutierez, Fabrice Petitjean, Cypora Petitjean-Cerf, Patrica Rousseau, Adrian Smith et Sophie Spaggiari. La revue s'arrête en 2002, année de la publication de son premier livre Poppermost.
Il s’est occupé de la coordination d’un recueil de travaux écrits et dessinés autour du président Schreber, Schreber Président, publié par les éditions Fage en 2006.
Il est l’auteur de onze essais d’inspiration exégétique et burlesque : Poppermost – Considérations sur la mort de Paul McCartney (MF, 2002), Economie Eskimo – Le Rêve de Zappa (MF, 2005), Mattt Konture (L’Associaton, 2006), L’Homme électrique – Nerval et la vie (MF, 2008), Cabala – Led Zeppelin occulte (Hoëbeke, 2009), La Main gauche de David Lynch (P.U.F., 2010, réédition augmentée sous le titre Trois essais sur Twin Peaks en 2019), Les Mêmes yeux que Lost (Léo Scheer, 2011), Tous Les Chevaliers Sauvages – un tombeau de l’Humour et de la Guerre (Philippe Rey, 2011), Pop Yoga (Sonatine, 2013), Cinema Hermetica (Super 8, 2015), La Victoire des Sans Roi (P.U.F., 2017), Serpent (Derrière la salle de bains, 2018), Sycomore Sickamour (P.U.F., 2018), Apocalypse Bertrand Mandico (Derrière la salle de bains, 2020), Amandine Urruty je veux dire le fantôme (Editions de l’Eclisse, 2021), Prince des fêtes brûlantes et des aubes froides (Derrière la salle de bains, 2021) et L’enquête infinie (P.U.F., 2021). Il a également coécrit avec Sarah Hatchuel un livre consacré à la série The Leftovers : Le troisième côté du miroir, publié par Playlist Society en 2019.
Il a écrit un récit, Alice au Soudan, publié par L’Hippopotame de Thèbes en 2000, un roman, Soap Apocryphe, publié par les éditions Inculte en 2012, un feuilleton, illustré par Jonathan Bougard, Les Cinq Livres du King, publié aux éditions Le Feu Sacré en 2014 et enfin un récit autobiographique, Tu m’as donné de la crasse et j’en ai fait de l’or, chez Florent Massot en 2020.
Ces dix dernières années, il a écrit beaucoup de préfaces ou de postfaces, notamment pour des rééditions de livres de Gébé (Tout s’allume, Wombat, 2012), Topor (Joko fête son anniversaire et La vérité sur Max Lampin, Wombat, 2016 et 2020), Frank Zappa (Them or Us, Philarmonique, 2018), Antonin Artaud (Le théâtre et son double, Payot, 2019), Chloé Delaume (La nuit je suis Buffy Summers, ère, 2020), Colette Thomas (Le Testament de la Fille Morte, Prairial, 2021). Depuis 2018, il apparaît aussi sur les bonus des DVD édités par Potemkine de David Lynch (Eraserhead, Fire Walk with me, David Lynch-The Art Life), Jacques Rivette (Céline et Julie vont en bateau, Haut Bas Fragile, Secret Défense, Jeanne la Pucelle) et Lars Von Trier (The House that Jack built).
Il a également traduit les sonnets de William Shakespeare consacrés à la Dark Lady - traductions publiées en coffret par Littérature Mineure en 2019.
Il est le co-auteur avec Thomas Bertay de la collection de films expérimentaux regroupés sous le nom de Le Dispositif : 52 vidéos expérimentalesDroits image: Pacôme Thiellement, un éxégète gnostique
2 décembre 2023Mémona Hintermann, foi, métissage culturel et méritocratie
Memona Hintermann (née Afféjee le 19 janvier 1952 au Tampon, île de La Réunion) est une journaliste et grand reporter pour la chaîne de télévision française France 3.
Fille d’un musulman réunionnais d’origine indienne, Memona Hintermann a choisi la religion catholique de sa mère bretonne, tandis que ses frères sont musulmans ; le témoignage de cette journaliste issue d’une famille multiculturelle très pauvre, est donc exemplaire. Elle parle de sa foi chrétienne avec une grande vigueur. Elle dit sa tranquille absence de complexe vis-à-vis de ses confrères journalistes, qui lui disent qu’être chrétien « n’est pas sérieux » quand ils la voient sortir d’une église et « je leur réponds : mais si, c’est très sérieux ! ».
Dans son livre autobiographique Tête haute, elle écrit avoir été obligée dès l'âge de 4 ans de chaparder pour pouvoir manger. Cette même année, son frère Hamza meurt de fièvre. En 1971, elle gagne le concours de l'Office de radiodiffusion télévision française (ORTF) à Saint-Denis-de-la-Réunion.
En 1973, elle obtient une maîtrise de droit.
Arrivée en France métropolitaine, en 1976, Memona Hintermann commence par présenter le journal télévisé régional à France 3-Orléans avant de présenter le journal télévisé national.
En 1984, elle devient grand reporter au service Étranger et part couvrir la plupart des grands conflits dans le monde, elle a ainsi couvert la chute du mur de Berlin et les guerres de Yougoslavie. Elle est spécialiste du Moyen-Orient et de l'Afghanistan. Elle est actuellement l'une des journalistes vedettes de la chaîne.
Elle publie en 2007 un ouvrage autobiographique Tête haute qui relate son enfance à La Réunion dans une famille multiculturelle très pauvre.
En décembre de cette même année, elle prend fortement position contre les honneurs accordés au colonel Kadhafi lors de sa visite officielle en France et affirme qu'en 1984, en Libye, ce dernier a tenté de la violer après lui avoir laissé entendre qu'il lui accorderait un entretien.
Elle publie en janvier 2009 un ouvrage à quatre mains avec son mari, le journaliste allemand Lutz Krusche : Quand nous étions innocents : un amour franco-allemand.
Elle critique la « lâcheté » de beaucoup de chrétiens français dans divers domaines (parce qu’ils se laissent intimider par l’époque et ses accusations envers le christianisme) ; Et s'indigne devant le fait que des Tunisiennes ne portant pas le voile à Tunis « se voilent à leur arrivée en France » ; Elle affirme l’existence d’un Islam raisonnable (« celui de mes frères ») compatible avec la société française, à condition que celle-ci fasse respecter ses valeurs collectives. Elle affirme enfin que courage et cohérence sont partout possibles.Droits image: Hintermann
18 novembre 2023Sonia Mabrouk, Reconquérir le sacré
“On ne comprend absolument rien à la civilisation moderne si l'on n'admet pas tout d'abord qu'elle est une conspiration universelle contre toute espèce de vie intérieure.” Cette citation de Bernanos dans La France contre les robots pourrait servir d'exergue au livre de Sonia Mabrouk. Entre témoignage intime et pamphlet sur nos sociétés désenchantées, le nouveau livre de Sonia Mabrouk invite le lecteur à s’ouvrir pleinement au monde, et à ne plus refuser ce qu’il ne comprend pas.
« Ma conversion au sacré s’est faite en plusieurs étapes. Ce ne fut pas une révélation brutale et soudaine ; plutôt une succession de moments à la fois intimes et universels, un cheminement dans le temps vers des fragments de sacré, une compréhension de quelque chose qui nous précède et qui nous suit, qui en tout cas nous dépasse.
Je dirais aussi que, dans mon cas, j’ai reçu le sacré comme on reçoit la foi. À un moment précis, le sacré a fini par s’imposer dans mon existence. Était-ce le fruit du hasard, ou était-ce un événement déjà inscrit en moi ? Impossible à dire. Une chose est sûre : la vie s’en est mêlée, et depuis, tout a changé. »Droits image: Sonia Mabrouk
11 novembre 2023Erik Bonnet, pop artiste en quête de sens !
Erik Bonnet est un street artiste de la région de Metz qui a choisi le collage comme moyen d'expression. Ces oeuvres sont réalisées avec des vieux magazines récupérés chez des personnes décédées lors de vide-greniers. C'est avec un profond respect pour ces magazines souvent en lien avec l'activité professionnelle ou les passions des personnes chez qui il a récuéré ces périodiques, qu'il crée, comme un hommage rendu à ces inconnus qui lui fournissent sa matière première.Droits image: Erik Bonnet
4 novembre 2023Franck Flanquart, un cinéaste au cœur du Chemin spirituel (2/2)
Franck Flanquart est réalisateur et scénariste. Il a longtemps travaillé en tant que caméraman réalisateur pour la télévision (Arte, France TV, TF1, LCI, Canal+, Sky news, BBC…) et a réalisé de nombreux documentaires, magazines et programmes musicaux, ainsi que des films pour le compte d’entreprises privées et d’institutions (Parlement européen…).
Il a réalisé les films Instants d'éternité, Le Premier souffles et Thanatosophie, le pacte des âmes sous la supervision d'un maître spirituel, Idris Lahore. De cette expérience unique il retire une façon nouvelle de vivre sa vocation de cinéaste et d'être humain car la plupart d’entre nous, à des moments forts de leur vie, se demandent quel est le sens de leur existence.
D’où venons-nous réellement ? Qu’allonsnous devenir en fin de compte ? Certains se posent la question en regardant simplement un ciel étoilé, d’autres se sentent plus « habités » par le sentiment curieux d’une frustration de questions restées sans réponses… Ces questions sont apparues très tôt dans sa vie, à tel point qu'il s'est senti « différent » de ses proches, y compris de sa famille.
Voici ce qu'il en dit: "C’est une première rencontre avec Idris Lahore qui a tout déclenché : une conviction, un sentiment profond que mes questions allaient pouvoir trouver des pistes de réponses à travers le discours clair et objectif d’un homme remarquable.
Cette rencontre décisive et les moments d’échange qui ont suivi ont été et restent encore le moteur de mon inspiration d’homme d’images, une formidable énergie qui me pousse au-delà des limites. Il est essentiel pour moi d’être curieux, de ne pas hésiter à remettre en question tout ou partie d’un enseignement, d’une culture, d’une religion, d’une conviction afin d’ouvrir mon esprit à l’inconnu ; de pouvoir dire d’un concept ou d’une idée : « Pourquoi pas ? » tant que son contraire n’est pas démontré.
L’homme croit tout savoir. Or, il est bien des exemples qui nous démontrent le contraire. Et il est évident aujourd’hui que le thème de « l’après-vie » déroute la plupart de nos contemporains, partagés entre la peur de leur devenir et le déni issu de leur conviction matérialiste d’hommes « modernes ».
C’est là que ma curiosité entre en jeu. En effet, il existe finalement peu de tentatives de montrer au travers d’un film un aspect de l’autre monde, « l’autre côté », sans tomber dans la caricature du Paradis et de l’Enfer. C’est cette curiosité qui m’a poussé à soumettre à Idris Lahore l’idée d’un film sur la mort et l’après-vie. Un film qui deviendra vite, au vu des nombreux ouvrages dont il est l’auteur, un film sur l’accompagnement des mourants et des défunts.
Il ne s’agit pas là de théories dogmatiques destinées à convaincre qui que ce soit sur les notions de l’après-vie ; il s’agit principalement d’ouvrir notre esprit et de laisser libre cours à notre curiosité et notre intelligence afin d’appréhender une situation que nous allons tous vivre et qui reste pour la plupart un mystère absolu. J’ai plaisir à dire que ce film est pour moi un conte poétique qui me permet d’entrevoir des mondes de l’au-delà avec la curiosité d’un explorateur enthousiasmé par les découvertes qui l’attendent…
Idris Lahore a écrit : « Celui qui comprend le sens de la mort perçoit en lui-même un sentiment de liberté, cette liberté qui permet de choisir en toutes circonstances le type de pensées, de paroles et d’actes qu’il veut cultiver parce qu’il sait que ses actes conditionnent son futur. C’est là que se situe la véritable liberté pour l’être humain : choisir son avenir en devenant le créateur de son destin ».
J’aime cette idée. Ce film n’est pas un film sur la mort, mais bel et bien sur la Vie !" https://spiritualmag.fr/interview-de-lauteur-du-film-thanatosophia/Droits image: Franck Flanquart
28 octobre 2023Franck Flanquart, un cinéaste au cœur du Chemin spirituel (1/2)
Franck Flanquart est réalisateur et scénariste. Il a longtemps travaillé en tant que caméraman réalisateur pour la télévision (Arte, France TV, TF1, LCI, Canal+, Sky news, BBC…) et a réalisé de nombreux documentaires, magazines et programmes musicaux, ainsi que des films pour le compte d’entreprises privées et d’institutions (Parlement européen…).
Il a réalisé les films Instants d'éternité, Le Premier souffles et Thanatosophie, le pacte des âmes sous la supervision d'un maître spirituel, Idris Lahore. De cette expérience unique il retire une façon nouvelle de vivre sa vocation de cinéaste et d'être humain car la plupart d’entre nous, à des moments forts de leur vie, se demandent quel est le sens de leur existence.
D’où venons-nous réellement ? Qu’allonsnous devenir en fin de compte ? Certains se posent la question en regardant simplement un ciel étoilé, d’autres se sentent plus « habités » par le sentiment curieux d’une frustration de questions restées sans réponses… Ces questions sont apparues très tôt dans sa vie, à tel point qu'il s'est senti « différent » de ses proches, y compris de sa famille.
Voici ce qu'il en dit: "C’est une première rencontre avec Idris Lahore qui a tout déclenché : une conviction, un sentiment profond que mes questions allaient pouvoir trouver des pistes de réponses à travers le discours clair et objectif d’un homme remarquable.
Cette rencontre décisive et les moments d’échange qui ont suivi ont été et restent encore le moteur de mon inspiration d’homme d’images, une formidable énergie qui me pousse au-delà des limites. Il est essentiel pour moi d’être curieux, de ne pas hésiter à remettre en question tout ou partie d’un enseignement, d’une culture, d’une religion, d’une conviction afin d’ouvrir mon esprit à l’inconnu ; de pouvoir dire d’un concept ou d’une idée : « Pourquoi pas ? » tant que son contraire n’est pas démontré.
L’homme croit tout savoir. Or, il est bien des exemples qui nous démontrent le contraire. Et il est évident aujourd’hui que le thème de « l’après-vie » déroute la plupart de nos contemporains, partagés entre la peur de leur devenir et le déni issu de leur conviction matérialiste d’hommes « modernes ».
C’est là que ma curiosité entre en jeu. En effet, il existe finalement peu de tentatives de montrer au travers d’un film un aspect de l’autre monde, « l’autre côté », sans tomber dans la caricature du Paradis et de l’Enfer. C’est cette curiosité qui m’a poussé à soumettre à Idris Lahore l’idée d’un film sur la mort et l’après-vie. Un film qui deviendra vite, au vu des nombreux ouvrages dont il est l’auteur, un film sur l’accompagnement des mourants et des défunts.
Il ne s’agit pas là de théories dogmatiques destinées à convaincre qui que ce soit sur les notions de l’après-vie ; il s’agit principalement d’ouvrir notre esprit et de laisser libre cours à notre curiosité et notre intelligence afin d’appréhender une situation que nous allons tous vivre et qui reste pour la plupart un mystère absolu. J’ai plaisir à dire que ce film est pour moi un conte poétique qui me permet d’entrevoir des mondes de l’au-delà avec la curiosité d’un explorateur enthousiasmé par les découvertes qui l’attendent…
Idris Lahore a écrit : « Celui qui comprend le sens de la mort perçoit en lui-même un sentiment de liberté, cette liberté qui permet de choisir en toutes circonstances le type de pensées, de paroles et d’actes qu’il veut cultiver parce qu’il sait que ses actes conditionnent son futur. C’est là que se situe la véritable liberté pour l’être humain : choisir son avenir en devenant le créateur de son destin ».
J’aime cette idée. Ce film n’est pas un film sur la mort, mais bel et bien sur la Vie !" https://spiritualmag.fr/interview-de-lauteur-du-film-thanatosophia/Droits image: Franck Flanquart
21 octobre 2023Aloyse Schwartz, le frère du Malgré-nous de Miami
Aloyse Schwartz est né dans le village mosellan de Monneren à la fin des années 1920. En 1944 comme 135 000 autres jeunes Alsaciens et Mosellans, il est enrôlé de force dans la Whermacht suite à l'annexion de fait du département par Hitler.
35 000 Malgré-Nous ne reviendront jamais et un lourd silence s'abat sur leur tragique destin car ils sont morts malgré eux dans l'uniforme de l'ennemi.
Aloyse Schwartz est l'un d'entre eux et quatre-vingt ans après, il se souvient. En se printemps 1944, il sert dans une unité qui combat en Lituanie mais lors d'une permission, il décide de se cacher dans le grenier de ses parents en attendant la Libération tandis que son frère est fait prisonnier par les soldats américains qui l'emmènent en captivité dans un camp à Miami.Droits image: Aloyse Schwartz
14 octobre 2023Gilles Clément, la sagesse libertaire du jardinier planétaire
Gilles Clément est l'auteur de plusieurs concepts qui ont marqué les acteurs du paysage de la fin du XXe siècle ou le début de ce XXIe siècle, des concepts qui découlent de l'observation qu'un paysage naturel n’est jamais figé, que les espèces et les gènes doivent circuler. Au lieu de cantonner les plantes dans un lieu précis afin d'organiser une création, le jardinier peut et doit, selon Gilles Clément, faire plus confiance à la nature et accepter de lui laisser le « champ libre » ; les plantes pour partie à la suite du hasard des chutes de graines et pour partie selon les préférences pédologiques et phytosociologiques pourront ainsi trouver les lieux qui leur conviennent le mieux.
Ainsi voit-on les « plantations » des jardins devenus jardins naturels se « redessiner » au long de la succession des saisons et des années, comme dans le tiers-paysage, ces délaissés où la flore et la faune s'organisent selon des lois qui ne sont ni celles du jardinier, ni celles de l'agriculteur, du sylviculteur ou du paysagiste traditionnel. Le jardin de G. Clément présente un aspect qui au même endroit changera imprévisiblement demain, à la prochaine floraison et saison.
Clément est aussi favorable au « métissage » des espèces, qu'il appelle plutôt « brassage », et qui s'est tissé au fil des âges. D'où cette idée de jardins et de forêts planétaires qu'il cultive en protecteur, considérant avec une même bienveillance les « herbes folles » qui tentent de pousser sur les pavés des villes et les essences les plus rares plantées dans les jardins de prestige. Il intègre la globalisation du monde actuel par la « planétarisation » de la terre comme jardin, c'est-à-dire comme lieu de vie : « Je voudrais montrer la diversité extrême de ce qui existe sur la planète ».Droits image: Gilles Clément
7 octobre 2023Anne Villemin Sicherman, Metz ou l'enquête infinie
Anne Villemin Sicherman, Metz ou l'enquête infinie. La romancière Anne Villemin Sicherman a pour caractéristique de situer toutes ses enquêtes historiques à Metz aux XVIIIème et XIXème siècles. Dans l'abbé Grégoire s'en mêle, elle s'intérèsse au père de la première loi d'abolition de l'esclavage qui a un lien tout particulier avec Metz et la Moselle... puisqu'il était le curé du village mosellan d'Emberménil qui conserve sa mémoire à travers un petit musée.Droits image: Anne Villemin Sicherman
30 septembre 2023Limérence de Lisa Morel et Jérémy Tétu, son chef décorateur
La limérence est un état d'esprit qui résulte d'une attirance romantique pour une autre personne et qui comprend généralement des pensées et des fantasmes obsessionnels et un désir de mener ou de maintenir une relation avec l'objet de son amour et de voir ses sentiments devenir réciproques.
Dorothy Tennov, la psychologue qui a inventé le terme définit la limerence comme « un état interpersonnel involontaire qui implique des pensées intrusives, obsessionnelles et compulsives, des sentiments, et des comportements subordonnés à la réciprocité émotionnelle perçue chez l'objet d'intérêt ».
Elle indique que la limerence, qui n'est pas que sexuelle, peut être définie en termes de ses effets possibles de source d'inspiration et par rapport à la théorie de l'attachement. Le film mutique de Lisa Morel s'inspirent de tableaux flmés à la manière de Boticelli pour rendre ce concept et ses conséquences mortifères. Lisa fait ses premières armes dans le cinéma des autres. Elle grandit à Belfort et quitte sa région à la fin du lycée pour partir en études cinématographiques dans le Grand-Est. Durant son année de Master 2 à l’IECA, elle et ses ami.e.s, s’ennuyant sur les bancs de leur école, décident de se lancer dans la fabrication d’un court métrage, qui donnera naissance à Limérence.
En parallèle de son parcours universitaire, elle débute l’écriture d’un projet personnel, Eve. Ce dernier sera présenté lors du concours de scénarios au Festival du Film Jeune de Lyon, et gagnera le prix Coup de Cœur du Jury. Passionnée par le cinéma d’horreur pour ce qu’il révèle du monde à sa manière, elle s’intéresse plus particulièrement aux individus et créatures qui l’habitent : sorcières, serial killers, vampires et kyrielle d’autres monstres sont les bienvenus.
Limérence est un film esthète dont la trame est focalisée sur l'obsession amoureuse non partagée. Une femme suit un homme sur lequel elle a flashé. Avec lui, elle s’imagine tout un monde dont il est le Roi. Mais quand l’amour vire à l'obsession, la toile de l'imagination peut rapidement devenir fatale.Droits image: Jérémy Tétu et Lisa Morel
23 septembre 2023Jean-Pierre Thibaudat et le trésor caché de Louis-Ferdinand Céline
De 1978 à 2006, Jean-Pierre Thibaudat est responsable de la rubrique théâtre, culture, correspondant à Moscou, grand reporter à Libération. De 2006 à 2016, il est conseiller artistique du festival Passages, à Nancy et Metz.En 2007, il crée le blog de Rue89 « Théâtre et Balagan » et, en 2015, le blog « Balagan » sur Mediapart.
Les manuscrits de Céline : en 2021, les documents et écrits disparus de Louis-Ferdinand Céline durant près de quatre-vingts ans, et considérés comme volés par l'écrivain, sont restitués par Jean-Pierre Thibaudat : un mètre cube de papiers personnels, manuscrits et textes inédits notamment 600 feuillets de Casse-pipe, deux romans intitulés Londres pour l'un, Guerre pour l'autre, et une légende intitulée La Volonté du roi Krogold.
Les ayants droit, Véronique Robert-Chovin et l'avocat François Gibault, portent plainte contre lui pour recel de vol. Le journaliste est défendu par l'avocat Emmanuel Pierrat qui avait organisé dès juin 2020, en vain, une rencontre entre les héritiers et son client à son cabinet. En mai 2022, les manuscrits sont restitués. La plainte pour recel est classée sans suite. Thibaudat décide en 2022 de raconter sur son blog l'histoire des manuscrits, récupérés, selon lui, par Yvon Morandat qui a occupé l'appartement de Céline après sa fuite au Danemark en 1944.Droits image: Jean-Pierre Thibaudat
16 septembre 2023Alain Guyard, le clown philosophique face à la mort
Fils d'un principal de collège et de Pierrette Vignot-Guyard, joueuse de basket-ball qui fut capitaine de l'équipe de France féminine, il naît en octobre 1966 au Creusot. Il connaît une enfance au milieu des Manouches et des repris de justice. Il apprend à lire dans La Calotte. Influencé par son prof de Philosophie en Terminale au lycée Chrestien-de-Troyes, M. Legrand, et "pour retarder le moment de travailler", il entreprend des études de Philosophie et des recherches consacrées à l’imaginaire au centre Bachelard de Dijon, à Glasgow et à Mayence.
Il est boursier au CNRS, décide de s'enfuir avec l'argent au lieu d'achever sa thèse consacrée à l'art de fabriquer de l'or et de la fausse-monnaie selon les principes de l'alchimie. En proie aux affres de sa conscience morale, il finit tout de même par la soutenir en 1997. Anarchiste, il a appartenu à la Confédération nationale du travail dix ans durant.
Alain se définit lui-même comme philosophe forain, bonimenteur de métaphysique, décravateur de concepts et pétomane mental. Depuis l'enfance, il a l'intuition que la vie qu’on contemple, qu’on savoure et qu’on questionne est la meilleure...
Très jeune, il se questionne sur le sens du travail et il se sent appelé par la rêverie et la contemplation. Quand il découvre la Philosophie, elle répond à cet appel. Il prend conscience que l’oisiveté supérieure, l'otium, est étouffée par le système productiviste du capitalisme que philosopher est devenu une provocation qui répond à l’appel de la contemplation dans notre monde obsédé par la vitesse, l’utilité immédiate et l’efficacité matérielle...De son expérience de prof de philo en prison et en soins palliatifs surgit une révélation singulière, celle de l'expérience et du côtoiement des prisonniers et des mourrants, c'est-à-dire de ceux qui n'ont plus le choix quant à la question cruciale et sans cesse différée du sens de la vie.
La philosophie devient alors une pratique vitale face à la mort, un consentement à l'errance spirituelle et à la rencontre des marges qui sont le produit de l'expérience de la vie sociale marquée du sceau des relations de domination. C'est ce que met en évidence Guyard par son humour subversif très vivant et son esprit libertaire.Droits image: Alain Guyard
9 septembre 2023Alain Guyard, au service d'une philosophie cynique mais émancipatrice
Fils d'un principal de collège et de Pierrette Vignot-Guyard, joueuse de basket-ball qui fut capitaine de l'équipe de France féminine, il naît en octobre 1966 au Creusot. Il connaît une enfance au milieu des Manouches et des repris de justice. Il apprend à lire dans La Calotte. Influencé par son prof de Philosophie en Terminale au lycée Chrestien-de-Troyes, M. Legrand, et "pour retarder le moment de travailler", il entreprend des études de Philosophie et des recherches consacrées à l’imaginaire au centre Bachelard de Dijon, à Glasgow et à Mayence.
Il est boursier au CNRS, décide de s'enfuir avec l'argent au lieu d'achever sa thèse consacrée à l'art de fabriquer de l'or et de la fausse-monnaie selon les principes de l'alchimie. En proie aux affres de sa conscience morale, il finit tout de même par la soutenir en 1997. Anarchiste, il a appartenu à la Confédération nationale du travail dix ans durant.
Alain se définit lui-même comme philosophe forain, bonimenteur de métaphysique, décravateur de concepts et pétomane mental. Depuis l'enfance, il a l'intuition que la vie qu’on contemple, qu’on savoure et qu’on questionne est la meilleure...
Très jeune, il se questionne sur le sens du travail et il se sent appelé par la rêverie et la contemplation. Quand il découvre la Philosophie, elle répond à cet appel. Il prend conscience que l’oisiveté supérieure, l'otium, est étouffée par le système productiviste du capitalisme que philosopher est devenu une provocation qui répond à l’appel de la contemplation dans notre monde obsédé par la vitesse, l’utilité immédiate et l’efficacité matérielle...De son expérience de prof de philo en prison et en soins palliatifs surgit une révélation singulière, celle de l'expérience et du côtoiement des prisonniers et des mourrants, c'est-à-dire de ceux qui n'ont plus le choix quant à la question cruciale et sans cesse différée du sens de la vie.
La philosophie devient alors une pratique vitale face à la mort, un consentement à l'errance spirituelle et à la rencontre des marges qui sont le produit de l'expérience de la vie sociale marquée du sceau des relations de domination. C'est ce que met en évidence Guyard par son humour subversif très vivant et son esprit libertaire.Droits image: Alain Guyard
8 juillet 2023Dibbouk et Marrane ou l'écriture d'un vertige transgénérationnel (1/:2)
Camille de Toledo est écrivain, docteur en littérature comparée, et enseigne la création littéraire à l'Ecole nationale supérieure des arts visuels de La Cambre à Bruxelles) et à l'université d'Aix-Marseille. Il est lauréat de la Villa Medicis (2004) et de la Fondation Jan Michalski pour l'écriture et la littérature (2019). En 2008, il fonde la Société européenne des auteurs pour promouvoir " la traduction comme langue ". Il écrit également pour l'opéra, La Chute de Fukuyama (2013) et pour le théâtre, Sur une île sur la tragédie d'Utøya. En 2020, son livre Thésée, sa vie nouvelle est dans la dernière sélection du Prix Goncourt. Ses derniers ouvrages sont à ce jour: Le Fleuve qui voulait écrire (Les Liens qui Libèrent/Manuella éditions, 2021) et Histoire du vertige.
Ecrire les mystères de son inquiétude d'être au monde dans sa propre langue comme dans une langue étrangère est l'effet que l'on ressent à la lecture d'Histoire du vertige. Le temps de ses livres que ce soit Thésée, sa vie nouvelle ou même d'Histoire du vertige est traversé par l'errance transgénérationnelle car Camille écrit une littérature de Dibbouk, ces revenants qui demandent réparation aux vivants au point de les posséder et dont est hantée toute la culture juive pour des raisons évidentes: l'errance, le déracinement, les persécutions, l'étrangeté d'être au monde, l'inquiétude qui rend subtile, la diaspora, l'extermination.
Mais si Camille écrit le mal des fantômes, il est aussi un marrane, un juif qui s'est oublié puis s'est ressouvenu de son attachement à cette identité ensevelie, niée et déniée par les affres de la généalogie et de l'Histoire avec sa grande hache. D'où suis-je? Et qui suis-je? entend-on sourdement murmurer à chacune des pages de ses livres. Y aura-t-il un juste pour sauver ce monde? Et mériterons-nous alors que ce juste se penche sur notre destin pour en retisser la trame déchirée et faire des cicatrices qui ourlent nos corps des portes qui nous obligeront à rouvrir les failles du temps pour réparer les crimes et les douleurs insus qui font de nous des morts-vivants? C'est bien ce qui nous manque qui nous hante et fait de nous des robots, des automates, des marionnettes, des golems sans causes ni peuple à défendre.
Il faut quatre générations pour sortir d'un secret de famille: la première le commet, le noue et l'enterre, la deuxième le protège, la troisième l'oublie et la quatrième l'exhume" car il n'a plus d'autres choix, pour ne pas en mourir dans sa vie même car le temps est alors scellé.
La violence de l'Histoire fonde nos identités malheureuses: comment nous pacifier alors et nous réunifier au vivant? Par la lutte écologique et sociale? Mais pour que la Nature soit vivante en nous, ne faut-il pas que notre âme soit pacifiée et que même les fleuves veuillent écrire à moins que ce soit nous qui devenions la nature qui se défend.Droits image: Yann Porte et Camille de Toledo
1 juillet 2023Quand même la mort, par la sagesse, devient vivante !
Le Dr Clara Naudi est la directrice de l'Ecole Thanatosophia. Après avoir exercé au Maroc, auprès des plus démunis, puis en hôpital psychiatrique, Clara Naudi a été médecin de famille pendant trente cinq ans. Diplômée de soins palliatifs, elle a accompagné de nombreux patients jusqu'à leur mort, chez eux. Afin de pouvoir apporter plus de soulagement, et de guérison quand c'est possible, elle s'est également formée aux techniques énergétiques ainsi qu'aux méthodes transgénérationnelles de constellations familiales, ancestrales et systémiques qu'elle enseigne en France et dans de nombreux pays. Elle est l'auteur de plusieurs livres sur le corps humain, la santé et l'hygiène émotionnelle. Elle a à cœur de réunir les connaissances médicales et scientifiques modernes, et les enseignements traditionnels de guérison et de sagesse. Clara est directrice de l'Ecole Thanatosophia qu'elle a fondée sous la guidance d'Idris Lahore, l'un des derniers grands maîtres de sagesse. La Thanatosophie c'est la sagesse de la mort. C'est aussi la sagesse de la vie. Entrer en contact avec cette sagesse conduit à vivre plus heureux et à se préparer à mourir en paix. Ainsi, il devient plus simple d'accompagner celles et ceux qui vont mourir, et même d'être en paix après leur mort car la mort fait partie intégrante de toute vie. Chacun porte en lui des forces de transformation pour devenir meilleur et plus fort mais pour cela il faut mourir à certains aspects de son ego, il est nécessaire pour gagner la paix de l'Esprit de sacrfier ses traits négatifs et particulièrement ses peurs qui sont le plus souvent des dérivés de la peur de l'ego face à la mort, face à sa disparition inéluctable. Or chacun porte en lui cette sagesse intérieure qui nous permet d'accepter l'inéluctable, ce qui est, pour assumer sa vie et son destin à un meilleur niveau. Nous ne pouvons être une aide pour les autres que si nous regardons avec sincérité notre propre relation à la mort, à la perte de soi et de toutes les extensions de soi (biens matériels, relations, amis, famille...) Rien ici bas ne nous appartient définitivement même pas notre corps, même pas nous-même. Nous n'existons vraiment que lorsque nous sommes présents à ce qui est. La vie est présence... jusque dans la mort - ce Tout Autre - condition et aboutissement de la qualité, pacifiée mais créative, de notre relation au monde à nous-même et aux autres.Droits image: Clara Naudi
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