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Yann Porte vous invite

Porte ouverte RCF - page 2

Émission présentée par Yann Porte

Le regard d'un citoyen concerné sur son territoire, pour une transition intelligente de la société. 

Une invitation à l'engagement, en partenariat avec Motris.

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Episodes

  • Benoît Hartenstein
    4 mai 2024

    Benoît Hartenstein, La voix de l’arbre ou l’enracinement spirituel du vivant (2/2)

    19 min

    Benoît Hartenstein est un fervent défenseur de l’arbre, de son écosystème, au sein de l’association dont il est président, « La Voix de l’arbre », créée en 2017. Pour lui, les arbres et leurs écosystèmes dont nous ne sommes pas séparés, constituent un bien commun d’intérêt général, nécessaire et indispensable, à l’Humanité. Notaire à Metzervisse, en Moselle, il fait partie d’un groupe de juristes français qui veut faire évoluer le statut juridique de ce végétal si important, emblématique des dangers qui pèsent sur notre avenir. L’association la voie de l’arbre est née d’une prise de conscience : les arbres n’ont pas du tout la place qu’ils méritent dans notre droit. Benoit Hartenstein, en tant que notaire a d’abord réagi en juriste au visionnage du film “L’intelligence des arbres ” dont il a rencontré les auteurs et protagonistes : Ernst Zürcher et Peter Wohlleben, ingénieur forestier et écrivain allemand, auteur du livre“. La vie secrète des arbres” (2015). Il y a un tel décalage entre la réalité scientifique, nos représentations ordinaires et notre droit tel qu’il s’applique ! Les arbres sont vivants, cela est communément admis. Mais ils sont bien plus encore : ils communiquent, ils font société, ils sont source de tant de bienfaits… Alors que juridiquement, nous ne faisons aucune différence entre eux et un poteau de parc. Avec quelques amis, nous avons donc décidé en 2016 de nous mobiliser en créant cette association ».

    Comme le dit Benoit Hartenstein dans son entretien avec Dominique Perrone : « Cette idée que l’arbre en tant qu’être et partie du vivant doit avoir des droits doit « progresser dans nos consciences et finalement faire consensus. Jusqu’à se traduire dans notre droit. Tel est le but poursuivi par son association. Il explique aussi les raisons de cet attachement profond aux arbres : « Mon père était menuisier, mon grand-père menuisier, mon arrière-grand-père bûcheron, mon arrière-arrière-grand-père fabricant de tonneaux. Tous savaient ce que signifiait respecter le bois, un arbre, une forêt. Ils savaient prélever ce qui était juste, sans excès, pour la pérennité de leur activité et du milieu naturel qui les entourait. Je pense qu’ils seraient tous abasourdis par ce que nous infligeons à notre planète, par le réchauffement climatique. Surtout par le comportement de prédateur de certaines entreprises forestières, pour parler du sujet qui me préoccupe. Les coupes à blanc que pratiquent certains en sont un bien triste exemple. C’est pour mes aïeux, mais aussi pour mes enfants, les générations futures que je suis devenu un militant de la cause de l’arbre. Nous pouvons continuer à prélever ces végétaux, mais de façon judicieuse et raisonnée. C’est tout l’enjeu des années, des décennies futures. »

    Dans le sang de Benoît Hartenstein coule la sève du passionné, engagé dans le combat écologique depuis plusieurs années. Un engagement qu’il déploie à deux niveaux. Son militantisme se traduit aussi par son adhésion à un groupe de juristes à l’échelon national dont l’objectif est de faire évoluer le statut juridique de l’arbre, afin que les propriétaires n’en soient pas uniquement propriétaires justement, mais aussi responsables. « Il y a beaucoup de flou autour du statut de l’arbre. Les lois se sont empilées depuis le code Napoléon, et il est compliqué de s’y retrouver. Il faut savoir qu’à cette époque, dans les campagnes, l’arbre était considéré comme un ennemi, vu comme un apporteur de maladies par ses racines, faisant de l’ombre aux cultures, occupant trop d’espace. C’est depuis un bien immeuble, pas mieux considéré qu’un simple poteau électrique ! Hors code forestier, qui est très spécifique, avec ce groupe de juristes, nous avons réexaminé les codes civils, de l’urbanisme, du patrimoine, de l’environnement, pour retrouver tous les textes concernés. Avec pour objectif de faire des propositions de loi concrètes.

    L’an prochain, le sujet sera d’ailleurs au centre des débats lors du congrès des notaires. » En tant que notaire, Benoît Hartenstein voit d’ailleurs passer beaucoup de dossiers de donations, de transmissions et il regrette que l’arbre et surtout ses bienfaits ne soient pas mieux pris en compte. Même si les choses avancent. Depuis 2019, « La Déclaration des Droits de l’Arbre » a été adoptées symboliquement par plusieurs communes, grâce à l’association A.R.B.R.E.S., dont Benoît Hartenstein est le correspondant en Moselle. Autre avancée, il est désormais possible d’établir des actes concrets de protection des arbres en limite de propriété ou encore à l’occasion de transferts de propriétés de biens immobiliers. Benoît Hartenstein, on l’aura compris, milite pour le temps long. Pas le temps court du profit que recherche malheureusement l’homme dans beaucoup de ses activités. Ou le politique dans l’exercice de son mandat. Le président d’association défend aussi un engagement concret, des actions de terrain, peut être à la portée limitée, mais efficaces. « Je me méfie des discours, des verbiages, précise-t-il. Il faut juger par les actes. Même si je ne verrai sans doute pas la portée de mon engagement, rien ne remplace le labour patient, même à l’échelle d’un modeste champ. »

    Benoît Hartenstein intervient ainsi dans les lycées de la région en compagnie de scientifiques, pour montrer le film « L’intelligence des arbres ». Avec pour objectif de susciter le débat avec les jeunes et leur faire prendre conscience des dangers qui nous menacent. Autre engagement, il donne un cours depuis la rentrée de septembre 2022 auprès des étudiants de la Faculté de Droit, auprès de ceux qui sont dans le cursus « Diplôme Supérieur du Notariat ». « Un cours novateur, portant sur la protection juridique des arbres, en terrain privé, explique-t-il. Les futurs diplômés notaires y sont sensibilisés sur le rôle fondamental des arbres dans l’équilibre écologique de notre planète. Notamment pour souligner le décalage actuel entre la réalité biologique et notre Droit commun ». « Le cartésianisme a fait beaucoup de mal, insiste-t-il, car il oppose la nature et l’être humain, avec l’idée qu’il fallait s’en protéger. Or nous sommes la nature, nous sommes fondus dedans. C’est pourquoi, nos pratiques, nos comportements, surtout depuis l’industrialisation, la révolution énergétique, nous menacent en même temps que notre environnement. Mais hélas c’est un message encore difficile à faire passer. Certains pays l’ont déjà bien compris. En Inde, par exemple, tout est déjà fait pour favoriser l’intégration des arbres dans les projets de construction publics ou privés. Les routes sont déviées pour ne pas avoir à les abattre, les murs des maisons sont construits autour d’eux, pour les inclure et les conserver. Pour les Hindous en particulier, les arbres sont sacrés. Au-delà d’organismes vivants, les arbres sont considérés comme des êtres sensibles ayant même une conscience... En France, si nous sommes encore très loin de cette dévotion envers les arbres. Mais cessons enfin, de toute urgence, au XXIème siècle, d’être le meilleur ennemi de notre meilleur ami. » Peter Wohlleben, a observé que les arbres communiquent les uns avec les autres et prennent soin de leur entourage.

    Le film inspiré de ces observations, « L’intelligence des arbres », montre le travail minutieux et passionnant des scientifiques. Un travail nécessaire à la compréhension des interactions entre les arbres ainsi que les conséquences de cette découverte. En introduction, « Les trésors cachés des plantes » emmène à la découverte des facultés de certaines espèces végétales. Elles perçoivent et réagissent au son, à la lumière, à leur environnement. Entre science et spiritualité, les chercheurs dévoilent les secrets d’un monde plus riche et plus varié que ce que l’être humain peut généralement en percevoir. AFDAL - BENOÎT HARTENSTEIN, PRÉSIDENT DE LA VOIX DE L’ARBRE. Un engagement «enraciné» (affiches-moniteur.com)

  • Benoît Hartenstein
    27 avril 2024

    Benoît Hartenstein, La voix de l’arbre ou l’enracinement spirituel du vivant (1/2)

    20 min

    Benoît Hartenstein est un fervent défenseur de l’arbre, de son écosystème, au sein de l’association dont il est président, « La Voix de l’arbre », créée en 2017. Pour lui, les arbres et leurs écosystèmes dont nous ne sommes pas séparés, constituent un bien commun d’intérêt général, nécessaire et indispensable, à l’Humanité. Notaire à Metzervisse, en Moselle, il fait partie d’un groupe de juristes français qui veut faire évoluer le statut juridique de ce végétal si important, emblématique des dangers qui pèsent sur notre avenir. L’association la voie de l’arbre est née d’une prise de conscience : les arbres n’ont pas du tout la place qu’ils méritent dans notre droit. Benoit Hartenstein, en tant que notaire a d’abord réagi en juriste au visionnage du film “L’intelligence des arbres ” dont il a rencontré les auteurs et protagonistes : Ernst Zürcher et Peter Wohlleben, ingénieur forestier et écrivain allemand, auteur du livre“. La vie secrète des arbres” (2015). Il y a un tel décalage entre la réalité scientifique, nos représentations ordinaires et notre droit tel qu’il s’applique ! Les arbres sont vivants, cela est communément admis. Mais ils sont bien plus encore : ils communiquent, ils font société, ils sont source de tant de bienfaits… Alors que juridiquement, nous ne faisons aucune différence entre eux et un poteau de parc. Avec quelques amis, nous avons donc décidé en 2016 de nous mobiliser en créant cette association ».

    Comme le dit Benoit Hartenstein dans son entretien avec Dominique Perrone : « Cette idée que l’arbre en tant qu’être et partie du vivant doit avoir des droits doit « progresser dans nos consciences et finalement faire consensus. Jusqu’à se traduire dans notre droit. Tel est le but poursuivi par son association. Il explique aussi les raisons de cet attachement profond aux arbres : « Mon père était menuisier, mon grand-père menuisier, mon arrière-grand-père bûcheron, mon arrière-arrière-grand-père fabricant de tonneaux. Tous savaient ce que signifiait respecter le bois, un arbre, une forêt. Ils savaient prélever ce qui était juste, sans excès, pour la pérennité de leur activité et du milieu naturel qui les entourait. Je pense qu’ils seraient tous abasourdis par ce que nous infligeons à notre planète, par le réchauffement climatique. Surtout par le comportement de prédateur de certaines entreprises forestières, pour parler du sujet qui me préoccupe. Les coupes à blanc que pratiquent certains en sont un bien triste exemple. C’est pour mes aïeux, mais aussi pour mes enfants, les générations futures que je suis devenu un militant de la cause de l’arbre. Nous pouvons continuer à prélever ces végétaux, mais de façon judicieuse et raisonnée. C’est tout l’enjeu des années, des décennies futures. »

    Dans le sang de Benoît Hartenstein coule la sève du passionné, engagé dans le combat écologique depuis plusieurs années. Un engagement qu’il déploie à deux niveaux. Son militantisme se traduit aussi par son adhésion à un groupe de juristes à l’échelon national dont l’objectif est de faire évoluer le statut juridique de l’arbre, afin que les propriétaires n’en soient pas uniquement propriétaires justement, mais aussi responsables. « Il y a beaucoup de flou autour du statut de l’arbre. Les lois se sont empilées depuis le code Napoléon, et il est compliqué de s’y retrouver. Il faut savoir qu’à cette époque, dans les campagnes, l’arbre était considéré comme un ennemi, vu comme un apporteur de maladies par ses racines, faisant de l’ombre aux cultures, occupant trop d’espace. C’est depuis un bien immeuble, pas mieux considéré qu’un simple poteau électrique ! Hors code forestier, qui est très spécifique, avec ce groupe de juristes, nous avons réexaminé les codes civils, de l’urbanisme, du patrimoine, de l’environnement, pour retrouver tous les textes concernés. Avec pour objectif de faire des propositions de loi concrètes.

    L’an prochain, le sujet sera d’ailleurs au centre des débats lors du congrès des notaires. » En tant que notaire, Benoît Hartenstein voit d’ailleurs passer beaucoup de dossiers de donations, de transmissions et il regrette que l’arbre et surtout ses bienfaits ne soient pas mieux pris en compte. Même si les choses avancent. Depuis 2019, « La Déclaration des Droits de l’Arbre » a été adoptées symboliquement par plusieurs communes, grâce à l’association A.R.B.R.E.S., dont Benoît Hartenstein est le correspondant en Moselle. Autre avancée, il est désormais possible d’établir des actes concrets de protection des arbres en limite de propriété ou encore à l’occasion de transferts de propriétés de biens immobiliers. Benoît Hartenstein, on l’aura compris, milite pour le temps long. Pas le temps court du profit que recherche malheureusement l’homme dans beaucoup de ses activités. Ou le politique dans l’exercice de son mandat. Le président d’association défend aussi un engagement concret, des actions de terrain, peut être à la portée limitée, mais efficaces. « Je me méfie des discours, des verbiages, précise-t-il. Il faut juger par les actes. Même si je ne verrai sans doute pas la portée de mon engagement, rien ne remplace le labour patient, même à l’échelle d’un modeste champ. »

    Benoît Hartenstein intervient ainsi dans les lycées de la région en compagnie de scientifiques, pour montrer le film « L’intelligence des arbres ». Avec pour objectif de susciter le débat avec les jeunes et leur faire prendre conscience des dangers qui nous menacent. Autre engagement, il donne un cours depuis la rentrée de septembre 2022 auprès des étudiants de la Faculté de Droit, auprès de ceux qui sont dans le cursus « Diplôme Supérieur du Notariat ». « Un cours novateur, portant sur la protection juridique des arbres, en terrain privé, explique-t-il. Les futurs diplômés notaires y sont sensibilisés sur le rôle fondamental des arbres dans l’équilibre écologique de notre planète. Notamment pour souligner le décalage actuel entre la réalité biologique et notre Droit commun ». « Le cartésianisme a fait beaucoup de mal, insiste-t-il, car il oppose la nature et l’être humain, avec l’idée qu’il fallait s’en protéger. Or nous sommes la nature, nous sommes fondus dedans. C’est pourquoi, nos pratiques, nos comportements, surtout depuis l’industrialisation, la révolution énergétique, nous menacent en même temps que notre environnement. Mais hélas c’est un message encore difficile à faire passer. Certains pays l’ont déjà bien compris. En Inde, par exemple, tout est déjà fait pour favoriser l’intégration des arbres dans les projets de construction publics ou privés. Les routes sont déviées pour ne pas avoir à les abattre, les murs des maisons sont construits autour d’eux, pour les inclure et les conserver. Pour les Hindous en particulier, les arbres sont sacrés. Au-delà d’organismes vivants, les arbres sont considérés comme des êtres sensibles ayant même une conscience... En France, si nous sommes encore très loin de cette dévotion envers les arbres. Mais cessons enfin, de toute urgence, au XXIème siècle, d’être le meilleur ennemi de notre meilleur ami. » Peter Wohlleben, a observé que les arbres communiquent les uns avec les autres et prennent soin de leur entourage.

    Le film inspiré de ces observations, « L’intelligence des arbres », montre le travail minutieux et passionnant des scientifiques. Un travail nécessaire à la compréhension des interactions entre les arbres ainsi que les conséquences de cette découverte. En introduction, « Les trésors cachés des plantes » emmène à la découverte des facultés de certaines espèces végétales. Elles perçoivent et réagissent au son, à la lumière, à leur environnement. Entre science et spiritualité, les chercheurs dévoilent les secrets d’un monde plus riche et plus varié que ce que l’être humain peut généralement en percevoir. AFDAL - BENOÎT HARTENSTEIN, PRÉSIDENT DE LA VOIX DE L’ARBRE. Un engagement «enraciné» (affiches-moniteur.com)

  • Rob Hopkins
    20 avril 2024

    Rob Hopkins, le ridicule, source de créativité pour créer l’avenir

    19 min

    Rob Hopkins est l’initiateur en 2005 du mouvement international des villes en transition. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages sur ce sujet : The Transition Handbook (2008), The Transition Companion (2011), The Power of Just Doing Stuff (2013) et 21 Stories of Transition (2015). Il vit à Totnes en Angleterre. Né à Chiswick le 24 juin 1968, il grandit à Londres jusqu'à l'âge de 12 ans, avant de déménager dans le Wiltshire, fréquentant l'école de St John. Il poursuit ses études à l'école Waldorf de Bristol et au Bower Ashton Art College de Bristol. Il obtient un master en sciences humaines et sociales et un doctorat de l'université de Plymouth. À partir de 1988, il passe deux ans et demi à l'Istituto Lama Tsong Khapa, un monastère bouddhiste tibétain en Toscane, en Italie, en tant qu’intendant. Selon lui, ce serait cet épisode de vie simple et proche de la nature où il aidait un paysan local, qui l'aurait inspiré à faire des choix de vie plus sobres et plus écologiques.

    Il passe ensuite une année en Inde, au Pakistan, en Chine, au Tibet et à Hong Kong. En 1996, avec sa famille il s'installe dans le Sud-Ouest de l'Irlande, à West Cork. Il crée ensuite Baile Dulra Teoranta, un organisme de bienfaisance, dans le but de créer un projet d'écovillage. En 1999, avec une autre famille, il achète The Hollies, une ferme près de Castletown, Enniskeane. En 2001, il commence à enseigner la permaculture au Kinsale Further Education College en Irlande, initialement sur un cycle d'un an, et plus tard, à travers le monde, sur un cycle de 2 ans. Entre 2003 et 2005, ses étudiants construisent le Wooden O Theatre, un amphithéâtre fabriqués à partir de matériaux locaux. En 2004, il prend conscience du concept de pic du pétrole et confie à ses élèves la tâche d'appliquer les principes de la permaculture en vue de relever ce défi. Le résultat de ce projet étudiant est le « Plan d'action pour la descente d'énergie de Kinsale » (Kinsale Energy Descent Action Plan), qui est téléchargé sur le site web du collège. En juillet 2005, Kinsale FEC accueille Fueling the Future, une conférence sur le pic pétrolier et ses solutions. En 2005, il s'installe avec sa famille à Totnes, en Angleterre, où il cofonde, avec Naresh Giangrande, Transition Town Totnes, la première ville en transition officielle. De nombreux projets commencent alors : Keeping Totnes Warm, Open Eco Homes, Eco Homes Fair, Transition Homes, Transition Streets (qui remporte le prix Ashden 2011 pour le changement de comportement), Totnes and District Energy Descent Plan, le Centre économique de Totnes, le Forum des entrepreneurs locaux, la Totnes Pound, le Festival du film de transition de Totnes, le TTT Film Club, Dr Bike, Caring Town Totnes et Transition Tours.

    En 2007, avec Peter Lipman et Ben Brangwyn, il cofonde le Transition Network, un organisme de bienfaisance basé à Totnes, afin de soutenir les nombreuses initiatives de transition émergeant dans le monde, inspirées par les processus commencés à Kinsale et Totnes. Dix ans après le lancement du mouvement, il existait des initiatives de transition dans plus de 50 pays autour du monde, au sein d'environ 1 400 communautés. Par ailleurs, Rob Hopkins tient un blog sur les initiatives de transition, et plus particulièrement celles de la ville de Totnes. En avril 2019, il est en tournée française pour stimuler les imaginations afin d'inventer les villes en transition de demain. Il est sans doute l'un des activistes écologiques anglo-saxons qui a eu le plus d'influence ces dernières années. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages importants sur le sujet, notamment Le Pouvoir d'agir ensemble, ici et maintenant, avec Lionel Astruc en 2005 et Et si… on libérait notre imagination pour créer le futur que nous voulons ? en 2020. Il y suggère que le pouvoir de changer le cours des choses en profondeur est entre nos mains et nous invite à rêver. Mais à rêver en grand, en remettant l'imagination au cœur de notre vie quotidienne, professionnelle, sociale et familiale. Cet ouvrage est un appel à l'action pour libérer notre imagination collective sans crainte du ridicule qui est fécond parce qu’il nous décentre de l’ordinaire et réenchante l’existence, la régénère en revivifiant notre capacité à l’enthousiasme et à la créativité. Cet état d’esprit prend racine dans l'histoire d'individus et de communautés venant du monde entier qui ont d'ores et déjà emprunté le chemin de l'imagination et initient des changements rapides et profonds pour un meilleur futur. En cela, il a été l’une des sources d’inspiration de la création de Motris à Metz, des Incroyables comestibles et d’autres mouvements enthousiasmants fondés sur l’aspect réalisable de certaines utopies citoyennes qui parfois ne demandent qu’à s’incarner si les ressources et les volontés sont présentes. Merci à la traductrice Rachel Breviere, à Metz en transition, à Stéphane du magazine Sans transition, à la ville de Metz et à l’Eurométropole, à tous les organisateurs et à toutes les associations citoyennes partenaires.

  • Palîna
    6 avril 2024

    Palîna, chanteuse spirituelle de la guérison entre Russie et Ukraine

    16 min
    Palîna est une artiste biélorusso-ukrainienne originaire de Krasnoiarsk en Sibérie sur le térritoire russe.

    Lors de ses concerts, il lui tient à coeur de réunir des personnes d'horizons variés dans une ambiance chaleureuse et joyeuse. Elle est notamment l'interprète du Chant de l'éternité écrit par Selim Aissel. Par sa voix, elle transmet le message de la sagesse des chants et des mantras d'Orient et la beauté des chansons d'Occident.

    Les chants spirituels qu'elle interprète sont aussi des chants de guérison. Cette fonction thérapeutique est liée à l'élévation du niveau de conscience. À ce titre, elle relève quelques effets psycho-physiologiques du chant comme la stimulation des systèmes nerveux et hormonaux, l'activation des systèmes respiratoires et musculaires, la stimulation du moral, de la joie et la transformation des peurs. Le chant favorise également une réflexion plus claire et permet de se retrouver en soi et avec les autres, de partager des liens plus forts et plus justes avec d'autres humains à un meilleur niveau que celui de la conversation et des échanges ordinaires.

    Elle suit donc ce chemin intérieur où elle aspire à être un agent de paix et de guérison dans le monde. Cette aspiration entre fortement en résonance avec le conflit russo-ukrainien qui déchire ses deux pays d'origine depuis 2022.
  • Gilles Farcet
    3 avril 2024

    Gilles Farcet, Qu'est-ce que la transmission spirituelle? (Suite et fin)

    42 min
    Gilles Farcet est un écrivain français et enseignant spirituel promoteur d'une spiritualité à la fois inspirée de l'enseignement d'Arnaud Desjardins et de l'énergie de la contre-culture américaine, du Rock et de la Beat Generation. Il a soutenu sa thèse de doctorat sur la Littérature américaine et Thoreau en 1984. De 1984 à 1986, il vit à Montréal où il travaille pour une organisation universitaire internationale et écrit régulièrement des articles de critique littéraire pour la revue Spirale.

    De retour en France, il enseigne brièvement à l'université catholique de l'Ouest avant de s’installer à Paris. Producteur à France Culture, il y réalise des émissions sur des thèmes littéraires ou spirituels, notamment dans le cadre des «Chemins de la Connaissance » sous l’égide de Claude Mettra, ou « Une Vie, une Œuvre » sous la direction de Michel Cazenave. Journaliste, il collabore à diverses revues.

    Avec Marc de Smedt, il dirige les dossiers Question de littérature, chez Albin Michel, pour lesquels il interviewe longuement des écrivains tels que Lawrence Durrell, Jacques Lacarrière, Allen Ginsberg, Philippe Sollers ou Kenneth White. Il participe à la fondation du magazine Nouvelles Clés auquel il collaborera régulièrement pendant des années.

    Il tient aujourd'hui la chronique Ecologie intérieure pour le magazine Kaizen, dans la mouvance de Cyril Dion et Pierre Rabbhi. Éditeur, il fonde à La Table Ronde la collection « Les Chemins de la Sagesse » où il publie notamment Christian Charrière, Eric Edelmann et les premiers livres de Daniel Roumanoff sur Swami Prajnanpad. Il est également pour une période de transition directeur littéraire des Éditions Dervy où il publie notamment Bernard Montaud (La vie et la mort de Gitta Mallasz), Jodorowsky, Denise Desjardins…

    Son premier livre, une biographie de l’écrivain et philosophe américain Thoreau paraît en 1986, avec une préface d’Arnaud Desjardins et une postface de Kenneth White. Ce livre sera suivi d’une quinzaine d’ouvrages, publiés chez Albin Michel, Dervy Livres, la Table Ronde, L’originel, le Relié. Il a cosigné deux ouvrages avec Arnaud Desjardins et deux avec Alexandro Jodorowsky. L’homme se lève à l’Ouest, paru en 1992 chez Albin Michel, fera notamment découvrir au public français l’existence de Lee Lozowick dont il traduira par ailleurs plusieurs ouvrages. L’Irrévérence de l’Éveil, publié la même année, révélera Stephen Jourdain.

    Au début des années 1990, parallèlement à ses activités d'écrivain, journaliste et traducteur, il commence à s’investir dans l’animation de stages (notamment dans le cadre de Terre du Ciel, ainsi qu’en coanimation avec Marie de Hennezel) et fonde des groupes parisiens inspirés de l’enseignement d’Arnaud Desjardins, groupes qui fonctionnent encore aujourd’hui. En 1996, Arnaud Desjardins lui propose de rejoindre l’équipe de Hauteville, le lieu qu’il a fondé en Ardèche où séjournent chaque semaine pour une retraite une cinquantaine de personnes. Il y consacre l’essentiel de son temps pendant près de onze ans, tout en poursuivant l’animation de groupes parisiens, ainsi que son travail d’écrivain et de traducteur. En 2002 parait Le Manuel de l’Anti-Sagesse, puis en 2004, Allen Ginsberg, poète et Bodhisattva Beat, où l'auteur relate ses rencontres et entretiens avec le grand écrivain américain puis La joie qui avance chancelante le long de la rue en 2017, récit d'entretiens avec un Diogène sauvage passé de l'autre côté du désespoir, Hank alias Henry Warshowsky.

    Ces deux livres serviront de base au superbe roman graphique spirituel d'Etienne Appert, Au crépuscule de la Beat Generation, paru en 2023. Deux En septembre 2007, il s'installe à nouveau à Paris où il donne un enseignement sous une forme originale dans la lignée d’Arnaud Desjardins et Swami Prajanpad tout en continuant à écrire.
  • Gilles Farcet
    30 mars 2024

    Gilles Farcet, Qu'est-ce que la transmission spirituelle? (1)

    19 min

    Gilles Farcet est un écrivain français et enseignant spirituel promoteur d'une spiritualité à la fois inspirée de l'enseignement d'Arnaud Desjardins et de l'énergie de la contre-culture américaine, du Rock et de la Beat Generation. Il a soutenu sa thèse de doctorat sur la Littérature américaine et Thoreau en 1984. De 1984 à 1986, il vit à Montréal où il travaille pour une organisation universitaire internationale et écrit régulièrement des articles de critique littéraire pour la revue Spirale.

    De retour en France, il enseigne brièvement à l'université catholique de l'Ouest avant de s’installer à Paris. Producteur à France Culture, il y réalise des émissions sur des thèmes littéraires ou spirituels, notamment dans le cadre des «Chemins de la Connaissance » sous l’égide de Claude Mettra, ou « Une Vie, une Œuvre » sous la direction de Michel Cazenave. Journaliste, il collabore à diverses revues.

    Avec Marc de Smedt, il dirige les dossiers Question de littérature, chez Albin Michel, pour lesquels il interviewe longuement des écrivains tels que Lawrence Durrell, Jacques Lacarrière, Allen Ginsberg, Philippe Sollers ou Kenneth White. Il participe à la fondation du magazine Nouvelles Clés auquel il collaborera régulièrement pendant des années.

    Il tient aujourd'hui la chronique Ecologie intérieure pour le magazine Kaizen, dans la mouvance de Cyril Dion et Pierre Rabbhi. Éditeur, il fonde à La Table Ronde la collection « Les Chemins de la Sagesse » où il publie notamment Christian Charrière, Eric Edelmann et les premiers livres de Daniel Roumanoff sur Swami Prajnanpad. Il est également pour une période de transition directeur littéraire des Éditions Dervy où il publie notamment Bernard Montaud (La vie et la mort de Gitta Mallasz), Jodorowsky, Denise Desjardins…

    Son premier livre, une biographie de l’écrivain et philosophe américain Thoreau paraît en 1986, avec une préface d’Arnaud Desjardins et une postface de Kenneth White. Ce livre sera suivi d’une quinzaine d’ouvrages, publiés chez Albin Michel, Dervy Livres, la Table Ronde, L’originel, le Relié. Il a cosigné deux ouvrages avec Arnaud Desjardins et deux avec Alexandro Jodorowsky. L’homme se lève à l’Ouest, paru en 1992 chez Albin Michel, fera notamment découvrir au public français l’existence de Lee Lozowick dont il traduira par ailleurs plusieurs ouvrages. L’Irrévérence de l’Éveil, publié la même année, révélera Stephen Jourdain.

    Au début des années 1990, parallèlement à ses activités d'écrivain, journaliste et traducteur, il commence à s’investir dans l’animation de stages (notamment dans le cadre de Terre du Ciel, ainsi qu’en coanimation avec Marie de Hennezel) et fonde des groupes parisiens inspirés de l’enseignement d’Arnaud Desjardins, groupes qui fonctionnent encore aujourd’hui. En 1996, Arnaud Desjardins lui propose de rejoindre l’équipe de Hauteville, le lieu qu’il a fondé en Ardèche où séjournent chaque semaine pour une retraite une cinquantaine de personnes. Il y consacre l’essentiel de son temps pendant près de onze ans, tout en poursuivant l’animation de groupes parisiens, ainsi que son travail d’écrivain et de traducteur. En 2002 parait Le Manuel de l’Anti-Sagesse, puis en 2004, Allen Ginsberg, poète et Bodhisattva Beat, où l'auteur relate ses rencontres et entretiens avec le grand écrivain américain puis La joie qui avance chancelante le long de la rue en 2017, récit d'entretiens avec un Diogène sauvage passé de l'autre côté du désespoir, Hank alias Henry Warshowsky.

    Ces deux livres serviront de base au superbe roman graphique spirituel d'Etienne Appert, Au crépuscule de la Beat Generation, paru en 2023. Deux En septembre 2007, il s'installe à nouveau à Paris où il donne un enseignement sous une forme originale dans la lignée d’Arnaud Desjardins et Swami Prajanpad tout en continuant à écrire. Il continue à intervenir à Hauteville. En 2011, parallèlement aux activités régulières organisées à Paris et à la suite d'une impulsion donnée par Arnaud Desjardins, il anime régulièrement avec son épouse Valérie des séminaires dans le beau village d'Angles sur l'Anglin dans la Vienne, où sa famille possède une maison depuis cinq générations. En 2015, il cesse de résider principalement à Paris pour s'établir en Poitou et y développer son école de transmission spirituelle tout en composant du Rock à vocation spirituelle dans des groupes comme Gestion des restes ou Survie, groupe qui interprète des chansons de Lee Lozowick, enseignant spirituel transgressif et subversif qui a marqué son parcours.

  • Etienne Appert et Gilles Farcet
    23 mars 2024

    Farcet, Appert, Ginsberg et Jodorowsky ou Le karma de la rencontre (3)

    20 min
    Il y a des rencontres qui nous transforment si profondément qu'elles réorientent toute la suite de notre vie et en fait un destin inattendu.
    Gilles Farcet ne dira pas le contraire. Sa rencontre en septembre 1987 à Québec avec Allen Ginsberg et dont il tira deux ouvrages très marquants, le premier un récit biographique intitulé judicieusement "Allen Ginsberg, Poète et Bodhisattva Beat"(Ed. Le Relié, 2004), et un roman initiatique en miroir car une rencontre essentielle en entraîne une autre "La joie qui avance chancelante le long de la rue"(Ed. Maelström).

    Le destin de ces deux ouvrages de rencontres fondamentales étaient d'en engendrer une troisième sous la forme d'un roman graphique habité où l'auteur Etienne Appert entre en résonance avec l'histoire de Gilles Farcet rencontrant Ginsberg et les derniers représntants de la Beat Generation, par la qualité de ses dessins qui ne sont rien d'autres que les supports d'une quête spirituelle, les écrins d'une nécessité intérieure qui ont guidét cette époside d'une vie riche en rencontres primordiales. Appert s'est approprié à un haut degré l'expérience de Farcet, plus qu'une appropriation, c'est une transfiguration graphique au coeur de l'essentiel d'une expérience si singulière. Rencontrer quelqu'un, faire une vraie rencontre humaine d'âme à âme n'est pas déjà quelque chose de courant en soi, mais engendrer cette compréhension seconde, cette compréhension augmentée qu'est inspirer un livre d'une telle qualité est une chose encore plus rare et précieuse. Un théâtre de la cruauté pour faire face à la vie en apprenant à se connaître vraiment, c'est-à-dire par ses ombres et par ses gouffres au miroir de la confrontation à l'autre, qui est un révélateur. Ce qu'est un maître de vie.

    Au crépuscule de la Beat Generation le montre sans cesse affairé, entouré de sa cohorte d’artistes, de secrétaires et d’amis, capable de porter un regard vif et vierge sur toutes choses et en toutes circonstances.

    Étienne Appert ne tait rien des aspects plus erratiques et tumultueux des figures emblématiques du mouvement Beat. Hank occupe une place prépondérante. Ses propos, rapportés à différents moments du récit, fascinent Gilles Farcet et tendent à pénétrer au tréfonds de son psychisme. Le journaliste se questionne sur l’identité de cet homme, sur ce qu’il a produit et sur les raisons pour lesquelles il exerce une telle emprise sur lui.

    Le « clochard céleste » incarne en quelque sorte l’essence même de la Beat Generation, avec sa verve poétique, ses fulgurances et son acuité pour percer la réalité d’un monde qui cherche à se dérober.
    Au crépuscule de la Beat Generation est une œuvre immersive, un véritable pèlerinage au sein d’un mouvement littéraire et artistique qui a marqué l’histoire et dont l’héritage est encore palpable aujourd’hui. Étienne Appert, bien documenté par Gilles Farcet, dépeint avec justesse les liens entre les auteurs Beat, le mouvement hippie et des penseurs qui les précèdent tels que Henry David Thoreau ou Ralph Waldo Emerson, dressant ainsi un panorama de la contre-culture américaine. Il évoque les drogues, les combats sociaux, le non-conformisme, la quête de liberté, y compris sexuelle, puissamment liés au mouvement Beat. Et finalement, le voyage initiatique auquel entendait se livrer Gilles Farcet donne lieu à une relecture, subjective, passionnée et passionnante, d’un contre-courant culturel dont la vigueur n’a eu d’égale que la richesse.
  • Etienne Appert et Gilles Farcet
    16 mars 2024

    Gilles Farcet, Le karma de la rencontre au crépuscule de la Beat generation (2)

    20 min
    Il y a des rencontres qui nous transforment si profondément qu'elles réorientent toute la suite de notre vie et en fait un destin inattendu.
    Gilles Farcet ne dira pas le contraire. Sa rencontre en septembre 1987 à Québec avec Allen Ginsberg et dont il tira deux ouvrages très marquants, le premier un récit biographique intitulé judicieusement "Allen Ginsberg, Poète et Bodhisattva Beat"(Ed. Le Relié, 2004), et un roman initiatique en miroir car une rencontre essentielle en entraîne une autre "La joie qui avance chancelante le long de la rue"(Ed. Maelström).

    Le destin de ces deux ouvrages de rencontres fondamentales étaient d'en engendrer une troisième sous la forme d'un roman graphique habité où l'auteur Etienne Appert entre en résonance avec l'histoire de Gilles Farcet rencontrant Ginsberg et les derniers représntants de la Beat Generation, par la qualité de ses dessins qui ne sont rien d'autres que les supports d'une quête spirituelle, les écrins d'une nécessité intérieure qui ont guidét cette époside d'une vie riche en rencontres primordiales. Appert s'est approprié à un haut degré l'expérience de Farcet, plus qu'une appropriation, c'est une transfiguration graphique au coeur de l'essentiel d'une expérience si singulière. Rencontrer quelqu'un, faire une vraie rencontre humaine d'âme à âme n'est pas déjà quelque chose de courant en soi, mais engendrer cette compréhension seconde, cette compréhension augmentée qu'est inspirer un livre d'une telle qualité est une chose encore plus rare et précieuse. Un théâtre de la cruauté pour faire face à la vie en apprenant à se connaître vraiment, c'est-à-dire par ses ombres et par ses gouffres au miroir de la confrontation à l'autre, qui est un révélateur. Ce qu'est un maître de vie.

    Au crépuscule de la Beat Generation le montre sans cesse affairé, entouré de sa cohorte d’artistes, de secrétaires et d’amis, capable de porter un regard vif et vierge sur toutes choses et en toutes circonstances.

    Étienne Appert ne tait rien des aspects plus erratiques et tumultueux des figures emblématiques du mouvement Beat. Hank occupe une place prépondérante. Ses propos, rapportés à différents moments du récit, fascinent Gilles Farcet et tendent à pénétrer au tréfonds de son psychisme. Le journaliste se questionne sur l’identité de cet homme, sur ce qu’il a produit et sur les raisons pour lesquelles il exerce une telle emprise sur lui.

    Le « clochard céleste » incarne en quelque sorte l’essence même de la Beat Generation, avec sa verve poétique, ses fulgurances et son acuité pour percer la réalité d’un monde qui cherche à se dérober.
    Au crépuscule de la Beat Generation est une œuvre immersive, un véritable pèlerinage au sein d’un mouvement littéraire et artistique qui a marqué l’histoire et dont l’héritage est encore palpable aujourd’hui. Étienne Appert, bien documenté par Gilles Farcet, dépeint avec justesse les liens entre les auteurs Beat, le mouvement hippie et des penseurs qui les précèdent tels que Henry David Thoreau ou Ralph Waldo Emerson, dressant ainsi un panorama de la contre-culture américaine. Il évoque les drogues, les combats sociaux, le non-conformisme, la quête de liberté, y compris sexuelle, puissamment liés au mouvement Beat. Et finalement, le voyage initiatique auquel entendait se livrer Gilles Farcet donne lieu à une relecture, subjective, passionnée et passionnante, d’un contre-courant culturel dont la vigueur n’a eu d’égale que la richesse.
  • Luc Delmas
    24 février 2024

    Luc Delmas, l'âme des mutations de la ruralité

    18 min
    Luc Delmas, agrégé d’histoire, coordonne dans un petit village de Lorraine, Ville-sur-Yron, Caméras des champs, un festival international de documentaires sur les mutations de la ruralité qui lui permet de transmettre sa foi dans les actions collectives.

    Plus de 2 000 films reçus en vingt-quatre ans, des mois, de septembre à février, passés à enchaîner les visionnages avec le comité de sélection. Et jamais le sentiment de déjà-vu. Fondateur et directeur du festival Caméras des champs, à Ville-sur-Yron en Meurthe-et-Moselle qui se déroule au mois de mai, Luc Delmas, 74 ans, habitant du village, est sans doute l’un des meilleurs connaisseurs de ce genre à la fois précis et extrêmement varié : le film documentaire sur la ruralité. "Pas le monde agricole seulement mais la ruralité dans sa diversité", insiste-t-il. La programmation de l’édition 2023, l'a montré : parmi les films en compétition, l’un explore l’arrivée de familles néorurales en Haute-Loire, l’autre, la financiarisation de la terre, un autre encore, la désertification vétérinaire.
  • Judith Perrignon
    17 février 2024

    Judith Perrignon, Louise Michel, Notre guerre civile

    19 min
    Judith Perrignon, née en 1967, est une journaliste, écrivaine et essayiste française.

    Entrée en 1991 au journal Libération comme journaliste politique, Judith Perrignon fera un détour par la page « portrait » du journal, avant de le quitter en avril 2007.

    Aujourd’hui journaliste indépendante, elle a notamment écrit pour Marianne, M le magazine du Monde, ou encore France Culture. Elle est l’auteure de plusieurs textes inclassables, entre la biographie, l’essai et le roman, tels que C’était mon frère : Théo et Vincent van Gogh (L’Iconoclaste, 2006), Les Faibles et les Forts (Stock 2013), Victor Hugo vient de mourir, (L’Iconoclaste, 2015), ou L’Insoumis (sur Mohamed Ali, Grasset, 2019).

    En 2021, la romancière nous plonge dans Detroit dans Là où nous dansions, un roman choral qui traverse 80 ans d’histoire de cette ville déclarée « banqueroute » en 2013 et conte les espoirs et désillusions de ses habitants ; une ville de paradoxes, dont l’auteure fait ici un personnage à part entière, sujet de fascinations. « Dix ans que je suis liée à Detroit, que j’interroge son paysage de vieil eldorado industriel en ruines, mais surtout les gens qui ne l’ont pas quitté. Ils racontent une toute autre histoire que les dogmes économiques qui nous gouvernent. » Plusieurs de ses ouvrages sont issus de reportages qu'elle a réalisé pour France Culture. C'est le cas pour Le jour où le monde a tourné , qui parle des années Thatcher et pour Notre guerre civile, sur le personnage de Louise Michel.
  • Miguel Benassayag
    10 février 2024

    Résister aux aliénations c'est s'émanciper du désir de dominer

    19 min
    Miguel Benassayag est passé par l'expérience de la torture durant son incarcération sous la dictature militaire argentine à la fin des années 1970. Franco-argentin, il a été extradé vers la France suite à un accord économique conclue entre Maurice Papon, alors ministre et la junte militaire. Cette expérience l'a poussé à expérimenter que créer c'est résister au capitalisme qui est souvent l'autre visage du fascisme. Il nous dit que créer c'est être happé par la vie et cherche à régénérer nos raisons de nous engager et de nous émanciper au sein d'un monde aliéné à la consommation de manière mortifère.
  • Alain Porte
    3 février 2024

    Alain Porte, Fragments transgénérationnels à Rombas du 6 au 22 février 2024

    19 min
    Alain Porte est un sculpteur originaire de Marange-Silvange en Moselle. Son travail est en prise avec le tragique de la condition humaine depuis ses premières oeuvres en taille directe des années 1980 où il utilisait la pierre de Soleil, la pierre de Jaumont pour tenter de sublimer sa négativité et celle de son monde intérieur.

    Son exposition intitulée Fragments a pour thème le conflit ukrainien, suite à l'invasion russe de février 2022. Son travail présente des sculptures en acier et des peintures sur inox à travers la technique spécifique de l'irisation. Après les attentats du 11 septembre 2001, il consacre une série de sculptures dans une exposition intitulée la Millième fenêtre.

    Il exposa également à Carrefour des arts à Metz comme au musée de l'Oeuvre de Jaumont à Malancourt-la-Montagne dans la Carrière d'où est extraite cette pierre locale qui a également servi à édifier la cathédrale de Metz et les plus grands bâtiments de la ville comme la gare ou la Porte des Allemands. En tant que tailleur de pierre, il a restauré les pinacles de cette même lanterne du Bon Dieu qu'est la cathédrale Saint-Etienne. Pour son exposition sur la guerre en Ukraine, il mêle traumatisme transgénérationnel - la disparition de son oncle Malgré-nous près de Kiev le 30 janvier 1944 et sa réactivation du fait de l'actualité. Cette inspiration surgie de la collision entre deux guerres génère des effets fantômatiques à propos de la répétition traumatique d'un passé qui ne passe pas et est voué à s'empirer sans prise en compte et sans travail thérapeutique de résolution. L'une de ses sources d'inspiration est le Retable d'Issenheim du peintre Grunewald exposé au musée Unterlinden de Colmar qui présente un Christ pourrissant lors de son calvaire puis rayonnant et cosmique dans le halo de sa résurrection. Le murmure des ombres errantes cherche à nous créer un destin plus lumineux si nous l'affrontons avec créativité et dans une intelligence réelle des lois de la vie qui cherche à s'élever.

    Son exposition "Fragments transgénérationnels" est à retrouver à l'Espace Culturel de Rombas du 6 au 22 février 2024.
  • Olivier Mannoni
    27 janvier 2024

    Olivier Mannoni, pourquoi traduire encore Hitler ?

    20 min
    Olivier Mannoni, l'homme qui traduisait Hitler se pose la question suivante dans son livre Traduire Hitler:

    " Pourquoi un homme politique extrémiste consacre-t-il sept cents pages à développer des théories perverses et fumeuses dans une langue à peu près inaccessible au commun des mortels ? Pourquoi ce style confus, cette accumulation d'adverbes, de conjonctions douteuses, ces glissements sémantiques, ces syllogismes, ces dérapages du cheminement déductif ? Est-ce de l'incapacité ? Ou bien une méthode ? "

    Si certains se demandent à quoi bon sortir de l'oubli ce brûlot de haine, Olivier Mannoni, qui a consacré dix ans à la retraduction de Mein Kampf, leur répond. Outre les tempêtes suscitées par la parution d'Historiciser le mal, il raconte ici la lutte au corps à corps avec une prose lourde et pernicieuse et les incidences plus personnelles de ce compagnonnage forcé. Face à une actualité où les démons semblent renaître, Olivier Mannoni nous alerte sur le pouvoir du discours tronqué, trompeur et d'autant plus efficace qu'il est simpliste.
  • René Bickel
    20 janvier 2024

    René Bickel : Elan vital, humour spirituel et subversion

    19 min
    L’illustrateur et auteur René Bickel est un autodidacte écologiste dans l’âme qui a choisi une arme redoutable pour faire passer ses messages : l’humour. Il dépeint une société dont le « progrès » réside avant tout dans la mise en place d’un ordre mondial dont il s’attache à démontrer les buts premiers et inavoués de la domination et de l’exploitation des individus.

    Depuis le début des années 70, René a pris conscience de l’aberration du système dans lequel nous vivons. Dans ses recherches, il a pu constater l’énormité des mensonges dans lesquels nous sommes enfermés. Cette imposture dépasse ce que que la plupart des individus est capable d’imaginer. Nous subissons la loi de puissants intérêts financiers, particulièrement dans le domaine médical.

    L’exorbitante consommation de médicaments psychotropes, d’anxiolytiques et autres drogues, la violence, les conflits, les hôpitaux qui ne désemplissent pas révèlent un profond mal être dans notre société. Il a constaté que tout est planifié pour empêcher l’individu de se construire et de chercher sa réalité propre.

    N’ayant pas confiance en la médecine de Big Pharma, il a suivi des formations de Conseiller Hygiéniste Diététicien. Depuis cette période, ses expériences dans le domaine des méthodes naturelles de santé lui ont appris à avoir une grande confiance au corps et à comprendre le sens de la maladie. Comment faire, à son petit niveau, pour éveiller cette masse endormie, prisonnière dans de fausses croyances, était la question qui me tourmentait. Comme il aime dessiner, il a estimé que le dessin humoristique est le meilleur moyen pour inciter le lecteur à s’ouvrir à d’autres informations en l’incitant à la réflexion et à la vigilance. Il est donc devenu auteur-illustrateur de livres en autoédition. Ses albums, très engagés, portent essentiellement sur la santé et le bien-être, tout en dénonçant les abus de l’industrie pharmaceutique.

    Les pouvoirs ont toujours pour bur de terroriser la majeur partie de la population afin qu'elle devienne extrêmement obéissante et soumise à des évidences qui n'ont pas à être examinées et à discréditer toute possibilité de remise en question. Beaucoup se rendent compte qu’ils se sont égarés en se laissant entraîner par des «manipulateurs» qui nous font construire un univers concentrationnaire déshumanisant tout en nous robotisant. Nos croyances et nos comportements contribuent à la force de nos adversaires.

    Se libérer du monde des fausses croyances et une nouvelle façon de voir la vie est nécessaire pour permettre au monde d’évoluer dans le bon sens. Nous détenons l’immense pouvoir de choisir de ne pas consommer les produits provenant d’une industrie néfaste pour la santé et l’environnement.

    Les lois du vivant et particulièrement cette magnifique intelligence qui fait fonctionner l’être humain, sont ignorées. Les répercussions dues à ces méconnaissances ont des conséquences énormes sur la santé et le bien-être de l’humanité. Pour progresser, nous ne devons plus rester ignorants de notre véritable nature. Et si nous nous arrêtions un peu pour nous demander ce que nous sommes venus faire sur cette terre et sur le sens à donner à la vie ?

    La recherche du bonheur à travers la réussite professionnelle, le confort matériel, etc. suffisent-ils pour nous combler ? N’y a t-il pas d’autres domaines à explorer ?

    Apprenons à sonder, à accueillir et laisser s’épanouir notre monde intérieur, notre propre nature. Percevoir et sentir la joie et l’ Amour au fond de nous pour découvrir la quintessence de l’existence. Cela changera notre état d’être, notre façon de penser et nous mènera à la paix intérieure. Nos pensées et nos émotions ont un impact profond sur les autres et sur notre vie. La clé pour la transformation du monde se trouve en chacun de nous.
  • Abd al Malik
    13 janvier 2024

    Abd al Malik, Qu'Allah bénisse la France et Juliette Gréco

    19 min
    D’origine congolaise, Abd Al Malik est né Régis Fayette-Mikano le 14 mars 1975 à Paris et part vivre à Brazzaville à l'âge de deux ans. Son père est diplomate et le changement est radical pour Régis quand ses parents se séparent.

    Il revient alors en France en 1981 et se trouve dans une situation de déclassement social au sein du quartier sensible du Neuhof à Strasbourg. Sa mère élève seule ses sept enfants dans un environnement propice à la délinquance. Et Régis n'y échappe pas. Selon son propre témoignage dans son récit autobiographique Qu’Allah bénisse la France, il deale, vole, joue les voyous avec pour modèle les caïds du grand banditisme, sans jamais se faire prendre.

    Paradoxalement, il suit en parallèle de brillantes études au collège Saint-Anne à Strasbourg puis au lycée Notre-Dame des Mineurs et enfin à l'Université Marc-Bloch en Philosophie et Lettres classiques jusqu'en licence. Il mène ainsi une double vie à laquelle il n'arrive pas à trouver de sens et est sans cesse partagé entre l'idée de s'éloigner de plus en plus de son quartier et l'envie de se brûler les ailes. Il trouve alors la réponse dans la spiritualité. Né dans une famille de confession catholique, c'est à travers l'islam que Régis Fayette-Mikano développe sa foi.

    À Quinze ans, il se convertit à la religion musulmane et se fait désormais appeler Abd al Malik, qui signifie « serviteur de Dieu ». Comme tout Néophyte avide de connaissances, il ressent le besoin d'intégrer un groupe religieux. Mais celui qu'il rejoint, s'inscrit dans la mouvance radicale du Tabligh, laquelle fait l'objet de vives critiques y compris au sein de l'islam. Passant d'un extrême à un autre, Abd al Malik se met à prêcher la bonne parole dans les cités. Son discours manichéen le plonge dans un islam obscurantiste.

    En cachette, accompagné de son frère et d'amis du quartier, il se met à rapper pour témoigner de la situation des quartiers et dénoncer les injustices et fonde d'ailleurs le groupe New African Poets (NAP). Il se détourne finalement du Tabligh, lorsqu'en son nom on le somme d'arrêter la musique. NAP sort en 1994 un maxi autoproduit, Trop Beau Pour Être Vrai et se fait une notoriété nationale avec l'album La Racaille Sort un Disque en 1996, La Fin du Monde en 1998 avec de prestigieuses collaborations : Shurik'N (IAM), Rocking Squat (Assassin), Faf Larage et, enfin, l'opus A l'Intérieur de Nous, deux ans plus tard.

    Dans le milieu du rap, Abd al Malik fait des rencontres qui vont changer le cours de sa vie. Par le biais du producteur Sulee B Wax (ex-Little MC, groupe de rap des premières heures), le jeune artiste rencontre une certaine Nawell, qui n'est autre que la chanteuse R&B Wallen. Ils tombent amoureux l'un de l'autre et, non sans mal face aux préjugés racistes (il est noir, elle est d'origine marocaine), se marient en 1999. De cette union naît, en 2001, leur fils Muhammad. Toujours en quête de spiritualité, malgré une première mauvaise expérience, Abd al Malik découvre au travers de lectures le soufisme. Il entre alors dans la confrérie Al-Qadiria al-Butchichia et apprend l'amour au sens large et l'acceptation de l'autre auprès de son maître spirituel Sidi Hamza al Qâdiri Boutchichi. Abd al Malik trouve enfin sa voie et se métamorphose en véritable disciple de l'amour universel franchissant les barrières séparant les races, les religions, les hommes et les femmes.

    En 2008, entouré par l'équipe de Gibraltar, soit Gérard Jouannest, son frère Bilal et le batteur Régis Ceccarelli, ainsi que du légendaire arrangeur Alain Goraguer, Abd al Malik conçoit l'album panoramique Dante. Celui-ci comprend notamment le single « Roméo et Juliette » avec la complicité de Juliette Gréco, une relecture du classique de Claude Nougaro « Paris mais... » et de Serge Reggiani (« Le Marseillais ») et un hommage au poète Aimé Césaire. Abd al Malik est devenu, au fil du temps, la seule personne à avoir le droit de lire à Juliette Gréco des extraits des livres d’Albert Camus.
  • Adeline Beck
    23 décembre 2023

    Adeline Beck, la grande prêtresse du musée Vodou

    19 min
    Administratrice et commissaire d’expositions du musée Vodou de Strasbourg et passionnée par la musique et la danse d’Afrique de l’Ouest depuis son adolescence, Adeline Beck est également diplômée de Sciences Po Strasbourg en Politique et Gestion de la Culture. Après s’être engagée plusieurs mois auprès d’une association solidaire dans les bidonvilles de Lima, au Pérou, elle a travaillé en tant qu’animatrice au Festival d’Avignon, assistante du service des relations internationales de Charleville Mézières pour le Festival Mondial des Théâtres de Marionnettes et chargée de communication pour plusieurs Festivals alsaciens.

    À 24 ans, elle se voit confier la direction du Château Vodou par Marc et Marie Luce Arbogast, fondateurs du musée. Depuis, elle met ses compétences au service des divinités vodou.

    Démarrée en 1963 par Marie-Luce et Marc ARBOGAST, la collection réunit aujourd’hui plus de 1200 pièces liées aux cultes des divinités Vodou d’Afrique de l’Ouest. Ce qui en fait la plus grande collection du monde. Sans la persévérance de Marie-Luce, le Château Vodou n’aurait pas pu voir le jour. Membre bénévole de l’association médecins du monde, elle était également très présente au Château Vodou. Elle souhaitait faire découvrir cette culture africaine méconnue au plus grand nombre et mettait ses compétences et son temps libre à disposition du musée.
    Ancien PDG des brasseries Fischer et Adelshoffen, Marc ARBOGAST a acquis puis rénové l’ancien château d’eau à l’abandon, dont les cuves servaient autrefois de réservoir pour alimenter les locomotives à vapeur de la gare de Strasbourg.

    Il collectionne des objets vodous depuis l’âge de 20 ans… En effet, c’est en 1960 qu’il a pris un billet d’avion et s’est envolé pour la première fois en Afrique avec sa femme Marie Luce…. Ce voyage sera le premier d’une longue série pour le couple et les prémisses d’une passion dévorante pour le Vodou.

    Aujourd’hui Marc est propriétaire non seulement du Château, mais aussi de la collection unique et exceptionnelle qu’il abrite.
  • Coline d'Aubret
    16 décembre 2023

    Coline d'Aubret, la psychogénéalogie pour nous libérer des chaînes du passé

    18 min
    Coline d'Aubret a été la première à transmettre les Constellations Familiales dans le monde sous la guidance d’Idris Lahore. Il lui a également demandé de parfaire la méthode EME basée sur la Psychologie Essentielle et sur la Communication Non Violente. Elle a publié plusieurs ouvrages dont le « manuel de relation d’aide ». Elle a été pendant 17 ans directrice des édition SEM et de la revue trimestrielle Science de la Conscience. Pourquoi dans notre vie, rencontrons-nous des schémas répétitifs et douloureux ? Ceux qui nous ont précédés et sans qui, nous ne serions pas là, forment des ensembles de systèmes dont nous sommes un maillon de la chaine humaine.

    L’individu, l’équipe, la famille, le couple, l’entreprise, l’institution, la nation, la planète sont des systèmes qui ont leurs rôles, des priorités, des besoins, une histoire et même, des états d’âmes. Méconnaître ces phénomènes, c'est ne rien comprendre ce qui fait de nous des esclaves du malheur ou des êtres conditionnés donc ni réalisés ni éveillés au meilleur d'eux-mêmes qui semble les attendre en vain.
  • Pacôme Thiellement, un éxégète gnostique
    9 décembre 2023

    Pacôme Thiellement, un éxégète gnostique

    19 min
    Un exégète gnostique nous dit que le réel est toujours ailleurs et qu'il ne se réduit pas à ce que nous en savons. Pacôme Thiellement est né en 1975 à Paris de père français et de mère égyptienne. Il s’est d’abord illustré dans le milieu de la bande dessinée à partir de l’âge de 13 ans en dirigeant le fanzine Réciproquement, auquel participèrent, entre autres, J.C. Menu, Killoffer, Got, Captain Cavern, Olivia Clavel, Pyon, Placid, Muzo et Mattt Konture. Alph’art Fanzine à Angoulême en 1990, le journal est notamment salué par Actuel, Fluide Glacial et Les Cahiers de la BD. Il arrête Réciproquement à 17 ans mais gardera de très fortes attaches avec l’univers de la bande dessinée.

    En 1998, il crée la revue Spectre avec Scott Batty, Thomas Bertay, Luc Fafournoux, Grégory Gutierez, Fabrice Petitjean, Cypora Petitjean-Cerf, Patrica Rousseau, Adrian Smith et Sophie Spaggiari. La revue s'arrête en 2002, année de la publication de son premier livre Poppermost.

    Il s’est occupé de la coordination d’un recueil de travaux écrits et dessinés autour du président Schreber, Schreber Président, publié par les éditions Fage en 2006.

    Il est l’auteur de onze essais d’inspiration exégétique et burlesque : Poppermost – Considérations sur la mort de Paul McCartney (MF, 2002), Economie Eskimo – Le Rêve de Zappa (MF, 2005), Mattt Konture (L’Associaton, 2006), L’Homme électrique – Nerval et la vie (MF, 2008), Cabala – Led Zeppelin occulte (Hoëbeke, 2009), La Main gauche de David Lynch (P.U.F., 2010, réédition augmentée sous le titre Trois essais sur Twin Peaks en 2019), Les Mêmes yeux que Lost (Léo Scheer, 2011), Tous Les Chevaliers Sauvages – un tombeau de l’Humour et de la Guerre (Philippe Rey, 2011), Pop Yoga (Sonatine, 2013), Cinema Hermetica (Super 8, 2015), La Victoire des Sans Roi (P.U.F., 2017), Serpent (Derrière la salle de bains, 2018), Sycomore Sickamour (P.U.F., 2018), Apocalypse Bertrand Mandico (Derrière la salle de bains, 2020), Amandine Urruty je veux dire le fantôme (Editions de l’Eclisse, 2021), Prince des fêtes brûlantes et des aubes froides (Derrière la salle de bains, 2021) et L’enquête infinie (P.U.F., 2021). Il a également coécrit avec Sarah Hatchuel un livre consacré à la série The Leftovers : Le troisième côté du miroir, publié par Playlist Society en 2019.

    Il a écrit un récit, Alice au Soudan, publié par L’Hippopotame de Thèbes en 2000, un roman, Soap Apocryphe, publié par les éditions Inculte en 2012, un feuilleton, illustré par Jonathan Bougard, Les Cinq Livres du King, publié aux éditions Le Feu Sacré en 2014 et enfin un récit autobiographique, Tu m’as donné de la crasse et j’en ai fait de l’or, chez Florent Massot en 2020.

    Ces dix dernières années, il a écrit beaucoup de préfaces ou de postfaces, notamment pour des rééditions de livres de Gébé (Tout s’allume, Wombat, 2012), Topor (Joko fête son anniversaire et La vérité sur Max Lampin, Wombat, 2016 et 2020), Frank Zappa (Them or Us, Philarmonique, 2018), Antonin Artaud (Le théâtre et son double, Payot, 2019), Chloé Delaume (La nuit je suis Buffy Summers, ère, 2020), Colette Thomas (Le Testament de la Fille Morte, Prairial, 2021). Depuis 2018, il apparaît aussi sur les bonus des DVD édités par Potemkine de David Lynch (Eraserhead, Fire Walk with me, David Lynch-The Art Life), Jacques Rivette (Céline et Julie vont en bateau, Haut Bas Fragile, Secret Défense, Jeanne la Pucelle) et Lars Von Trier (The House that Jack built).

    Il a également traduit les sonnets de William Shakespeare consacrés à la Dark Lady - traductions publiées en coffret par Littérature Mineure en 2019.

    Il est le co-auteur avec Thomas Bertay de la collection de films expérimentaux regroupés sous le nom de Le Dispositif : 52 vidéos expérimentales
  • Hintermann
    2 décembre 2023

    Mémona Hintermann, foi, métissage culturel et méritocratie

    19 min
    Memona Hintermann (née Afféjee le 19 janvier 1952 au Tampon, île de La Réunion) est une journaliste et grand reporter pour la chaîne de télévision française France 3.

    Fille d’un musulman réunionnais d’origine indienne, Memona Hintermann a choisi la religion catholique de sa mère bretonne, tandis que ses frères sont musulmans ; le témoignage de cette journaliste issue d’une famille multiculturelle très pauvre, est donc exemplaire. Elle parle de sa foi chrétienne avec une grande vigueur. Elle dit sa tranquille absence de complexe vis-à-vis de ses confrères journalistes, qui lui disent qu’être chrétien « n’est pas sérieux » quand ils la voient sortir d’une église et « je leur réponds : mais si, c’est très sérieux ! ».

    Dans son livre autobiographique Tête haute, elle écrit avoir été obligée dès l'âge de 4 ans de chaparder pour pouvoir manger. Cette même année, son frère Hamza meurt de fièvre. En 1971, elle gagne le concours de l'Office de radiodiffusion télévision française (ORTF) à Saint-Denis-de-la-Réunion.

    En 1973, elle obtient une maîtrise de droit.
    Arrivée en France métropolitaine, en 1976, Memona Hintermann commence par présenter le journal télévisé régional à France 3-Orléans avant de présenter le journal télévisé national.

    En 1984, elle devient grand reporter au service Étranger et part couvrir la plupart des grands conflits dans le monde, elle a ainsi couvert la chute du mur de Berlin et les guerres de Yougoslavie. Elle est spécialiste du Moyen-Orient et de l'Afghanistan. Elle est actuellement l'une des journalistes vedettes de la chaîne.

    Elle publie en 2007 un ouvrage autobiographique Tête haute qui relate son enfance à La Réunion dans une famille multiculturelle très pauvre.
    En décembre de cette même année, elle prend fortement position contre les honneurs accordés au colonel Kadhafi lors de sa visite officielle en France et affirme qu'en 1984, en Libye, ce dernier a tenté de la violer après lui avoir laissé entendre qu'il lui accorderait un entretien.

    Elle publie en janvier 2009 un ouvrage à quatre mains avec son mari, le journaliste allemand Lutz Krusche : Quand nous étions innocents : un amour franco-allemand.

    Elle critique la « lâcheté » de beaucoup de chrétiens français dans divers domaines (parce qu’ils se laissent intimider par l’époque et ses accusations envers le christianisme) ; Et s'indigne devant le fait que des Tunisiennes ne portant pas le voile à Tunis « se voilent à leur arrivée en France » ; Elle affirme l’existence d’un Islam raisonnable (« celui de mes frères ») compatible avec la société française, à condition que celle-ci fasse respecter ses valeurs collectives. Elle affirme enfin que courage et cohérence sont partout possibles.
  • Sonia Mabrouk
    18 novembre 2023

    Sonia Mabrouk, Reconquérir le sacré

    19 min
    “On ne comprend absolument rien à la civilisation moderne si l'on n'admet pas tout d'abord qu'elle est une conspiration universelle contre toute espèce de vie intérieure.” Cette citation de Bernanos dans La France contre les robots pourrait servir d'exergue au livre de Sonia Mabrouk. Entre témoignage intime et pamphlet sur nos sociétés désenchantées, le nouveau livre de Sonia Mabrouk invite le lecteur à s’ouvrir pleinement au monde, et à ne plus refuser ce qu’il ne comprend pas.

    « Ma conversion au sacré s’est faite en plusieurs étapes. Ce ne fut pas une révélation brutale et soudaine ; plutôt une succession de moments à la fois intimes et universels, un cheminement dans le temps vers des fragments de sacré, une compréhension de quelque chose qui nous précède et qui nous suit, qui en tout cas nous dépasse.

    Je dirais aussi que, dans mon cas, j’ai reçu le sacré comme on reçoit la foi. À un moment précis, le sacré a fini par s’imposer dans mon existence. Était-ce le fruit du hasard, ou était-ce un événement déjà inscrit en moi ? Impossible à dire. Une chose est sûre : la vie s’en est mêlée, et depuis, tout a changé. »

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