LE POINT DE VUE DE PIERRE DURIEUX - C'est la Saint-Joseph, et Pierre Durieux s'improvise hagiographe de ce Saint à l'histoire si connue mais pourtant si incomplète. Joseph aura sûrement incarné les habitudes d'un père de famille normal, demandant à mettre le couvert, appelant son fils... Uchronie signée Pierre Durieux.
Bonne fête à tous les Joseph, oui ! à mon fils, en particulier !
Bonne fête à tous les travailleurs, à ceux qui espèrent un travail,
Aux charpentiers, menuisiers, ébénistes, charrons, bûcherons,
Bonne fête aux pères adoptifs, et à tous les pères qui sont sur terre !
Aux songeurs, à ceux qui se fient à leurs rêves, à leurs intuitions,
A ceux qui obéissent, sans trop se poser de question,
A ceux qui acceptent de ne pas tout comprendre,
Bonne fête à ceux qui achètent une maison ou qui cherchent à la vendre,
Saint Joseph ! Gardien des cœurs purs, espérance des malades, consolateur dans la souffrance, patron des personnes mourantes,
Saint Joseph, gardien du Rédempteur, protecteur de l'Église, soutien des familles, terreur des démons !
Saint Joseph, saint patron des familles, des voyageurs, des immigrants, entre autres !
Bonne fête aux hommes discrets, silencieux, timides.
Bref… c’est la fête pour pas mal de monde aujourd’hui !
Qu’a-t-il donc dit, Joseph, pour se retrouver accroché à tant de causes, pour être le réceptacle de tant de prières ?
Les Evangiles n’ont-ils pas publié une phrase, pas une seule de lui.
On aurait aimé une idée, voire seulement un mot, du papa terrestre de Jésus.
On s’y serait accrocher comme à un testament, une punchline, une idée force ! mais non, rien !
Comme le dit le Pape François : « Il ne faut pas beaucoup d’imagination pour remplir le silence de l’Évangile » à son sujet (Patris corde § 5) alors, on peut se risquer à deviner quelques scènes…
Allez, je vous emmène !
Imaginons. Noël. Joseph entre dans la grotte de Bethléem. Il sait l’imminence de l’accouchement de Marie. Et puis, il sort de son sac quelques provisions : « On va quand même déjeuner ».
Imaginons encore. La fuite en Egypte. Joseph accélère pour fuir le massacre des innocents. Et puis, sur la route, un aubergiste leur propose de… déjeuner.
Imaginons enfin. Quelques temps après, de retour d’Egypte, Joseph retrouve son clan à Nazareth. Et, il prend plaisir à inviter ses proches : « Restez donc déjeuner ! »
Imaginons toujours la vie cachée de Nazareth : une succession de grands travaux, et de modestes repas. Comme dans les familles de ce temps-là, et comme dans toutes les familles de tous les temps, sonne régulièrement l’appel : « à table ! Jésus… à table ! »
Et puis il y eut cette fugue de Jésus au Temple et l’inquiétude de ces trois jours sans le retrouver. Et Marie, de retour à la maison, a bien dû se remettre en cuisine, avant que Joseph ne s’exclame quelque chose, du genre : « Jésus, veux-tu bien t’occuper – aussi - des affaires de ta mère, et venir à table ? »
Oh, bien sûr, tout cela n’est que pure imagination… Mais c’est peut-être possible… ou probable !
Joseph a bien dû parler ! Il a certainement prononcé le prénom de son Fils ?
Oui, mais il convenait de faire un grand silence pour accueillir le Verbe.
Imagine-t-on le Fils de Dieu s’incarner au beau milieu d’un bavardage ?
Voilà, pour moi Joseph, c’est celui qui a appris à Jésus à passer à table.
Et c’est justement ce que fait Jésus avec nous !
Après la Passion et la Résurrection, après l’envoi en mission, comment Jésus a-t-il conclu son Évangile ? Par ces deux mots : « Venez déjeuner ! » (Jn 21, 12). C’est en effet la dernière phrase de Jésus aux disciples réunis, dans l’évangile de Jean. Le plus mystique des évangélistes achève le récit de la vie nouvelle autour d’un feu, d’un poisson grillé et d’un pain.
La théologie la plus élevée se termine dans une assiette !
Allez, bonne fête de la St Joseph chers amis.
Aujourd’hui, ce n’est pas Carême. Alors, préparez-vous un bon déjeuner !
A table !
Des chroniqueurs d'horizons variés nous livrent leur regard sur l'actualité chaque matin à 7h20, dans la matinale.
- Le lundi : Stéphane Vernay, directeur de la rédaction de Ouest-France à Paris, et Arnaud Benedetti, rédacteur en chef de La revue politique et parlementaire ;
- Le mardi : Corinne Bitaud, agronome et théologienne protestante, et Marie-Hélène Lafage, consultante en transition écologique auprès des collectivités territoriales ;
- Le mercredi : Clotilde Brossollet, éditrice, et Pierre Durieux, essayiste ;
- Le jeudi : Antoine-Marie Izoard, directeur de la rédaction de Famille chrétienne ; Aymeric Christensen, directeur de la rédaction de La Vie ;
- Le vendredi : Blanche Streb, essayiste, chroniqueuse, docteur en pharmacie, auteure de "Grâce à l’émerveillement" (éd. Salvator, 2023), "Éclats de vie" (éd. Emmanuel, 2019) et "Bébés sur mesure - Le monde des meilleurs" (éd. Artège, 2018), et Elisabeth Walbaum, Déléguée à la vie spirituelle à la Fédération de l'Entraide Protestante.
Suivez l’actualité nationale et régionale chaque jour
RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !