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Fin de vie : écouter la voix des plus fragiles, par Blanche Streb

Fin de vie : écouter la voix des plus fragiles, par Blanche Streb

Un article rédigé par Blanche Streb - RCF, le 12 avril 2024  -  Modifié le 16 avril 2024
Le point de vue de 7h55 Projet de loi fin de vie : écouter la voix des plus fragiles, par Blanche Streb

Point de vue de Blanche Streb - Des personnes qui se sentent menacées parce qu’elles portent une fragilité visible. Elles ont tenu une conférence de presse mercredi 10 avril aux abords de l’Elysée, à l’appel du collectif "Soulager mais pas tuer".

Blanche Streb. © Paul-Augustin Frecon Blanche Streb. © Paul-Augustin Frecon

Pour déposer les 30 000 signatures de l’appel solennel initié par leur parrain, le regretté Philippe Pozzo di Borgo, lui-même tétraplégique et qui avait inspiré le film Intouchables, le collectif "Soulager, mais pas tuer" a tenu une conférence de presse

Devant ce projet de loi présenté mercredi 10 avril en conseil des ministres, les personnes vulnérables ressentent des peurs légitimes, auxquelles nous devrions tous être sensibles, même quand on se croit fort, parce qu’en réalité, nous sommes et serons tous concernés. Ce qu’il faut craindre ? Tout simplement ce qui se passe quand on légalise le suicide assisté et l’euthanasie. Il suffit de jeter un œil sur les rares pays qui l’ont fait. Ça bouleverse toute une culture. C’est un changement de regard complet de tous sur tous. Et celui-ci aboutit à l’exclusion et à l’auto-exclusion des plus fragiles. J’ai pu lire leurs témoignages et je suis heureuse de leur donner un écho ce matin.

Mon immense crainte, si on la propose, est que l'on renonce à développer les aides à vivre

Caroline, venue de Bourgogne, a partagé une image très parlante : "si j’étais un coureur du tour de France, peinant mais bien vivant, à qui les supporters lanceraient "arrête, c’est trop dur pour toi !" plutôt que "vas-y, on est avec toi !". Comment croire que ça ne changerait rien ?"

Isabelle Mordant, mère et aidante de Thomas atteint d'une maladie génétique rare et grave, et autrice d'un livre magnifique nous alerte : "Une "aide à mourir" serait simple à mettre en œuvre, peu coûteuse et d'une efficacité redoutable. Mon immense crainte, si on la propose, est que l'on renonce à développer les aides à vivre dont mon fils, et d'autres personnes dans sa situation, ont tant besoin, et qu'on prive ainsi ces personnes du choix de vivre".

La crainte d'être poussé à demander le suicide assisté

Carolina, venue de Toulouse, atteinte de la maladie des os de verre, nous dit : « En permettant le suicide assisté, quelles considérations pourrons-nous attendre et espérer ? Bien sûr, on ne me tuerait pas directement… Mais on me pousserait sûrement à le demander, ou on m’en ferait la proposition. Alors, pour que notre dignité ne soit pas abaissée à une dignité de rentabilité, aidons-nous à vivre, et pas à mourir ! ».
Et à Gérard, handicapé de naissance, le mot de la fin : « Jamais je n’aurais voulu manquer l’expérience de la vie ».
En 2023, Agnès Firmin le Bodo avait affirmé « ceux qui veulent mourir, il suffit de deux jours en soins palliatifs pour qu’ils veuillent vivre ! ». Alors bon sang, arrêtez cette loi avant qu’elle ne fasse trop de dégâts.

Le point de vue de 7h55 "Le projet de loi fin de vie fait froid dans le dos", s'inquiète Blanche Streb
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Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
Le point de vue de 7h55

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