Saison 2024-2025 : un grand succès pour les stations de ski

Les vacances d’hiver touchent à leur fin, et les stations de ski françaises peuvent se réjouir de la saison 2024-2025. Bien que les chiffres officiels soient attendus dans quelques semaines, les premières tendances sont très positives. 

Un bilan hivernal positif

“Nous sommes à 83 % de remplissage moyen sur l'intégralité des vacances de février et on est identique à 2024, qui reste l'une des toutes meilleures saisons”, souligne Jean-Luc Boch, maire de La Plagne et président des maires de stations. Anne Marty, directrice de Domaines Skiables de France, confirme le succès de cette saison : “que ce soit la Savoie, la Haute-Savoie, les Alpes du Sud, le Massif Central, les Pyrénées, et même les Vosges et le Jura qui avaient particulièrement souffert l’année passée, tout le monde a très largement tiré son épingle du jeu”. Les taux d’occupation durant les fêtes de Noël et du Nouvel An ont également battu des records. “Les vacances de Noël sont déterminantes au fait de venir en montagne. Cette année, les clients sont venus en masse, et je rappelle que c'est 70 % de Français qui fréquentent nos stations”, précise le maire de la Plagne.

Un succès grâce à l’enneigement

Contrairement à 2023-2024, où la neige avait manqué, l’enneigement important en début de saison a été un facteur clé : ”les vacances de Noël représentent 20 % de notre chiffre d'affaires en moyenne. Cette année, elles ont bien fonctionné partout, sûrement grâce à la neige qui est tombée vraiment au tout début des vacances. Dès le lendemain de Noël, les gens sont arrivés pour de courts séjours qui n'étaient manifestement pas prévus et qui ont été réservés en dernière minute”, explique Anne Marty.

Cette dynamique se reflète aussi dans les demandes de cours à l’École du Ski Français (ESF), en forte augmentation cette année. “On constate une avance de 3,6 % en termes d'heures d'enseignement par rapport à l'année dernière. Ça représente 90 000 heures. Pour faire simple, on arrive proche des 3 millions d'heures d'enseignement à cette période sur un volume de 4,5 millions d'heures d'enseignement sur la saison complète" détaille Jérémie Noyret délégué général adjoint de l'ESF.

Une activité coûteuse mais qui séduit toujours

Le ski, souvent considéré comme une activité coûteuse et réservé à une minorité, se démocratise de plus en plus, comme le montre une étude d’Atout France (agence publique du tourisme) et de l’institut Harris Interactive, réalisée auprès d’un échantillon de 7 300 personnes, qui révèle que 58 % des foyers pratiquant le ski alpin ont des revenus inférieurs à 4 000 euros par mois. Jean-Luc Boch rappelle d’ailleurs l’existence d’alternatives plus économiques : “dans plusieurs stations, vous avez des systèmes d'hébergement comme de l'hostellerie ou des logements collectifs, qui permettent à toutes les bourses de profiter de la montagne”.

Poursuivre la diversification en montagne

Toutefois, l’ombre du changement climatique plane toujours sur les stations : “Il est important de se diversifier pour renforcer l’attractivité de nos territoires et pour retenir nos visiteurs. Il y a effectivement un manque de neige en perspective du réchauffement climatique, mais au-delà de ça, l’attractivité de nos territoires est portée vers cette diversification”, estime Anne Marty. Par ailleurs, selon une étude de la Cour des comptes parue en février 2024, de nombreuses stations de moyenne montagne pourraient avoir du mal à survivre d’ici 2050. En 2021, des chercheurs de Météo-France indiquaient, dans une étude, que l’enneigement dans les Alpes avait diminué d'environ un mois en 50 ans, en dessous de 2 000 mètres d’altitude.