Crise des urgences, déserts médicaux : François Braun défend une refondation du système de santé
Ancien ministre de la Santé et médecin urgentiste en Lorraine, François Braun était l’invité de l’émission « Politiquement Vôtre » sur RCF Jerico Moselle. Il revient sur son passage au gouvernement et plaide pour une réforme pragmatique du système de soins, adaptée aux réalités du terrain et aux attentes des citoyens.
François BraunMédecin urgentiste, François Braun a passé une grande partie de sa carrière au cœur des hôpitaux de Nancy et de Metz-Thionville. Appelé en 2022 à la tête du ministère de la Santé, il se dit « jamais encarté » et revendique une approche issue de la société civile.
Son arrivée au gouvernement, bien que brutale, s’est appuyée sur une connaissance fine du système hospitalier. Il reconnaît cependant la nécessité d’un apprentissage politique rapide : « Il faut être bien entouré et accepter de ne pas tout maîtriser soi-même. »
Répondre aux urgences sans céder à l’immédiateté
De retour à Metz en tant que conseiller du directeur général du CHR, François Braun continue de défendre une vision transversale de la santé. Il alerte sur les limites du système actuel : surcharge des urgences, pression démographique, impatience croissante des patients.
« La santé est perçue comme un service à la demande, mais ce n’est pas un bien de consommation. »
Pour répondre à cette évolution, il soutient la généralisation du SAS (Service d’accès aux soins) accessible via le 15, permettant une orientation rapide et adaptée, en lien avec la médecine de ville.
Déserts médicaux : sortir de l’approche comptable
Face à la question des déserts médicaux, Braun invite à dépasser la logique purement statistique.
« La Meuse est un désert médical. Borny est un désert médical. La Patrotte est un désert médical, plein de secteurs sont des déserts médicaux. Pour moi, la question n'est vraiment pas là. Quels sont les besoins de la population ? Comment est-ce qu’on répond aux besoins de la population ? »
Et il propose ainsi une réponse centrée sur les besoins et non sur une densité figée de médecins. « Il faut admettre qu’on ne reviendra pas à un médecin dans chaque village, mais cela ne veut pas dire abandonner ces territoires. »
Il insiste sur les solutions déjà mises en place en Moselle : maisons de santé, téléconsultations, coopération entre hôpital et médecine libérale.
Pour lui, c’est en repensant l’organisation des soins que l’on pourra répondre efficacement aux attentes.


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