
Dans le contexte troublé que nous connaissons aujourd'hui, le mot "drone" est omniprésent. Il peut à la fois servir dans des conflits modernes comme à des fins pacifiques.
Retour sur le mot drone
Il s’agit d’un mot anglais mais que nous prononçons à la française, il a été inventé en 1946, appliqué alors à un missile, le terme étant né d’une onomatopée, c’est-à-dire créé en imitant le bruit de l’objet ou de l’animal désigné, et ici, il est fait référence au bruit produit par un missile assimilé à celui d’un faux bourdon, d’où ce nom : "drone ". Le mot ainsi conçu entrait en langue française en 1954. En fait, on évoque là le drone moderne, parce qu’en fait dès 1933, en page 9 du Journal hebdomadaire de la locomotion aérienne, Les Ailes, une revue dirigé par Georges Houard, on pouvait lire le commentaire suivant : " Partisan convaincu de l’avion très léger et de la puissance réduite, M. Lowe Wylde […] nous indique les caractéristiques et les performances de cette bonne machin – Good morning, Mr Lowe dWylde. Mes félicitations pour votre vol sur le Drone ! "
Deux ans plus tard, en 1935, on pouvait lire en page 5 de l’Aéro, du 27 décembre cet autre commentaire "Le Drone est bâti comme un planeur, larges ailes, grandes envergure, poids au mètre faible, contrôles simples, de sorte qu’il a la même capacité de se poser doucement et paisiblement dans de petits champs, à une allure d’une lenteur absurde." Cet article correspondait de fait à une comparaison entre le Pou du ciel et le Super-Drone, mais tous deux nécessitant un pilote. Il faut donc attendre 1946 pour que les drones soient cette fois-ci des avions robots sans pilotes, radio-guidés, et pouvoir lire dans France soir le 13 août 1946 ceci : "Les drones dont j’ai déjà parlé il y a quelques semaines ont accompli leur mission sans la moindre défaillance." Et visionnaire, quel titre avait choisi l’auteur de l’articles ? "Les Drones plus effrayants que la bombe atomique." Voici maintenant le définition actuelle du drone, donnée dans Grand Robert : "Aérodyne sans équipage embarqué, télécommandé ou programmé" avec pour exemple "Drones militaires, Drones de surveillance, équipé d’une caméra." Diable ! mais que peut bien être un aérodyne ?
Il a été créé en 1928, en tant que terme général pour désigner tout appareil volant plus lourd que l’air, à envol vertical précise le TLF. Ce mot construit avec aéro, et dyne, racine grecque voulant dire force. Très franchement, je préfère la définition du "drone" par l’Académie française : "Engin mobile sans équipage, le plus souvent aérien, et qui peut être soit programmé, soit télécommandé." Avec un exemple très explicite : "Le drone, à la différence du missile, est réutilisable. Les drones sont équipés d’armes ou de systèmes de collecte d’informations."
Le dernier exemple nous éclaire sur un type de drone auquel on ne songe jamais : "Certains drones sous-marins permettent de détecter les mines." Y est aussi ajouté ce commentaire : "Surveiller des manifestations, pulvériser des insecticides, inspecter des lignes à haute tension au moyen d’un drone." Franchement, bravo l’Académie française. Voici la définition la plus simple qui soit : "Son pilote reste au sol." Ou encore "objet volant identifié." Ajoutons qu’on souhaiterait qu’il soit toujours pacifique !
Jean Pruvost, lexicologue passionné et passionnant vous entraîne chaque lundi matin dans l'histoire mouvementée d'un simple mot, le mot de la semaine !
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