Un nouvel outil en Haute-Loire pour accompagner la perte d'autonomie et le handicap
Le conseil départemental de Haute-Loire a approuvé le schéma départemental de l’autonomie. Ce document vise à mieux accompagner les personnes en perte d’autonomie ou en situation de handicap sur les 5 ans à venir. Une nécessité face au vieillissement de la population.
Entre 2014 et 2020, la part d'habitants de Haute-Loire de plus de 60 ans est passée de 29 % à 32% /image d'illustration PixabayLe nombre d’habitants de Haute-Loire de plus de 60 ans continue de progresser. Sur les 227 500 altiligériens, 73 000 ont dépassé cet âge. Cela représente 32% de la population. Les personnes âgées en perte d’autonomie augmentent. Marie-Agnès Petit, la présidente du Conseil départemental projette 4500 personnes âgées supplémentaires dans les 4 à 5 ans à venir. Actuellement, le nombre de bénéficiaires de l’allocation personnalisée d’autonomie augmente.
La Haute-Loire compte 28 033 personnes en situation de handicap. Depuis 2021, les bénéficiaires des prestations versées au titre du handicap progressent. Le département précise que ces « tendances vont se poursuivre dans les prochaines années ». Les besoins d’accompagnements des personnes en perte d’autonomie, en situation de handicap mais aussi de leurs aidants ne vont pas aller en diminuant selon la collectivité qui pilote la politique autonomie.
4 axes sur un document unique : une des priorités, les aidants
Pour répondre à ces enjeux, un schéma départemental de l’autonomie a été construit avec tous les acteurs du territoire concernés par ces enjeux. Il en ressort un document commun qui regroupe les questions autonomie et de handicap « une première » selon Marie-Agnès Petit. « Il est important d'accompagner la personne, quel que soit son parcours, quel que soit son profil. Nous avions déjà fait le schéma départemental de la protection de l'enfance. Il nous manquait simplement à regarder comment accompagner encore mieux ces personnes, qu'elles soient âgées ou qu'elles soient en situation de handicap. Parce qu'on peut se retrouver dans les 2 cas, être âgé et être aussi en situation de handicap » explique la présidente du Conseil départemental de Haute-Loire.
Le document est construit autour de 4 axes, qui se décomposent en orientations et en objectifs. Le premier consiste à « préserver les capacités de chacun ». Celui-ci vise notamment « reconnaître le statut d’aidant et accorder une vraie place et un soutien renforcé aux aidants ». Cela passe par l’évaluation régulière de leurs besoins et le développement de solutions d’aides. « Il est important de regarder comment aider ou accompagner un aidant qui de temps en temps, à force, peut se retrouver lui aussi en situation difficile parce que trop fatigué ». Le département chiffre à 38 000 le nombre d’aidants en Haute-Loire.
Marie-Agnès Petit souligne aussi l’importance de la prévention. Cela, dans le schéma passe par un travail partenarial et une meilleure information et une information adaptée.
Des réflexions sur les services à domicile et mieux adapter l’accompagnement du handicap
Un des axes est de « soutenir les projets de vie à domicile ». L’idée est de mieux anticiper la perte d’autonomie à travers l’adaptation des logements mais aussi de prendre en compte les questions d’autonomie dans le développement des mobilités et des aménagements. Un travail est également mené sur le les services d’aide à domicile (SAD) et les services de soins infirmiers à domicile (SSIAD). « On a aujourd'hui des services qui existent mais qui sont un peu chacun en silo. Nous sommes en train de regarder comment les SSIAD et les SAD peuvent, demain être l'interlocuteur unique pour accompagner la personne chez elle à domicile » précise Marie-Agnès Petit.
L’enjeu, une fois que la personne ne peut plus rester chez elle, est aussi de penser à des solutions alternatives avant l’EHPAD. C’est par exemple des résidences jeunes séniors, des résidences services. Les personnes sont chez elles mais avec des services et un accompagnement autour.
Le 3e axe s’engage à proposer des « réponses modulables et adaptées ». Sur le volet du handicap, l’ambition de Marie-Agnès Petit est « non pas de trouver une place, non pas de cocher la case, mais de regarder en fonction du profil ou du parcours de la personne, comment on peut encore mieux l'accompagner ». Pour cela elle évoque le rôle clé des équipes de la Maison départemental de l’autonomie qui auront pour mission de définir l’accompagnement et l’équipement le plus adapté notamment dans le cas d’un enfant ou adolescent en situation de handicap. L’ambition : « être au plus près du parcours des usagers » explique-t-elle.
Le dernier axe lui se concentre sur l’animation de la politique de l’autonomie dans le département et l’application aux différents territoires de la Haute-Loire. Marie-Agnès Petit estime que ce schéma permet de se projeter dans les 10 à 15 prochaines années.
