Prison de Condé-sur-Sarthe : quels aménagements pour l’arrivée des 40 narcotrafiquants ?
D'ici le 15 octobre prochain, 40 narcotrafiquants devraient être incarcérés au sein du nouveau quartier de lutte contre le crime organisé du centre pénitentiaire d’Alençon-Condé-sur-Sarthe. Visite des nouveaux aménagements.
La prison de Condé-sur-Sarthe s’apprête à accueillir 40 narcotrafiquants. © RCF OrneTravaux de sécurisation, recrutements… la prison de Condé-sur-Sarthe s’apprête à accueillir 40 narcotrafiquants au sein de son nouveau quartier de lutte contre le crime organisé (QLCO) le 15 octobre 2025. Le centre pénitentiaire de l’Orne a été choisi en mars dernier pour devenir l’une des deux prisons de haute sécurité destinées aux narcotrafiquants, avec celui de Vendin-le-Vieil dans le Pas-de-Calais.
Ce lundi 6 octobre 2025, le ministre de la justice Gérald Darmanin avait annoncé sa venue au centre pénitentiaire d'Alençon-Condé sur Sarthe pour inaugurer ce nouveau quartier. Sa venue a été annulée suite à la démission du gouvernement. Les élus et la presse ont tout de même pu visiter les nouveaux aménagements.
Un bâtiment conçu pour limiter les déplacements des détenus au sein de la prison
« D'ici quelques jours ou semaines, ce bâtiment sera occupé uniquement par les détenus relevant de la criminalité organisée », détaille Vincent Vernet, directeur du centre pénitentiaire d’Alençon-Condé-sur-Sarthe, lors de la visite de la coursive. Un bâtiment classique pour la prison ornaise, déjà très sécurisée, mais son organisation est nouvellement pensée. Vincent Vernet cite notamment « un surnombre d'agents par rapport aux détenus sur l'ouverture de portes ». La majorité des activités des détenus sera concentrée au sein du QLCO « pour sectoriser les choses et étanchéifier par rapport aux autres quartiers ». Une salle de visioconférence a été installée ainsi que de petites salles de sport au sein des coursives.
L'objectif de ce quartier de lutte contre la criminalité organisée est de limiter les déplacements des détenus au sein de la prison. La nouvelle unité sanitaire du QLCO accueille notamment de nombreux professionnels de santé au sein même du bâtiment : des médecins généralistes, un cabinet dentaire, d’ophtalmologie, de radiologie, un médecin psychiatre… Tout autre intervenant extérieur en médecine peut intervenir dans cette unité sanitaire à la demande. « Le souhait de l'administration pénitentiaire est d'éviter un maximum de mouvements y compris en interne, explique Hervé Tourmente, préfet de l’Orne. Tous les professionnels de santé se voient appliquer le protocole de sécurité de la même manière que n'importe quel visiteur. » Un dispositif permettant aussi d'éviter les pressions extérieures sur les intervenants.
Un quartier nouvellement sécurisé avant l’arrivée des narcotrafiquants
« Quelques travaux ont été réalisés pour parfaire à la sécurisation de la structure », souligne Sébastien Cauwel, directeur de l'administration pénitentiaire. Une triple protection des fenêtres a notamment été installée, « ce qui empêche les échanges d'une cellule à l'autre ».

Afin de sécuriser les cellules, des passes-menottes ont été placées : il s’agit d’une ouverture dans la porte de la cellule permettant au détenu d’y passer ses poignets. Les portes des cellules ont également été dotées d’arrêtoirs, empêchant le détenu de pousser la porte lors de son ouverture. « Un dispositif anti-drone a été positionné il y a quelques jours et l'établissement est déjà doté en brouillage de téléphonie », conclut Sébastien Cauwel.
Ce quartier de lutte contre la criminalité organisée doit ouvrir le 15 octobre. 40 détenus y seront incarcérés à cette date.


