
D'après des journalistes ayant échangé directement avec le Saint-Père, Léon XIV devrait bien se rendre en Turquie pour fêter les 1 700 ans du Concile de Nicée. Le projet préparé par François sera donc le premier voyage papal du pontificat. Un symbole fort montrant l'attachement de Léon XIV à l'œcuménisme.
L’information est parvenue après un bref échange entre Léon XIV et des journalistes, en marge de la conférence de presse tenue par le Saint-Père devant les médias du monde entier lundi 12 mai. Le pape fraîchement élu devrait bien se rendre en Turquie pour y célébrer les 1 700 ans du Concile de Nicée. Un premier voyage qui reprend un projet mis en place par François.
Entre les selfies et les poignées de main, Léon XIV aurait répondu “Je sais, nous nous y préparons” aux questions de journalistes lui demandant s’il comptait se rendre à Iznik, actuelle Nicée, comme il était prévu par François. Le pape argentin aurait dû y rencontrer les plus hautes instances des Églises d’Orient afin d’y célébrer l’œcuménisme, voulu et couché sur le papier par les Pères de l’Église il y a 1 700 ans.
Pour ce qui est du calendrier, en revanche, aucune date n’a été fixée. Si François avait prévu de se rendre dans le Nord de la Turquie le 24 mai, Léon XIV ne pourra pas tenir les délais. Le souverain pontife a un agenda bien chargé pour les prochaines semaines : messe d’intronisation le 18, visite du tombeau de Saint-Paul le 20, première audience générale sur la place Saint-Pierre le 21, rencontre avec la Curie romaine le 24… Le déplacement en Turquie devra donc attendre.
Il n’en sera pas moins symbolique. Le déplacement papal devrait marquer la volonté de Léon XIV de poursuivre le travail de rapprochement œcuménique mené par François. L’argentin avait notamment été le premier pape à rencontrer le patriarche orthodoxe russe depuis le schisme de 1054.
Si les papes tiennent tant à se rendre en Turquie, c’est parce que le Concile de Nicée est fondateur. En 325, près de 300 évêques de toutes les provinces orientales de l’Empire romain se retrouvent en Bythinie, sur la côte Nord de la Turquie. En jeu au concile un point théologique non négligeable : la nature du Fils.
Au IVe siècle coexistent plusieurs courants idéologiques avec différents points de vue sur la divinité du Père et donc du Fils. Le courant arien, mené par le prêtre Arius, défend l’idée que le Fils n’est pas de même nature que le père et donc qu’il ne faut pas adorer le Christ. Pour préciser ce point théologique se réunissent à Nicée des prélats de tous les courants idéologiques.
À l’issue du rassemblement nicéen, une conclusion non-négociable : le Fils est de même nature que le Père et doit donc être adoré, comme le précise le credo rédigé à Nicée “Je crois en seul seigneur, Jésus-Christ, le fils de Dieu, né du Père avant tous les siècles : Il est Dieu né du vrai Dieu, lumière né de la lumière, vrai Dieu, né du vrai Dieu, engendré non pas créé, de même nature que le Père”.
En se rendant à Nicée, Léon XIV vient donc à nouveau montrer la volonté de l'Église catholique de travailler avec les autres branches du christianisme, au-delà des différences idéologiques. Pour autant, il réaffirmerait aussi l'indépendance théologique de l'Église catholique, confirmant ainsi son rôle de pasteur tant souhaité par le conclave.
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