Élection du pape Léon XIV : la réaction d’un prêtre augustin
Présent place Saint-Pierre au moment de l’annonce, le père Vincent Cabanac, curé de la paroisse Saint-Augustin de l’Aqueduc à Montpellier, raconte l’émotion et la surprise de cette soirée historique. Un témoignage entre espérance, mémoire et foi.
Le père Vincent Cabanac, prêtre augustin © V. Alzieu / RCF“Un moment suspendu”
Il était 17h30 passées. Le ciel romain se couvrait, la foule patientait, pensant devoir attendre un scrutin supplémentaire. Et soudain, la fumée est apparue… blanche. “Ça a surpris tout le monde !” confie le père Vincent Cabanac, encore ému en repensant à cette scène. “L’attente s’est tendue, car il a fallu plus d’une heure avant que le nom du pape soit enfin révélé. Un vrai moment suspendu.”
Une surprise sur toute la ligne
Léon XIV, un pape américain. “Ce n’était pas le favori des conversations sur la place”, remarque le prêtre montpelliérain. “Beaucoup espéraient un pape italien ou philippin. Le choix a déjoué les pronostics.” À cela s’ajoute une élection rapide : seulement quatre scrutins ont été nécessaires. Pour le père Cabanac, cette rapidité témoigne d’une forte convergence au sein du conclave.
Un pape humble et enraciné
Ce qui a surtout marqué le père Cabanac, c’est la première apparition du pape Léon XIV au balcon : “Un homme discret, au sourire simple. On sentait l’humilité.” La phrase choisie par le pape pour s’adresser à la foule l’a touché : “Avec vous, je suis chrétien ; pour vous, je suis évêque.” Une citation de saint Augustin que le prêtre, lui-même augustin, reçoit comme un clin d’œil spirituel.
“Ce choix me touche d’autant plus qu’il vient d’un ordre qui m’est cher. Il a vécu longtemps à deux pas du Vatican, en tant que supérieur général de l’ordre des Augustins. C’est un homme enraciné, marqué par Jean-Paul II et Benoît XVI, mais aussi proche des intuitions du pape François.”
Prudence sur les étiquettes
Alors que certains commentateurs cherchent déjà à classifier le nouveau pape (proche des pauvres, inspiré par Laudato Si’, mais perçu comme plus conservateur sur d’autres points), le père Cabanac préfère la prudence : “Ne tirons pas de conclusions hâtives à partir d’une seule apparition. Il s’inscrit dans une lignée de simplicité. Même son choix de nom, Léon XIV, dit quelque chose : pas de nouveauté provocante, mais une continuité assumée.”
Un appel à la paix et à la mission
Le nouveau pape a lancé un double appel : devenir des artisans de paix et des missionnaires du quotidien. Des mots qui résonnent fort pour le père Cabanac et pour les communautés locales : “C’est un programme exigeant, mais profondément évangélique. Il s’adresse à chacun d’entre nous, là où nous sommes.”



