Ce mercredi 7 mai, c’est le début du Conclave qui décidera du prochain Pape. Après deux semaines et demie de préparation et de congrégations générales, les 133 cardinaux de moins de 80 ans vont donc élire le 267e souverain pontife.
« Un conclave est d'abord et avant tout une célébration. En fait, c'est une grande liturgie », affirme Julien Dupont, curé de la paroisse Saint-Pierre Saint-Paul de Niort. Mercredi, avant même que les portes de la chapelle Sixtine se ferment et que les électeurs se coupent du monde, un premier temps fort spirituel aura lieu : « on va commencer par une messe [...] qui implore l'Esprit Saint ». Puis dans l’après-midi, les 133 cardinaux de moins de 80 ans vont se rendre en procession à la chapelle Sixtine du Vatican. Avant d’aller voter, une « méditation sera donnée par [...] le prédicateur de la maison pontificale. », précise Julien Dupont.
Si cette journée est avant tout une célébration liturgique, c’est que les échanges ont déjà eu lieu durant les deux semaines et demie de préparation au Vatican. Les cardinaux électeurs et non électeurs se sont réunis une dizaine de fois, lors des « congrégations générales » : « c'est là que se dessinent quelques grandes orientations, quelques grands chantiers du pontificat », précise le curé Julien Dupont, qui depuis plusieurs mois va régulièrement à Rome pour préparer le pèlerinage du Jubilé des jeunes de cet été au Vatican. « Ce débat ne se passe pas du tout pendant le vote, il se passe bien en amont, et il permet à chacun de réfléchir convenablement, posément, tout au long de ces congrégations générales. » Après ces temps d'échanges, des critères ressortent pour le prochain Pape.
Un terme reste central : l’évangélisation. La plus grande difficulté pour l’Église et les cardinaux est de trouver la personne capable de s’adresser aux croyants du monde entier. Les enjeux et les contextes ne sont pas les mêmes d’un pays à l’autre. Mais le 267e Pape, comme ses prédécesseurs, devra « incarner le message de l'Évangile, souligne Julien Dupont.
On a reconnu à travers le pape François des gestes prophétiques, par l'attention aux plus démunis, sa manière lui-même de vivre comme un plus démuni. [...] Dans un contexte où il y a, comme il le dénonçait, une certaine mondialisation de l'indifférence, il a montré combien le christianisme, c'était d'abord d'avoir du lien avec les autres.
Lors de ces congrégations, il a notamment été question du droit canonique, de la situation économique ou encore des abus sexuels ou financiers. Selon Julien Dupont, « c'est indéniable que le prochain Pape devra poursuivre des enjeux pour faire de l'Église une maison sûre. [...] Rendre une maison sûre tant sur des problématiques d'abus sexuels, mais aussi de violences, d'attitudes qui sont profondément inverses à celles que le Christ nous a invitées à vivre. »
Autre sujet, qui semble inévitable au père Julien Dupont : « on ne peut pas imaginer qu'un souverain pontife fasse l'impasse sur l'attention à l'écologie ». François avait donné une place importante à cette question, avec notamment la lettre solennelle Laudato Si’, qui a déjà 20 ans, rappelle Julien Dupont. Selon lui, l’Église doit mettre en place une « écologie intégrale », en partant de l’idée que tout est lié et qu’il faut « sauver la maison commune ».
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