
Une minute de silence a été demandée dans tous les établissements scolaires en hommage à la surveillante tuée par un collégien à Nogent en Haute-Marne, le 10 juin 2025. Toute la communauté éducative est sous le choc. Sur les réseaux sociaux ont été évoquées des solutions et des propositions préventives pour éviter ces incidents. Décryptage des facteurs de cet incivilité mineure avec le journaliste de France Catholique, Constantin de Vergennes et le prêtre assomptionniste et rédacteur en chef de La Croix, Père Arnaud Alibert.
Lors d'une fouille de sac en Haute Marne, une surveillante a été poignardée par un collégien de troisième, le 10 juin 2025. Un fazit tragique qui semble se banaliser : le site l'Actu Juridique recense trois homicides par jour en 2025. Les facteurs à l'origine de cette violence sont multiples. Pour tenter de les décrypter le journaliste de France Catholique, Constantin de Vergennes et le prêtre assomptionniste et rédacteur en chef de La Croix, Père Arnaud Alibert sont au micro de RCF Notre-Dame.
Pour le Père Arnaud Alibert, prêtre assomptionniste, la violence qui secoue aujourd’hui certains établissements scolaires ou quartiers ne peut être appréhendée comme une simple série de faits divers. Il s'agit d’un phénomène plus profond, qu’il faut analyser avec justesse. "Il faut essayer de prendre la mesure du drame", affirme-t-il. La multiplication des actes violents, parfois dramatiques, pose une question centrale : sommes-nous, en tant que société, devenus violents ? interroge Constantin de Vergennes Ce qui pouvait autrefois sembler marginal s’impose aujourd’hui dans l’actualité comme un symptôme plus global. Entre le 16 mars et le 23 mai 2025," on a recensé plus de 6 000 opérations de contrôle et 186 couteaux confisqués" rapporte le journaliste de la Croix Père Arnaud Alibert. Les chiffres témoignent d'une réalité ambivalente. "Il semblerait que la violence soit moindre, mais quand elle s’exprime, elle est plus dure, plus meurtrière", avance le rédacteur en chef de la croix Père Arnaud Alibert. Toutefois, il est difficile d’en tracer des contours nets. La hausse apparente des chiffres dénoncée par le ministère de l’Intérieur pourrait aussi résulter d’une meilleure remontée des données. "Avant, soit la réalité n’était pas comptabilisée, soit elle était mal comptabilisée", nuance le Père Arnaud Alibert.
Constantin de Vergennes évoque une "crise de l’autorité." Selon lui, les adolescents appartiennent à "une génération susceptible, dans une logique de rébellion face à toute forme d’autorité." Ainsi, un acte violent relèverait souvent d’une surréaction face à une limite imposée. "Tout exercice de l’autorité est perçu comme un empiètement sur sa vie", observe-t-il. Selon lui, comprendre l’origine de cette violence suppose un travail rigoureux : mener des études sur la société, réaliser "un reportage sur la population." Ce n’est qu’après ce travail d’observation que peut s’ouvrir une réflexion politique et sociale. L'objectif : faire en sorte que "l’école soit un lieu de vie et non un lieu de mort.
L'attentat de cette surveillante a suscité de nombreux débats entre les politiques. Pour Constantin de Vergennes, journaliste à France Catholique, les responsables politiques jouent un rôle ingrat. "Ils ont le pire rôle : celui de devoir répondre à l’attente des populations d’arrêter ces faits de société", analyse-t-il. Or, selon lui, ces faits révèlent une absurdité déjà explorée par Albert Camus dans ses écrits : une perte de sens collective.
Chaque jour à 9h10, pour prolonger la Matinale, Pierre-Hugues Dubois et Louis Daufresne décryptent l’actualité du jour ou de la semaine avec des observateurs de l’actualité ayant des prismes différents pour nourrir le débat, des journalistes de la presse chrétienne et généraliste, des acteurs engagés...
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