Boulogne-sur-Mer : d’anciens élèves dénoncent des violences au sein de l'établissement catholique Haffreingue

Des témoignages d’anciens élèves accuse un établissement catholique des Hauts-de-France. Le collège et lycée Haffreingue-Chanclaire de Boulogne-sur-Mer est visé par des accusations de violences physiques et sexuelles, remontant aux années 1970 et 1980.

Ces signalements ont émergé ces derniers jours sur les réseaux sociaux, et ont été recoupé par La Voix du Nord, à l’initiative d’anciens élèves qui dénoncent les faits qu'ils ont subit de la part d'anciens surveillants et d'anciens prêtres. Gifles, fessées, coups, agressions sexuelles... Les témoignages affluent sur Facebook (le groupe est public, attention, les témoignages peuvent être choquant) et dans la presse.    

Le parquet de Boulogne-sur-Mer a décidé d'ouvrir une enquête. Le procureur devra déterminer si les faits sont susceptibles de relever d'une infraction pénale et s'ils sont soumis ou non à un délai de prescription. 

Une lettre adressée aux parents

L’établissement aussi a réagi rapidement. Dans un courrier transmis aux familles, la direction du lycée condamne fermement les faits dénoncés et tient à rassurer les parents sur les conditions d'encadrement actuelles. Le directeur, Laurent Brunelle, en poste depuis 2014, a rappelé la position de l’enseignement catholique face à ces révélations :

L’enseignement catholique d’hier n’est plus celui d’aujourd’hui. On ne préserve plus l’institution au détriment des victimes. On ne peut pas protéger une institution qui a fait des bêtises. 

Un changement de culture assumé

Face aux critiques visant le silence ou la protection de l’institution dans le passé, le directeur se veut clair : il est à la disposition des victimes pour les recevoir et les entendre. Mais il insiste sur la limite de sa responsabilité personnelle :

Je ne peux pas m’excuser au nom d’Haffreingue. Je n’y suis que depuis 2014. Je ne vais pas endosser tout ce qui s’est passé de négatif depuis que l’établissement existe. 

Le diocèse aussi a réagit rapidement. La Voix du Nord a eu accès aux archives diocésaines par l'évêché qui a transmis en toute transparence les archives en sa possession. 

Cette affaire s’inscrit dans un contexte plus large de libération de la parole dans les établissements catholiques depuis l’affaire Notre-Dame de Bétharram.