Expulsions en hausse dans les Hauts-de-France : « Une réelle violence » dénonce la Fondation pour le logement
Les expulsions locatives augmentent partout en France, et particulièrement dans les Hauts-de-France. En 2024, hors Oise, près de 5 900 commandements de quitter les lieux ont été prononcés dans la région. Une hausse de 20 % en un an. Plus inquiétant encore : les expulsions avec recours aux forces de l’ordre ont grimpé de 25 %, selon la Fondation pour le logement (ex-Fondation Abbé Pierre).
Une situation alarmante pour Isabelle Fourot, directrice régionale de la fondation, invitée ce mardi matin sur RCF Hauts de France.
« L’augmentation des loyers, des charges, et la précarisation des ménages modestes alimentent cette tendance de fond. » ©RCFDes procédures accélérées depuis la loi « anti-squat »
Selon Isabelle Fourrot, directrice régionale de la fondation pour le logement, cette hausse s’explique en partie par l’adoption de la loi dite « anti-squat » en 2023. Une loi qui a raccourci les délais d’expulsion et diminué le rôle du juge, qui pouvait autrefois proposer des solutions alternatives entre locataires et propriétaires.
Cette évolution législative concourt à l’augmentation des expulsions. Le juge a aujourd’hui moins de marge de manœuvre pour trouver des solutions entre locataires et propriétaire.
Mais pour elle, les causes sont aussi structurelles : « L’augmentation des loyers, des charges, et la précarisation des ménages modestes alimentent cette tendance de fond. »
Une « violence extrêmement forte »
Les expulsions locatives ne se font pas du jour au lendemain, elles suivent une procédure : commandement de payer, assignation au tribunal, décision judiciaire, puis commandement de quitter les lieux. Si les locataires ne partent pas, les forces de l’ordre peuvent intervenir.
Cette dernière étape est très violente. Vous partez le matin en pensant revenir chez vous, et vous trouvez la police qui vous demande de quitter immédiatement les lieux.
Peu d’alternatives proposées
La Fondation pour le Logement dénonce aussi l’absence de solutions de relogement proposées aux familles expulsées.
Dans les territoires les plus tendus, elles interviennent régulièrement sans proposition de relogement ou d’hébergement, contraignant les personnes à trouver des solutions de fortune le plus souvent chez des tiers, voire à se retrouver à la rue, avec des conséquences dramatiques et durables sur les conditions de vie, l’emploi, la vie scolaire et la santé mentale des personnes.


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