Francofolies. Emilie Yakich vit sa première édition en tant que directrice : "il y a quelque chose qui nous dépasse un peu"
Les Francofolies de La Rochelle reviennent pour une 41e édition, loin d'être anodine pour Emilie Yakich : après le départ de Gérard Pont, la voilà seule directrice du festival. Nous avons pu échanger avec elle sur son approche des Francofolies dans ce nouveau rôle.
Le concert de Clara Luciani, ce vendredi 11 juillet, a représenté un moment particulier pour Emilie Yakich. © Francofolies - Aurele BossanLes Francofolies de La Rochelle battent leur plein depuis le 10 juillet. Tout cela, sous le regard attentif d’Émilie Yakich. Pour la première année, la voilà seule aux commandes après le retrait de Gérard Pont, qui lui a passé le flambeau après vingt ans à la tête du festival. Nous avons pu échanger avec elle lors du troisième jour des Francofolies pour recueillir ses impressions.
RCF : Comment appréhendez-vous cette première édition en tant que directrice ?
Émilie Yakich : On l'appréhende en se souvenant qu'il y a 24 ans, on connaissait sa première édition en stage ! Donc on l'appréhende avec énormément de souvenirs, et à la fois une grande responsabilité et une volonté de continuer à écrire une belle histoire.
RCF : Cela ne semble pas être une approche totalement différente.
Je pense que très vite, dans ma découverte des Francofolies, j'ai découvert qu'on créait des émotions pour les gens, le public, on écrivait des histoires, des belles histoires. Les Francos, c'est vraiment un festival qui est chargé d'histoire, de surprises, de premières fois pour des artistes. Finalement, il y a donc quelque chose qui nous dépasse un petit peu. Elles sont toujours plus fortes que nous et elles sont le symbole d'une vraie connexion entre un public, une ville, des artistes, et finalement on est juste les magiciens qui essaient de faire le bon mélange.
RCF : Est-ce que, quand cela démarre, il y a un soupir de soulagement ? Ou est-ce qu'il arrivera à la fin du festival ?
Il est arrivé hier, sur le concert de Clara Luciani, parce que le premier jour est un tunnel : il y a des lancements dans plusieurs endroits de la ville et on ne peut pas être partout, donc en fait on n'a jamais la garantie que tout se soit bien passé. Le débrief du 11 juillet au matin, il permet de se rendre compte si tout a bien fonctionné, ce qui était le cas cette année et c'est incroyable. Cela permet de se remettre en ordre de marche et, le deuxième soir, d'avoir un peu plus de temps pour observer, aller voir des concerts. Hier soir, sur le concert de Clara Luciani, j'ai profité du concert de l'artiste, mais aussi de la présence du public fédéré autour d'une artiste et de cette scène Jean-Louis Foulquier, cela m'a ému.
RCF : Pendant ces cinq jours, en quoi consiste votre rôle ? Est-ce de répondre en permanence aux questions des uns et des autres ?
Au quotidien, c'est plutôt d'être porte-parole du festival, je fais beaucoup de lancements dans les différents lieux. Les Francofolies sont inscrites dans un parcours de festival des professionnels, donc il faut aussi les accueillir, discuter avec eux. Il y a des enjeux sur nos filières et c'est important que les Francos y soient. Dès le matin, on est dans des temps très concrets de débrief avec l'ensemble des services, pour rappeler les orientations.
Ce soir, c'est la soirée pour les jeunes, c'est un autre public à accueillir que les deux premiers soirs, donc il faut penser aux aménagements qu'on a élaborés ensemble et ne pas oublier que ce ne sera pas la même chose dans l'accueil. Ensuite, cela se met en ordre de marche. Comme on a fait un travail préparatoire qui est quand-même très collaboratif, j'ai à peu près la garantie que tout devrait se passer comme prévu, avec cette capacité d'être toujours dans le spectacle vivant, donc en fait d'avoir anticipé énormément de choses pour pouvoir être réactifs et avoir le temps de réagir si nécessaire à différents endroits.
