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Entretien. La Grande Sophie, de retour aux Francofolies : "C'était important pour moi de dire ce que j'avais traversé"

Entretien. La Grande Sophie, de retour aux Francofolies : "C'était important pour moi de dire ce que j'avais traversé"

Un article rédigé par Tanguy Sanlaville - RCF Charente-Maritime, le 11 juillet 2025 - Modifié le 12 juillet 2025
L'invité RégionFrancofolies : La Grande Sophie revient à La Rochelle avec un spectacle intime

Habituée des Francofolies, la Grande Sophie est revenue sur scène le jeudi 10 juillet pour interpréter un spectacle intimiste basé sur son premier roman, "Tous les jours, Suzanne". Nous avons pu échanger avec elle quelques heures avant le show. 

La Grande Sophie s'est produite à la salle bleue, au théâtre de la Coursive, lors de la 41e édition des Francofolies. ©Francofolies - Caroline JollinLa Grande Sophie s'est produite à la salle bleue, au théâtre de la Coursive, lors de la 41e édition des Francofolies. ©Francofolies - Caroline Jollin

Les Francofolies ont officiellement démarré ce jeudi 10 juillet et cette 41e édition marque le retour à La Rochelle de la Grande Sophie avec un nouveau spectacle. Elle s'est produite ce jeudi sur la scène de la salle bleue du théâtre de la Coursive avec un show adapté de son premier roman "Tous les jours, Suzanne", paru en janvier 2025 aux éditions Phébus. Elle y mêle lectures et chansons et revient sur son parcours en s'adressant à Suzanne, personnage de la chanson éponyme de son album "La place du fantôme" (2012). Nous avons pu la rencontrer quelques heures avant son passage sur scène. 

RCF : Votre première fois aux Francofolies, c'était en 1996. Depuis, vous avez fait quatre autres éditions, dont un show sur la scène principale avec l'harmonie de Lille en 2007. Est-ce que c'est votre souvenir le plus marquant ici, aux Francofolies ?  

La Grande Sophie : J'ai fait, je crois, toutes les scènes, et deux fois Saint-Jean-d'Acre. J'ai beaucoup de souvenirs, mais effectivement le concert avec l'harmonie de Lille-Fives et de La Rochelle était magnifique. Il y avait 60 musiciens sur scène, des professionnels comme des non-professionnels, et je garde en souvenir les pleurs de joie de certains de ces musiciens. Ils étaient si heureux d'être là, on était tous heureux. Il y avait aussi Hervé Brice, le chef d'orchestre, qui malheureusement n'est plus là... Tout cela, ce sont des beaux souvenirs qui reviennent quand je reviens ici. 

RCF : Est-ce qu'il y a une raison particulière pour votre présence cette année ? 

Cette année, je reviens avec quelque chose que je n'ai jamais fait auparavant. C'est ma comédie musicale à moi, c'est un seul en scène et je raconte mon parcours, le parcours d'une fille dans la musique, les phrases que j'ai pu entendre. C'est aussi le parcours d'une petite fille qui a réalisé son rêve d'être chanteuse, avec les déceptions et les belles rencontres que cela inclut. J'emmène les spectateurs dans les coulisses de mon métier et on le fait assez peu, donc c'est un voyage très émotionnel. Il y a beaucoup d'humour, mais il y a des moments plus forts et plus difficiles. J'avais envie de raconter ce parcours, parce qu'après neuf albums, c'était important pour moi de dire ce que j'avais traversé. 

RCF : Ce spectacle, c'est donc une adaptation de votre premier roman, "Tous les jours, Suzanne". Qu'est-ce qui vous a poussé à l'écrire ? Est-ce cette envie de s'ouvrir ? 

L'écriture, pour moi, est toujours nécessaire. Ce livre est une correspondance avec un personnage de ma chanson, qui s'appelle "Suzanne". C'était une lettre au départ et c'est devenu une chanson. Ce personnage, c'était ma consolante, une femme mûre à laquelle j'écrivais pour lui raconter ce qui se passait dans ma vie, et j'ai eu besoin de reprendre la correspondance ces dernières années. Dans mon métier, quand on arrive à la cinquantaine, c'est extrêmement étrange ; la manière dont on veut vous pousser vers la sortie, je l'ai reçue très violemment et il fallait que j'en parle. Je ne pouvais pas faire semblant, donc je raconte aussi tout cela à travers l'histoire d'un bouquet de fleurs, mais je ne dévoile pas tout... Il faut lire le livre ou venir voir le spectacle ! 

Vous savez, il y a des révolutions féminines, féministes, et c'est très bien ! Mais celle de l'âge n'est pas encore arrivée et je pense qu'une société a besoin d'entendre tous les âges, on ne peut pas se débarrasser des gens comme cela. On est complémentaires, il faut écouter les enfants, les ados, les jeunes adultes, les plus vieux, et c'est cela qui fait un tout. 

RCF : A la sortie de ce roman en janvier, dans une interview, vous vous étiez décrite comme quelqu'un de "pudique". Ce livre, puis ce spectacle, c'est une manière de dépasser votre naturel ? 

Quand j'ai écrit le livre, j'avais très peur, je trouvais que c'était très impudique. Heureusement, j'étais accompagnée par mon éditrice, Marie-Eugène. Je lui demandais toujours si ce que j'écrivais n'était pas impudique, mais en fait je suis restée très proche de tout ce qui concernait mon parcours. Je parle de l'amour de ma vie, mais il est très lié à mon parcours. En fait, tout ce que j'aborde y est lié. Elle me disait toujours que c'était très pudique, mais pour moi, la pudique, c'était très impudique ! Je reste toujours sur cette notion d'impudeur, mais la majorité des gens me disent que cela reste pudique. Je veux bien les croire ! 

RCF Bordeaux
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
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