EN IMAGES - À Ambert, une campagne de sensibilisation au radon, un gaz classé "cancérogène certain" et très présent en Auvergne
Une campagne de sensibilisation au radon est en cours sur le territoire d'Ambert Livradois Forez, à l'est du Puy-de-Dôme. Ce gaz, classé "cancérigène certain", est présent dans de nombreuses communes d'Auvergne et présente un risque s'il est présent en trop grande quantité dans les habitations. Les explications de Karine Lefebvre-Milon, ingénieure des sites sanitaires en charge de l'environnement de l'Agence régionale de santé dans le Puy-de-Dôme, invitée des radios RCF en Auvergne.
Le radon peut pénétrer et se concentrer dans les habitations et exposer les occupants à un risque accru de cancer du poumon. ©ARS Auvergne-Rhône-AlpesAprès Ambert et Viverol, une réunion d'information sur le radon a lieu ce mercredi 12 octobre à Cunlhat, dans le Puy-de-Dôme. Des évènements organisés par la communauté de communes Ambert Livradois Forez et l'Agence régional de santé pour sensibiliser sur ce gaz, incolore et inodore, et présent naturellement dans les territoires auvergnats, particulièrement en zone volcanique.
Le radon est "classé cancérigène pulmonaire certain pour l'Homme depuis 1987", précise Karine Lefebvre-Milon, ingénieure des sites sanitaires en charge de l'environnement de l'Agence régionale de santé dans le Puy-de-Dôme. Et une large partie du territoire auvergnat est classée en zone 3 au niveau de "risque le plus élevé" : 70 % des communes du Puy-de-Dôme, près de 90 % des communes du Cantal et 50 % de celles de l'Allier.
Pour savoir dans quelle zone se trouve votre commune, vous pouvez consulter la carte du Puy-de-Dôme en bas de cet article, ou vous rendre sur le site de l'ASNR, l'Autorité de sûreté nucléaire et de radioprotection.
Le dosimètre : seul outil pour mesurer la présence du radon chez soi
Dehors, le radon ne présente aucun danger, mais à l'intérieur d'une habitation il peut être dangereux. En fonction de la maison et du sol, ce gaz peut "pénétrer et se concentrer à l'intérieur du bâtiment". Mais ce n'est pas automatique : "ce n'est pas parce qu'on est dans une commune de zone 3, qu'on en a forcément dans son habitation, ça dépend beaucoup de la nature de la construction, de sa ventilation", précise Karine Lefebvre-Milon.
Seul moyen pour en avoir le cœur net un dosimètre. Un boîtier que l'on place pendant deux mois dans une pièce sombre de sa maison, en période hivernale (où l'on ouvre moins les fenêtres). Cela permet de mesurer la moyenne de radon à laquelle "on est exposé". Elle ne doit pas excéder 300 Bq/m³.
Lors des réunions publiques, on peut se renseigner sur le prêt gratuit d'un dosimètre. Il est également possible de s'en procurer un en ligne pour une quarantaine d'euros.
La première consigne c'est d'aérer, été comme hier, 10 minutes par jour
Si la concentration est trop importante, il existe trois grandes familles de travaux pour faire diminuer cette concentration. L'une d'elle est un travail sur la ventilation et la circulation de l'air. Quoi qu'il en soit, la "première consigne qu'on donne c'est d'aérer". Une aération à effectuer "été comme hiver, 10 minutes par jour", c'est efficace contre le radon et toutes les pollutions intérieures, précise Karine Lefebvre-Milon de l'ARS dans le Puy-de-Dôme.
Une précaution à prendre, sans exagérer le risque
La présence d'un gaz cancérigène peut inquiéter. Mais il ne faut pas céder à la panique. Le "délai de latence entre la période d'exposition et la période d'apparition potentiellement d'un cancer c'est entre 5 à 30 ans", précise l'ingénieure de l'ARS. Cette campagne de sensibilisation et le prêt de dosimètres a pour objectif de "mieux connaître son exposition pour pouvoir agir dans son habitat".
Le radon est la deuxième cause du cancer du poumon en France, loin derrière le tabac. Selon Karine Lefebvre-Milon, entre 5 et 12 % des cancers du poumon en France sont liés au radon, on arriverait à 20 ou 25 % "qui seraient attribuables au radon" dans la région mais c'est particulièrement difficile à voir" à cause de la multitude de facteurs".
Plus d'informations seront délivrées ce mercredi 12 novembre à 18 heures à la salle municipale du plan d'eau à Cunlhat.
Carte de la présence du radon dans le Puy-de-Dôme, en fonction des communes. ©ARS Auvergne-Rhône-Alpes
Les participants lors de a première réunion d'information à Ambert le 4 novembre. ©ARSAuvergne-Rhône-Alpes

Chaque jour à 6h35 et 7h33, rencontre avec un acteur auvergnat qui fait l'actualité.



