Hôpital Sainte-Marie : quel bilan pour le dispositif EMAH ?
Depuis deux ans, l’hôpital Sainte-Marie du Puy-en-Velay dispose d’une équipe mobile d’alternative à l’hospitalisation (EMAH). Le premier bilan vient d’être dévoilé. Il est prometteur, l’Agence Régionale de Santé doit pérenniser ou non les financements de ce service d’ici la fin de l’année 2025.
L’équipe EMAH de l’Hôpital Sainte-Marie intervient partout en Haute-Loire depuis 2 ans. ©RCF Haute-Loire.La santé mentale est décrétée grande cause nationale pour cette année 2025. Au Puy-en-Velay, l’hôpital Sainte-Marie travaille depuis plusieurs années sur un projet innovant : le dispositif EMAH. Le but : changer la manière de prendre en charge les patients. « On est plus sur du aller-vers, des interventions aux domiciles plutôt que sur l’hospitalisation » explique le Docteur Virginie Mourier-Soleillant, médecin chef de la filière urgence-crise. Désormais, le passage en hôpital psychiatrique est le dernier recours.
Plus de 450 appels
Depuis son lancement en 2023, « 450 appels ont été enregistrés par le service et 260 patients ont été pris en charge » indique le docteur Mourier-Soleillant. Les autres ont été réorientés vers des structures adaptées à leur situation. Attention, le dispositif EMAH ne concerne que les épisodes « de crise, et non des urgences » comme les tentatives de suicide. Généralement, le profil type d’un patient est le suivant : « célibataire, plutôt jeune et plutôt sans emploi » indique la médecin-chef.
La prise en charge se fait à domicile « généralement entre 4 et 6 semaines » pour accompagner les patients dans des moments délicats. Les résultats sont flatteurs. EMAH touche sa cible, c’est-à-dire les personnes qui passaient, auparavant, sous les radars de l’hôpital Sainte-Marie. « Plus de 50 % des patients sont inconnus de l’hôpital » selon le docteur Mourier-Soleillant. Malgré tout, « pour 5 % des personnes prises en charge, on n’arrive pas à éviter l’hospitalisation ». Ce chiffre démontre tout de même le bien-fondé du dispositif « pour être jugé comme efficace, on doit être en dessous de 10 % » argumente la médecin-chef.
Vers une pérennisation en fin d’année ?
Depuis son lancement en 2023, l’équipe EMAH dispose de fonds de l’Agence Régionale de Santé pour expérimenter cette nouvelle prise en charge. Cet accompagnement financier doit prendre fin en 2025. L’ARS peut alors estimer l’efficacité du dispositif et pérenniser les financements dans le temps. « On reste plutôt optimistes » souligne le Docteur Mourier-Soleillant. La réponse est attendue d’ici la fin de l’année 2025.
