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Emmanuel Macron au Royaume-Uni, signe de l'amélioration des relations franco-britanniques

Emmanuel Macron au Royaume-Uni, signe de l'amélioration des relations franco-britanniques

Un article rédigé par PHD - RCF, le 8 juillet 2025 - Modifié le 8 juillet 2025
L'Invité de la MatinalePhilip Turle décrypte la visite d'Emmanuel Macron au Royaume-Uni

Cela faisait 17 ans qu'aucun président français n'avait effectué de visite d'Etat en Grande-Bretagne. Emmanuel Macron a décollé ce mardi 8 juillet pour un déplacement de trois jours à Londres. Au menu : soutien à l'Ukraine, lutte contre les réseaux de passeurs, mais aussi soutien à l'économie, cinq ans après l'application du Brexit… Pour le journaliste britannique Philip Turle, invité de la matinale RCF Notre-Dame, cette visite marque un tournant dans les relations entre Paris et Londres.

Emmanuel Macron et Keir Starmer, ici lors d'une rencontre à Paris en mars dernier, affichent une volonté commune de relancer la relation franco-britannique. La visite d’État du président français à Londres, du 8 au 10 juillet, symbolise ce rapprochement après des années de tensions post-Brexit. Crédits : Xose Bouzas / Hans LucasEmmanuel Macron et Keir Starmer, ici lors d'une rencontre à Paris en mars dernier, affichent une volonté commune de relancer la relation franco-britannique. La visite d’État du président français à Londres, du 8 au 10 juillet, symbolise ce rapprochement après des années de tensions post-Brexit. Crédits : Xose Bouzas / Hans Lucas

« C’est très symbolique », pointe Philip Turle. La visite d'Emmanuel Macron en Grande-Bretagne, du 8 au 10 juillet, est chargée de symboles. Le président français est le premier chef d’État européen à être reçu à Londres depuis le Brexit. Un signe clair du réchauffement des relations entre Paris et Londres, après des années de tensions diplomatiques.

Neuf ans après le vote du Brexit par les Britanniques, un geste politique fort

La dernière visite d’État d’un président français remontait à Nicolas Sarkozy en 2008. Mais ensuite, lors de la campagne du Brexit en 2016, le climat devient très tendu. "A l'époque, les diplomates français et britanniques ne s'adressaient presque plus la parole", rappelle Philip Turle. L'instabilité du 10, Downing Street n'aide pas. "Entre 2010 et 2024, on a eu cinq premiers ministres conservateurs, David Cameron, Theresa May, Boris Johnson, Liz Truss et Rishi Sunak. Et au fur et à mesure des années qui se sont écoulées, les relations avec la France étaient devenues de plus en plus tendues", analyse le journaliste.

Aujourd’hui, les deux capitales affichent leur volonté de tourner la page. Ce retour à une relation apaisée est aussi incarné par les nouvelles figures du pouvoir britannique. "Il y a l'appui du roi Charles, qui est beaucoup plus international, francophile et francophone", souligne Philip Turle. Même tonalité du côté du nouveau Premier ministre travailliste, Keir Starmer. En difficulté dans les sondages, il cherche à incarner une stature internationale, et souhaite "renouveler les relations avec la France". Un virage net après deux décennies de gouvernements conservateurs parfois très critiques vis-à-vis de Paris.

Ukraine, migrants, et rivalité diplomatique avec Washington

Parmi les sujets évoqués entre Emmanuel Macron et ses hôtes, le soutien à l'Ukraine. Le premier ministre britannique et le président français ont la même position sur l'Ukraine. "Emmanuel Macron et Keir Starmer sont tous les deux sur la même longueur d'onde", précise Philip Turle. "S'il y a quelque chose qui réunit les deux pays, c'est justement la peur d'une invasion russe d'un pays de l'OTAN, la sécurité de l'Europe face à la Russie, l'inquiétude pour l'avenir de l'Ukraine", détaille-t-il. La visite d'État d'Emmanuel Macron se conclura d'ailleurs jeudi par un sommet de la "coalition des volontaires" pour préparer une paix durable en Ukraine.

Autre dossier épineux : les traversées de migrants dans la Manche. Elles ont bondi de 48 % sur les 6 premiers mois de 2025, par rapport à 2024. "C'est toujours un sujet de crispation", observe Philip Turle. "L'une des raisons pour lesquelles la Grande-Bretagne a quitté l'Union européenne, c'est justement à cause de l'immigration", rappelle-t-il. Le succès actuel de l'extrême-droite britannique est aussi lié au succès dans l'opinion des thématiques anti-immigration.

C'est donc une visite hautement symbolique, mais aussi stratégique : à l’heure où Donald Trump apparaît comme un partenaire très incertain, la France et le Royaume-Uni affichent une volonté commune de peser ensemble. C'est l'objectif de cette "reconvergence" franco-britannique, selon le terme employé par l'Elysée pour qualifier cette visite d'Etat. 

©RCF
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
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