À Toulouse, Mgr Guy de Kerimel nomme chancelier du diocèse un prêtre condamné pour viol sur mineur
Polémique dans le diocèse de Toulouse. Mgr Guy de Kérimel a nommé chancelier et délégué épiscopal aux mariages le père Dominique Spina, condamné en 2006 en appel à Tarbes à cinq ans de prison dont un de sursis pour viol sur mineur. Les faits s'étaient déroulés en 1993 dans le Béarn, sur un lycéen de 16 ans.
Mgr Guy de Kerimel, archevêque de Toulouse, a choisi de nommer Dominique Spina © Diocèse d'AlbiLa décision date de début juin mais n'a commencé à faire du bruit que début juillet. Dans une série de nominations datant du 2 juin prenant effet à partir du 1er septembre 2025, Mgr Guy de Kérimel, archevêque de Toulouse, nomme le père Dominique Spina chancelier et délégué épiscopal aux mariages dans le diocèse. En 2006, le père Spina avait été condamné à cinq ans de prison dont un avec sursis pour le viol d'un lycéen de 16 ans en 1993 dans le Béarn.
Abus sur un lycéen en 1993
Dans les années 1990, le père Spina exerçait la charge d'aumônier dans les lycées Louis Barthou et Saint John Perse à Pau. Dans le cadre de cette fonction il rencontre Jean (le prénom a été modifié, NDLR), un étudiant décrit comme fragile qui souhaite devenir prêtre. En 2002, Jean dépose plainte contre Dominique Spina pour viol et aggression sexuelle. En garde à vue, il avouera une partie des faits, aveux qu'il retirera devant le juge d'instruction. Condamné à purger une peine, le père Spina sera ensuite transféré dans l'archidiocèse de Toulouse.
Là, il exercera initialement la fonction d'archiviste. Pourtant, en 2009 Médiapart révèle que le père Spina participe aux retraites organisées pour préparer à la première communion. Robert le Gall, alors archevêque de Toulouse, dira dans la presse "Le père a effectué sa peine. J'ai accepté, en décembre 2007, ce père de manière temporaire avec des charges très réduites. Le père Dominique Spina n'a aucun contact direct avec les enfants et ne confesse jamais dans un endroit isolé."
Mgr de Kérimel dit "faire preuve de miséricorde"
Depuis 2020, Dominique Spina exerçait de nouveau des fonctions d'archiviste. Face aux réactions médiatiques suite à la promotion du père Spina, Mgr Guy de Kérimel a pris la parole auprès de l'Agence France Presse. Il déclare "Considérant que nous n'avons rien à reprocher à ce prêtre depuis ces trente dernières années pour faits susceptibles de faire l'objet de poursuites judiciaires, canoniques ou civiles, j'ai donc choisi de le nommer dans cette fonction administrative". L'archevêque dit avoir "pris le parti de la miséricorde".
Pourtant la décision partage même au sein de la communauté catholique. "Un prêtre condamné à quatre ans de prison pour viol (et qui a purgé sa peine) peut-il occuper un emploi administratif qui exige que le titulaire soit « de réputation intègre et au-dessus de tout soupçon » ? À mon avis, non." écrit sur X le journaliste Jean-Pierre Denis. La décision fait d'autant plus polémique que cette semaine a été nommé à la tête la commission pontificale pour la protection des mineurs un évêque français.



