Le 12e Synode de L'Église protestante unie de France s’est tenu à Toulon du 8 au 11 mai. 200 délégués luthéro-réformés se sont retrouvés pour décider, entre autres choses, de la création d'un nouveau ministère pour accompagner les fidèles. Pour en parler, la pasteure Emmanuelle Seyboldt, la présidente du conseil national de l'Église protestante unie de France était invitée ce mardi sur RCF.
Parmi les grandes décisions du synode de l'EPUF, la création d’un ministère de témoins capables d'accueillir les nouveaux croyants dans l’Église protestante. L'enjeu était de réussir à rassembler les fidèles autour de mêmes principes théologiques tout en traitant des sujets sensibles, sources de désaccords au sein de l’Église, comme l’aide à mourir en France.
Ce service naissant dans l’Église protestante répond aux besoins des paroisses selon Emmanuel Seyboldt, car dit-elle, "Les fidèles qui souhaitent se mettre au service de l’Église ayant déjà de l'expérience, ne sont pas prêts à faire 5 ans d’études en théologie protestante pour devenir pasteurs". Les paroisses ont également des demandes particulières, “pour accompagner les nouveaux convertis sans passé chrétien d’une manière différente”. Pour elle, les pasteurs n’ont pas toutes les compétences, notamment en matière “d’animation des jeunes, de musique ou de communication”.
Si le synode national a donné son accord, tout est à mettre en œuvre à présent. Selon Emmanuelle Seyboldt, “pour travailler dans l’Église, il faut avoir une formation théologique, savoir utiliser les bons mots, au bon moment”. Elle évoque ainsi une éventuelle formation de 2 ans en théologie.
L'EPUF constate aujourd’hui une recrudescence de fidèles. Pour Emmanuelle Seyboldt, c'est une réponse à l'individualisme de la société où chacun est amené à choisir sa voie, notamment religieuse. C’est ainsi qu’elle remarque également dans l’Église protestante des arrivées de plus en plus nombreuses de convertis. Pour la pasteure, “ ce sont des parcours personnels et il est dur de dire d’où ils viennent”. Elle lit ces destinées comme des “chemins étonnants inspirés par l'Esprit-Saint”. L’unification de l’Église protestante en France et la tenu de ce 12e synode, s’inscrit selon elle, dans ce désir d’être une communauté accueillante : “on a voulu l'Église protestante unie pour un meilleur témoignage dans la société et une moindre dispersion”.
Ce synode de l'EPUF s'est tenu dans le contexte du débat sur l’aide à mourir à l'Assemblée nationale. Emmanuelle Seyboldt ne constate pas de consensus au sein de sa communauté. "L'Église protestante unie a intrinsèquement une pluralité en son sein”. Elle précise que le conseil national prône la liberté d’opinion et "qu'il ne donnera jamais de ligne de conduite ou de prêt-à-penser”.
Si la pasteure reconnaît que la demande à mourir “existe et qu’elle peut être entendue”, elle ne cache pas ses regrets : “je suis convaincu qu’une plus grande attention aux soins palliatifs diminuerait de beaucoup les demandes”. Emmanuel Seyboldt estime que la loi accorde une moindre attention à ce service essentiel puisque “la vie est à accompagner jusqu'à la fin". Enfin, elle craint les dérives, mais aussi “que le droit de mourir puisse faire pression sur des personnes âgées qui se sentent inutiles”. Finalement, “faire une loi pour juger quelque chose de l’intime, ça n’est pas le bon lieu, mais existe-t-il un lieu pour ça ?”.
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