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Crise du vin en Gironde : Pourquoi l’Entre-deux-Mers est en première ligne dans l'arrachage des vignes ?

Crise du vin en Gironde : Pourquoi l’Entre-deux-Mers est en première ligne dans l'arrachage des vignes ?

Un article rédigé par Clément Guerre - RCF Bordeaux, le 15 décembre 2025 - Modifié le 16 décembre 2025
Grand Témoin Région en Nouvelle-AquitaineCrise du vin en Gironde : l’Entre-deux-Mers en première ligne dans l'arrachage

En 2025 dans la crise de la viticulture, on estime que 20 % des vignes du Bordelais vont disparaître, laissant le tissu économique en grande difficulté et le paysage de Gironde bouleversé. Exemple, dans l'Entre-deux-Mers qui paye le plus lourd tribut de l'arrachage des vignes depuis trois ans.

La Gironde, plus grand département viticole de France, connaît une crise de la vigne inédite et qui se poursuit en 2025 et 2026. Image d'illustrationLa Gironde, plus grand département viticole de France, connaît une crise de la vigne inédite et qui se poursuit en 2025 et 2026. Image d'illustration

La Gironde est le plus grand département viticole de France avec des vins connus dans le monde entier. Mais depuis quelques années le Bordelais va mal, la consommation de vin est en baisse et les acteurs n’ont pas anticipé les nouvelles règles du jeu nationales et mondiales. Résultats, de nombreux viticulteurs sont obligés d’arracher leurs vignes pour se reconvertir. 

Depuis 2 ans, deux plans d’arrachage ont eu lieu pour adapter le vignoble au marché et réduire l'offre de vin rouge. Désormais, on estime que 20 % des vignes du Bordelais vont disparaître, laissant le tissu économique en grande difficulté et le paysage de Gironde bouleversé notamment dans la partie de Gironde qui paye le plus lourd tribut à la crise : l’Entre deux Mers. 

Pour bien comprendre comment les paysages se transforment en Gironde et quelles sont les conséquences humaines de la crise ? Nous avons rencontré Alain Monget, élu à Camblanes-et-Meynac et président du Pôle territorial du Cœur Entre-deux-Mers, qui regroupe cinq communautés de communes sur ce territoire girondin.

 

RCF Bordeaux : Comment les paysages ont-ils changé dans l'Entre-deux-Mers depuis les plans d'arrachage des vignes en Gironde ?

Alain Monget : Pour nous la filière viticole reste la première filière économique de notre territoire comme en Gironde. Mais depuis un certain nombres d'années on voit des entreprises qui disparaissent et arrachent leur vignes. Ces vignes ont un enjeu économique, social en termes d'emplois et qui structurent notre territoire et c'est ce qui fait la richesse de notre territoire mais maintenant que nous sommes dans la crise, ça vient bousculer le paysage. Après, c'est vrai que ça fait mal au cœur quand on voit des parcelles qui produisaient des vins excellents disparaître et que c'est remplacé par de la friche. Là, nous sommes au milieu de la crise et la question est de savoir comment nous allons rebondir ?

 

Pourquoi l'Entre-deux-Mers est aussi impacté par la crise : on parle de 7 ou 8 000 hectares arrachés ?

Sur les 20 000 hectares que va perdre le Bordelais, notre territoire va perdre un tiers, pourquoi ? D'abord, on était sur des vins qui jouaient beaucoup sur les volumes de production et donc qui sont largement impactés par la crise. L'entre-deux-Mers c'est aussi des exploitations viticoles touchées par le vieillissement et le manque de reprises. Par exemple, dans les 10 prochaines années, la moitié des exploitants de notre territoire vont partir à la retraite. Et donc il y a eu des viticulteurs sans succession qui arrêtent. Et puis, on a à l'esprit le viticulteur qui met en bouteille mais on est aussi, dans l'Entre-deux-Mers, un territoire de vraqueurs qui produit du vin vendu aux négociants qui jouent sur l'effet volume. Et ce modèle, avec la crise, est très impacté.

 

Pourquoi le Pôle territorial du Cœur Entre-deux-Mers continue de défendre la vigne et l'alimentation ?

Parce qu'on a besoin de relocaliser notre agriculture en défendant l'idée que les terres où les vignes qui sont arrachées doivent garder une vocation alimentaire et agricole. Mais on est aussi en concurrence avec des enjeux environnementaux et de renaturation (pas d'activité agricole après avoir arraché les vignes). Il y a des expérimentations sur l'olive, le chanvre ou le maraîchage mais ça prend du temps...

 

RCF en Nouvelle Aquitaine
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
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