Dermatose Nodulaire Contagieuse : Les manifestations agricoles se multiplient face à l’abattage de centaines de bovins
Ce vendredi 12 décembre, la Coordination Rurale 79 s’est mobilisée. La raison principale était la Dermatose Nodulaire Contagieuse. Une maladie qui a conduit à l’abattage de nombreuses exploitations depuis cet été.
La Coordination Rurale 79 s'est mobilisée contre la gestion de la Dermatose Nodulaire Contagieuse ce vendredi 12 décembre, à Niort © Matthieu RiollandLa colère monte chez les agriculteurs français. Depuis juin 2025, la Dermatose Nodulaire Contagieuse (DNC) contamine certaines exploitations. Cette maladie n’est pas transmissible à l’homme, mais touche les bovins. Elle s’est propagée dans une partie Est de la France. Mais l’incompréhension s’est développée lorsque le 2 décembre dernier, 83 vaches ont été abattues dans le Doubs, puisque l’une d’entre elles avait été testée positive à la maladie. Malgré la vaccination du troupeau contre la DNC, les autorités ont décidé d'euthanasier les 83 vaches.
Soutien aux exploitants touchés par la DNC
Depuis la colère monte, c’est le cas dans le Poitou. Ce vendredi 12 décembre, une vingtaine d’agriculteurs de la Coordination Rurale se sont mobilisés devant la Direction Départementale des Territoires, à Niort. La veille et le jour même de cette mobilisation, un abattage de plus de 200 vaches a été réalisé dans l’Ariège, malgré la forte opposition. Le président de la Coordination Rurale 79, Philippe Germond, explique que ce rassemblement est avant tout un soutien “à nos collègues qui sont en Ariège où on a été détruire un élevage.”

Alors que la devanture de la Direction Départementale des Territoires finit d’être recouverte de bottes de paille, l’un des manifestants confirme : “On est là pour soutenir nos collègues contre la DNC”. Un autre soupire, “Oui, et pas que. Il y a tellement de raisons de se mobiliser.”
Fin de l’abattage complet ?
Depuis les premières mesures gouvernementales pour endiguer la DNC, le syndicat agricole demande le déclassement de la maladie. Une revendication partagée par la Confédération Paysanne, autre syndicat agricole, qui s’est mobilisée cette semaine à Bressuire contre les abattages de troupeaux. Actuellement, la Dermatose Nodulaire Contagieuse est classée en catégorie A, c’est-à-dire que la procédure prévoit une “éradication immédiate” de la maladie. Ce qui explique ces protocoles, trop drastiques, au goût de la Confédération Paysanne et de Philippe Germond, président de la Coordination Rurale des Deux-Sèvres : “On demande qu'on ne détruise plus les élevages, mais uniquement l'animal malade”. Lors de la mobilisation du jour, des représentants de la Coordination Rurale des Deux-Sèvres ont été reçu par le Direction Départementale des Territoires. À l'issue de cet échange, pas d'avancée confie Philippe Germond : "On a compris que si on était touché, toutes nos bêtes y passeraient. [...] On s'y attendait." Le président de la section locale espère également à terme, “qu’on trouve des solutions pour soigner les animaux”.
La solution viendra peut-être du vaccin. Le protocole prévoit de vacciner les troupeaux dans un rayon de 50 kilomètres autour d’un foyer. Mais pour obtenir une protection immunitaire, les agriculteurs demandent, c’est le cas de Philippe Germond : “ça serait bien qu'on vaccine et qu'on regarde ce qui se passe.”
Une nécessité pour la FNSEA
Mais pour le gouvernement, sans abattage ce serait “1,5 million de bovins” qui seraient touchés en France. Alors que cette maladie a un taux de mortalité d’environ 10%. Ce vendredi 12 décembre, la ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, a donc affirmé que “l’abattage des bovins est la seule solution.”
De son côté, le plus gros syndicat agricole français, la FNSEA, et son soutien, les Jeunes Agriculteurs, se rangent derrière les mesures des autorités publiques. Dans une vidéo Facebook, Arnaud Rousseau, président national de la FNSEA affirme avoir échangé avec la Direction générale de l’alimentation, qui préconise à court terme l’abattage total. Ce qui, selon Arnaud Rousseau, est la seule solution possible.
Affirmation que réfute la Confédération Paysanne. Elle prend l’exemple de nos voisins italien et espagnol qui n’ont pas un protocole aussi drastique. Selon eux, l’abattage complet, pratiqué en France, est uniquement fait pour garder la confiance des marchés internationaux, au péril des petites exploitations françaises.


