Crise du logement : quelles solutions peut apporter l’architecture ?

Entre hausse des coûts, pénurie de matériaux et évolution des modes de vie, la crise du logement est sur toutes les lèvres. Lors du Salon de l’Immobilier de Montpellier, une conférence a mis en lumière les défis et opportunités du secteur. Solveig Orth, architecte montpelliéraine, revient sur cette réalité et les solutions à envisager.

Une crise en trois temps

"Il ne s’agit pas d’une seule crise, mais de trois crises successives", explique Solveig Orth. Tout d’abord, la pandémie de Covid-19 a bouleversé les dynamiques économiques et sociales. Ensuite, la guerre en Ukraine a entraîné une flambée des prix des matériaux de construction. Enfin, la crise financière actuelle freine l’accessibilité aux logements, avec des aides réduites et un durcissement des conditions d’accès au crédit. "À Montpellier, on avait une bulle immobilière qui s’est effondrée avec la raréfaction des financements", ajoute-t-elle.

Le télétravail, un bouleversement majeur

Le développement du télétravail a changé nos attentes en matière d’habitat. "Aujourd’hui, on vit et on travaille au même endroit, ce qui génère de nouveaux besoins", souligne l’architecte. Les habitants recherchent des logements plus flexibles, avec des espaces adaptés au travail à domicile, mais aussi des quartiers plus vivants et animés. "Les quartiers dortoirs d’hier ne répondent plus aux exigences d’aujourd’hui", constate-t-elle.

Concevoir des logements plus flexibles

Face à ces transformations, comment les architectes peuvent-ils adapter la construction urbaine ? "Transformer des quartiers entiers est une tâche colossale", reconnaît Solveig Orth. En revanche, il est possible de concevoir des logements plus évolutifs : "Prévoir des espaces de travail intégrés, utiliser du mobilier flexible et optimiser l’aménagement intérieur devient essentiel."

Des délais de construction allongés

La complexité croissante des réglementations allonge considérablement la durée des projets. "Avant, un projet durait trois ans. Aujourd’hui, avec les nouvelles normes et superpositions d’autorisations, il faut souvent un an rien que pour obtenir un permis de construire", précise l’architecte. Une lenteur qui freine la mise en chantier de nouveaux logements et pèse sur l’ensemble du secteur.

Un défi stimulant pour les architectes

Malgré ces obstacles, Solveig Orth reste optimiste. "Certes, la situation est préoccupante, mais elle nous pousse aussi à innover. Nous devons repenser nos espaces de vie et nos bureaux en fonction des nouvelles attentes de la société." Entre recherche de flexibilité, optimisation des surfaces et intégration de nouvelles technologies, les architectes ont un rôle clé à jouer pour imaginer l’habitat du futur.

Alors que la crise du logement continue d’évoluer, l’architecture peut-elle apporter des réponses concrètes ? Une chose est sûre : elle doit s’adapter pour mieux répondre aux défis d’un monde en pleine mutation