Agnès Pannier-Runacher annonce une protection plus élevée des océans, pas suffisant pour les ONG environnementales
Dimanche 8 juin 2025, à la veille de l’ouverture de la troisième Conférence des Nations Unies sur l’océan, la ministre de la transition écologique Agnès Pannier-Runacher a dévoilé la stratégie dédiée à la protection des fonds marins pour la France. Des mesures qui devraient être appliquées d’ici à la fin 2026. Plusieurs ONG ont pris la parole pour faire part de leur déception.
Agnès Pannier-Runacher à Nice - Archives RCFCe qu'il faut retenir :
- La France vise 4 % de zones de protection forte dans ses eaux hexagonales et 14,8 % dans ses eaux territoriales en 2026
- Aires marines protégées: la ministre annonce que plus de 40 % des eaux hexagonales seront inclues d'ici 2026
"D'ici fin 2026, les zones où les fonds marins sont ou seront fortement protégés représenteront 4% des eaux françaises hexagonales (sans l'Outre-mer, ndlr), contre 0,1% aujourd'hui". Principale annonce formulée par Agnès Pannier-Runacher à Nice. La ministre a présenté lors de l’UNOC, la stratégie dédiée à la protection des fonds marins en France alors que le Président de la République a demandé une mobilisation sur la question environnementale dans un entretien à la Presse Quotidienne Régionale dimanche.
S'attaquer au chalutage de fond
Le gouvernement souhaite également faire passer à 14 % la part des eaux en “protection forte” sur l’ensemble des eaux françaises. Un objectif supérieur aux 10 % d’eaux territoriales sous protection d’ici à 2030, fixé par le président de la République. Ces zones seront matérialisées par l’interdiction de "toutes les activités humaines ayant un impact sensible sur les fonds marins, y compris le chalutage de fond", a poursuivi la ministre, précisant ainsi les annonces d’Emmanuel Macron la veille, depuis Monaco. Sans plus de détails, le président de la République avait dénoncé le chalutage et déclaré vouloir réduire ce mode de pêche.
"Une escroquerie" selon l’ONG Bloom
A la suite des prises de parole du président de la République et de la ministre de la Transition écologique, l’ONG Bloom a répliqué. Pour l’organisation, ces "nouvelles aires marines à protection fortes” n’en sont pas. Il s’agirait de "la plus grande escroquerie environnementale d’Emmanuel Macron". Dans un communiqué paru le 9 juin 2025, Bloom explique que leur “analyse détaillée des cartes fournies” par le gouvernement les a menés à découvrir que “les 4 % de nouvelles aires marines supposées être fortement protégées d’ici fin 2026 et dans lesquelles le chalutage de fond serait interdit, se trouvent…dans des zones dans lesquelles le chalutage de fond est déjà interdit”, depuis un règlement européen entré en vigueur le 1er janvier 2017.
Davantage d’aires marines protégées
En ce qui concerne les aires marines protégées, la ministre a annoncé que la France se situera “au-delà des 70 % de l’ensemble des eaux territoriales françaises et plus de 40 % des eaux hexagonales”, soit “au-delà des 30 % réclamés par les conventions internationales”, a-t-elle précisé. Aujourd'hui, un peu plus de 32 % de l’espace maritime français détient cette appellation. La ministre de la Transition écologique aborde un ton optimiste : “Les États présents à Nice vont faire des annonces importantes, de nouvelles aires marines protégées, qui devraient nous conduire, sur la base des informations dont nous disposons, à augmenter le niveau de protection des eaux mondiales à 25 % et peut-être plus.”



