Nous offrir RCF - page 6

M. Luis Martínez enseigne à Lumen Vitae (Namur) l'humanité de Dieu ainsi que la lecture populaire, contextuelle et féminine de la Bible. Pour l'année Laudato Si' 2020-2021, il a rédigé pour le service de la Pastorale de l'Archevêché de Luxembourg la brochure "La conversion écologique intégrale nous interpelle". Il présente ici l'intuition du Pape François pour qui "tout est lié", comme aussi sa spiritualité "mineure", aux côtés des plus petits, dans l’esprit de Saint François d'Assise.

"Les marins, des invisibles": l'expression est de Robert Bouguéon, président de la Mission de la mer en France, qui évoque la solitude des marins. Les émissions de météo, par exemple, disent rarement quel est le temps en mer. Or un un emploi en mer donne 3,8 emplois à terre (la criée, les transports, les dockers). L'interview mentionne le roulement des équipes, les Seamen's Clubs. Enfin, dans le Psaume 107 (106), des marins pris dans la tempête crient vers Dieu qui fait pour eux voir des merveilles.

Robert Bouguéon est marié et père de quatre enfants, marin pêcheur au large depuis ses 16 ans, et aujourd'hui président de la Mission de la Mer en France. Il a dirigé le Comité de pêche du Guilvinec en Bretagne, où travaillaient 3000 marins. Il décrit le beau métier des gens de mer, de la mer qui est mère nourricière. Il est perplexe devant l'obligation d'emporter à quai tout le poisson pêché, le poisson non vendu devenant de la farine pour le poisson d'élevage.

Stéphane Hénard, ingénieur océanographe, est responsable en aquariologie au Centre national français de la mer Nausicaá, à Boulogne-sur-mer. Il présente le programme international d'étude Sumaris, qui privilégie une pêche sélective, ne prélevant que les poissons - les raies - dont on a besoin. Il souligne l'importance de renoncer au plastique, catastrophique. Et il vous attend: Nausicaá se visite en une journée.

Julien et Isabelle Challier vivent à fond leur vie de familles. Ils sont mariés depuis 19 ans et ont donné le jour à 6 enfants. Pour faire vivre la famille, ils soulignent l'importance de prendre du temps à deux, de vivre l'Eucharistie, de louer Dieu comme couple; sur ce socle peut se bâtir chaque matin la relation des parents avec les enfants, qui sont chacun uniques; aimés pour eux-mêmes, les enfants peuvent alors s'encourager mutuellement.

La famille Lacoste partage sa découverte du Luxembourg comme un pays marial. Car la lumière de Marie éclaire la vie de famille. Marie, au cœur immaculé, Marie bien concrète, qui va chercher l'eau au puits, qui fait le pain, et qui aujourd'hui accompagne les familles. Marie que nous pouvons prier constamment, parce qu'elle peut passer devant aux heures dures, même quand il s'agit de suivre Jésus sur le chemin de la Croix. Au Calvaire, Marie reste sereine.

Avec leurs enfants Louis-Marie et Gilles, Frédéric et Maylis Lacoste font part de leur rencontre de Jésus qui accueille les enfants. Ils soulignent combien les familles ont besoin d'aide, dans un monde où les lignes bougent très vite: ils souhaitent être informés et formés sur la façon de dialoguer avec leurs enfants quand l'école publique transmet des images de la famille qui vont à l'encontre de ce qu'ils souhaitent transmettre. Gilles partage enfin son expérience d'être béni par Jésus.

Le Pape François nous invite à prier ce mois-ci pour les familles. Avec Gilles et Louis-Marie, deux de leurs enfants, Frédéric et Maylis Lacoste commentent l'Évangile où Jésus se fâche quand les apôtres empêchent les enfants de l'approcher. Parfois les enfants dérangent, mais le Seigneur veut les bénir. Aujourd'hui encore les enfants sont parfois rabroués, d'où l'importance de les protéger et de leur permettre de rencontrer l'amour du Christ.

Le P. Frédéric Fornos, directeur international du Réseau Mondial de Prière du Pape, reprend et commente une citation du Pape François qui disait: "Le cœur de la mission de l'Église, c'est la prière" (discours du 28 juin 2019). Puis Bettina Raed, coordinatrice internationale du Chemin du Cœur, explique cette initiative comme la dynamique du Cœur de Jésus : l'intimité avec le Seigneur nous rend disponibles à son Esprit, qui nous conduit à travers les défis de l'humanité et de la mission de l'Église que le Pape François nous recommande de mois en mois.

Vendredi dernier, nous fêtions le sacré Cœur de Jésus. La communauté jésuite de Charleroi a voulu y proposer une neuvaine de préparation. Ainsi, le P. Robert Huet enracine dans "un pays que Dieu préfère" le Chemin du Cœur: l'implication personnelle s'y inscrit dans l'offrande du Christ qui a donné sa vie pour toutes les générations. Et chacun d'entre nous qui aujourd'hui voulons aimer comme le Cœur du Christ, désire aimer sans orgueil, sans jalousie, avec courtoisie et sans feinte: avec des gestes gratuits et disponibles qui suivent les intentions.

M. le Vicaire Général Alphonse Borras met en valeur les diacres à travers trois formes de son rôle: le diacre est berger, il préside la prière, fait l'homélie, anime la prière universelle, offre le calice et donne le mot d'envoi. Il est aussi samaritain, témoin de l'Église au cœur du monde par une attention pleine de tendresse aux personnes qui souffrent. Et enfin, il est prophète, il décode dans le monde les signes du Royaume, dont il exprime l'appel à la justice. En tout cela, le diacre est un go between, un homme de lien entre l'Église et le monde.

L'Abbé Alphonse Borras développe comment les diacres sont spécialement disponibles pour aller à la rencontre du monde, afin d'y reconnaître et attester que le Royaume de Dieu émerge au cœur de ce monde. Leur ministère est comme au seuil de l'Église, cette image du seuil fait comprendre que nous ne sommes plus trop centrés sur la maison, mais appelés à comprendre le monde avec bienveillance et empathie, avec l'art de la conversation (Saint Paul VI).

M. le Vicaire général Alphonse Borras commente la pensée de Saint Jean-Paul II, qui reconnaissait les diacres comme des "pionniers de la nouvelle civilisation de l'amour": la diaconie ministérielle a un rôle d'encouragement pour tous les chrétiens, pour les aider à entrer dans le service qui va jusqu'au don de soi. Sans mettre de côté le volet professionnel du caritatif, les diacres ont pour mission de témoigner de la chaleur, de l'expression affective de la Bonne Nouvelle annoncée aux personnes dont ils ont soin.

Le défi de la mission de l'Église pour ce mois de mai, ce sont les diacres. M. le Vicaire Général Alphonse Borras situe le diaconat ministériel dans la diaconie du Christ et dans celle de toute l'Église, pour soutenir et encourager toute chrétien à vivre de l'Évangile dans un esprit de service. En amont de son sacerdoce, la diaconie du Christ donne forme à l'abaissement du Verbe fait chair et qui va "ensuite" s'offrir au Père à Qui il "se rend en grâces".

Le défi de la mission de l'Église pour ce mois de mai, ce sont les diacres. M. le Vicaire Général Alphonse Borras situe le diaconat ministériel dans la diaconie du Christ et dans celle de toute l'Église, pour soutenir et encourager toute chrétien à vivre de l'Évangile dans un esprit de service. En amont de son sacerdoce, la diaconie du Christ donne forme à l'abaissement du Verbe fait chair et qui va "ensuite" s'offrir au Père à Qui il "se rend en grâces".

Grégory Lambrette, psychothérapeute à Luxembourg, souligne l'importance de la qualité de ses relations pour aider quelqu'un à se libérer d'une addiction. Aider, c'est peut-être conseiller mais surtout suspendre nos jugements sur les personnes qui sont dans des conduites addictives, reconnaître leurs talents, leur être présents, nous mettre à leur disposition : "Dis-moi comment je peux t'aider." Avec des limites aussi, sans être complice de ce qui nuit à leur santé, mais en veillant aux effets de nos actes et de nos paroles : "Vous les reconnaîtrez à leurs fruits." (Matthieu 7, 16.)

Grégory Lambrette est psychologue et psychothérapeute au "Quai 57", un service à Luxembourg qui accompagne des personnes aux prises avec une addiction, pour les accompagner et les aider à vivre. Il répond à nos questions sur la manière d'aider une personne aux prises avec une dépendance (aux drogues mais aussi au jeu, à la manie d'acheter). Le regard bienveillant est, pour lui, la plus belle manière d'aider des personnes à retrouver le sens de la vie, et par voie de conséquence à ne plus éprouver le besoin de fuir dans des produits hallucinogènes toxiques.

Thierry N'Guessan Yavo continue son témoignage en donnant ici les motifs pour lesquels une personne se réfugie dans une addiction : une épreuve difficile à traverser, une humiliation. Il souligne l'importance d'entrer en contact avec beaucoup de délicatesse avec les personnes en addiction. L'amour libère de la drogue, car il donne vie. Une vie de groupe intense aussi peut suspendre un comportement addictif.

Dans sa Passion, Jésus a refusé de prendre de la myrrhe - un anti-douleur -, car il voulait affronter sa Passion en toute lucidité (Marc 15, 23). Beaucoup de ceux et celles qui ont la vie très difficile sont tentés aujourd'hui encore de prendre des produits psychotropes ou hallucinogènes. En ce mois d'avril, le Pape François souhaite que soient bien aidées les personnes qui ont le désir d'être libéré des drogues. Thierry N'Guessan Yavo partage son espérance de retourner en Côte d'Ivoire et de vivre une vie pleine de piment, sachant que la vraie joie passe par une consommation modérée puis la disparition de la drogue; et finalement notre bonne addiction, c'est Jésus.

Le Père Jeroom Heyndrickx, scheutiste, raconte ici les premiers contacts de l'Institut Ferdinand Verbiest (Louvain) avec les autorités de Chine, surprises de le voir arriver et parler le chinois. Les Pères de Scheut leur proposaient des échanges culturels et académiques. Ainsi, des personnes du Parti communiste chinois et des chercheurs sont entrés en dialogue sur l'histoire de l'Église en Chine puis sur l'Église en Chine aujourd'hui. L'approche académique a permis d'exprimer et de confronter des visions différentes, critiques même, notamment en vue d'élaborer une loi chinoise sur la religion.