La vie selon Benoît RCF - page 15

Et cette attention est valable dans tous les moments de la vie du moine bénédictin, comme le rappelle la règle de St Benoît. Le Christ se fait présent à travers la figure paternelle de l'abbé, mais aussi dans les hôtes qui demandent l'hopsitalité au monatsère ou bien enfin dans les fragilités du moine malade. " C'est vraiment le Seigneur que nous servons en soignant les malades ", rappelle le Père Thierry Barbeau de l'abbaye de Solesmes dans la Sarthe. Cette bonté à laquelle est appelé chaque moine, mais aussi chaque chrétien, est " ce zèle qui saisit l'Homme dans toutes les dimensions de son être et de son existence ".

St Benoît dans sa règle nous rappelle qu'il ne faut pas seulement comprendre Dieu, mais aussi le suivre dans toutes les dimensions de notre vie. " On ne peut accéder au Christ que par la Foi et la vie à sa suite, souligne le Père Thierry Barbeau de l'abbaye St-Pierre de Solesmes, non seulement en croyant en Lui, mais aussi en mettant ses pas dans ses pas et son coeur dans son coeur." Sur ce chemin, le Seigneur accompagne le moine, " mais ce n'est pas tout car c'est le Christ qui a frayé le chemin, et le moine suit ses pas qui mènent à la Vie et à la Gloire ".

Tel est le coeur de la vie monastique. St Benoit dans sa règle le rappelle constamment. " C'est là la vraie devise des bénédictins " nous rappelle le Père Thierry Barbeau de l'abbaye St Pierre de Solesmes dans la Sarthe. Le Christ doit être partout dans la vie du moine qui est avant tout communion à sa propre vie. Une proposition spirituelle qui n'est pas l'appanage du moine , mais proposée à tous les chrétiens.

Et si la formule, en fait récente, " ora et labora " est bien connue, la lecture est souvent sous-estimée dans la structuration de la vie du moine. " Saint Benoit sait bien que le lecture est importante, nous précise le Père Thierry Barbeau de l'abbaye de Solesmes, car les vérités de la foi ne sont pas du tout évidentes." Qu'il s'agisse des " pères de l'Eglise " ou de figures de sainteté comme Charles de Foucauld, Newman ou Thérèse de l'Enfant-Jésus, la lecture spirituelle permet de nourir sa foi. " Essayez, nous dit le Père Thierry, vous allez trouver un ami et à travers lui le Bon-Dieu qui se dit aux pages de nos livres."

Le travail - à coté de la prière et de la lecture - occupe une place essentielle dans la vie du moine selon la règle proposée par Saint Benoit. Il a une vertu sociale, psychologique mais aussi spirituelle. Le travail évite au moine l'oisevité " qui est ennemi de l'âme " comme le rappelle le Père Thierry Barbeau de l'abbaye de Solesmes (Sarthe). Afin d'éviter toute démarche viciée, St Benoit recommande de vendre les produits du monastère un peu moins cher que le prix du marché. Mais surtout, " l'homme ne travaille pas seulement pour gagner sa vie, mais aussi pour coopérer par son activité à l'oeuvre de création ". Comme le précise le Père Thierry Barbeau, citant le fondateur de l'ordre bénédictin: " L'homme participe à l'édification d'un monde qui peut être plus beau. " Voilà une belle motivation pour se lever chaque matin du bon pied...

" Ora et labora ", la prière et le travail, tel est la synthèse d'une vie monastique selon St Benoit. Le travail, et une certaine production économique, fait partie de la vie du moine et plus largement d'un monastère. Mais comme nous le rappelle le Père Thierry Barbeau de l'abbaye St-Pierre de Solesmes dans la Sarthe: " Si le travail détourne le moine des sentiments qui sont ceux du Christ, il est préférable qu'il y renonce, fusse au détriment de l'économie du monastère. " Ainsi, le moine préposé à telle ou telle tâche doit l'accomplir avec humilité. Une approche qui peut être partagée dans nos vies professionnelles respectives.