Des arts et des lettres RCF - page 4

Une Heure à t'attendre  (de Sylvain Meyniac) au théâtre de l'Œuvre à 19 h jusqu'au 5 octobre

Ça commence par un petit appartement obscur sous les toits. C’est un RBNB que Daniel a loué pour la nuit. Il entre dans l'obscurité, un homme est là qui fume. "Qu’est-ce que vous faites ? - Je vous attends. "

Thierry Frémont est Daniel, Nicolas Vaude est Pierre ; à la mise en scène Delphine de Malherbe; Stéphane Baquet à la lumière.. 

Et là, je suis ennuyé parce que raconter la pièce serait dévoiler les surprises.  Sylvain Meyniac a tricoté et construit la pièce avec une redoutable habilité : on va de surprise en surprise. Les personnages se retournent, les situations aussi, tout est piège, tout serait convenu ? Mais on ne le dira qu’à la fin. 

Des rites pour la vie de  Gabriel Ringlet (Albin Michel)

Gabriel Ringlet est prêtre catholique depuis 1970, il a été journaliste dans le quotidien socialiste des métallurgistes liégeois La Wallonie, et professeur émérite de journalisme et d'ethnologie de la presse à l'université catholique de Louvain. Il y a exercé la fonction de vice-recteur aux affaires étudiantes de 1988 à 2001 ; ensuite de pro-recteur aux affaires régionales et culturelles dans cette même université (2001 - 2008). Il a été admis à l'éméritat le 1er octobre 2008.

Réenchanter les rites. Un leitmotiv dans ce livre. « Car on assiste à des églises de moins en moins fréquentées et une demande rituelle croissante ». Un besoin de faire sens ? Faut-il renouveler la célébration ?  « Si la célébration de l’eucharistie et celle de la Réconciliation demandent une évolution des ministères ordonnés, le baptême, l’onction des malades et peut-être même le mariage pourraient être confiés à des célébrantes et célébrants non prêtres qui ne demandent qu’à s’aventurer sur ce terrain-là ». 

Les îles Marquises sont aussi éloignées de Tahiti que Paris de Moscou. C'est ce bout du monde que choisirent  Paul Gauguin (1848 – 1903) et de Jacques Brel (1929 – 1878) : le peintre et le chanteur, deux figures occidentales qui se sont installés là-bas et y sont enterrés.

 Le livre n’est pas une visite guidée mais un voyage, une histoire. C’est l’histoire d’Orso, 24 ans, fraîchement sorti d’études de lettres qui décide l’aller aux Marquises pour acheter un terrain et y vivre. Il écrit à sa grand-mère, restée à Bruxelles. Le roman met aussi en scène un académicien, Yves Templon, qui, depuis un bateau de croisière, écrit une série sur Gauguin ou encore, une influenceuse, toujours à bord, pour promouvoir sur son compte instagram le voyage dans ces caraïbes : « Sur son compte Instagram, l’exbimbo de la Rochelle, anoblies par les likes, raconte son quotidien de belle personne qui vit dans de beaux endroits, à qui il arrive de belles choses. » La jeune femme émoustille le vieil auteur et les séductions ne se comprennent pas : l’une toute en mots et références, l’autre en selfies et fausseté. 

"C'est ainsi que, dans leurs éclats et fêlures, se révèlent deux têtes brûlées, Paul et Jacques, qui se moquaient des curés alors que la quête de Dieu hantait leur travail, deux créateurs fascinés par les femmes. Brel et Gauguin : génies torturés, uniques et inoubliables".

Les Marquises de Marie Lebey est publié aux éditions du Rocher. 

A retrouver sur laprocure.com

Allons au musée, allons à l’Institut du monde Arabe sur les quais, tout au bout du bout du bd saint Germain. L’immeuble est moche , encore plus à l’intérieur si bas de plafond, ses escaliers sonores, à gauche, la cafétéria qui ne fait pas trop envie, à droite la librairie, ses cartes postales et ses livres savants. L’Exposition où je vous emmène, le Mystère Cléopatre, a commencé en juin et se poursuit jusqu’au 11 janvier. C’est à l’étage, je monde. 

Et là, accueilli par une bouche, j’entre dans le corps et l’âme de Cléopâtre. Et dès les premiers pas, tout est beau. Tout : les couleurs, les éclairages… 

Claude Mollard est commissaire de l'exposition : il nous en parle.