
Des arts et des lettres RCF - page 2
Expositions, littérature, cinéma, littérature chrétienne et théâtre sont au menu de cette émission culturelle.
Episodes
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22 septembre 2025Exposition Jacques Dournes, « Au plus près des plus loin » aux MEP
En partenariat avec MISSIONS ÉTRANGÈRES DE PARISJacques Dournes (1922-1993) est un prêtre missionnaire catholique et un ethnologue français, grand spécialiste des peuples des hauts plateaux vietnamiens, srê et jarai en particulier. Il s’installe en Indochine (futur Vietnam) en 1946 alors sous une domination coloniale française qu’il réprouve. Son premier poste missionnaire (1947-1954) est situé à Kala, en pays srê. Il est ensuite nommé en 1955 à Chöreo, chez les Jarai. Il se découvre une vocation ethnologique, étudie la linguistique, se passionne pour la littérature orale et la mythologie, l’ethnobotanique jarai.
Il a 24 ans quand il arrive dans ce pays qu’il n’a pas choisi. Marqué par le scoutisme, il parviendra à répandre un esprit scout parmi les jeunes catéchumènes de son village. Il n’a qu’une valise, quelques livres, des cahiers et crayons et stylo, une machine à écrire.
Il part de l’observation des végétaux (ses dessins sont spectaculaires de précision) pour décrire la relation des êtres à leur milieu. « Ne tuez pas la forêt, écrit-il, l’humanité en perdrait le témoignage vivant d’une société harmonieuse ».
Comme Charles de Foucauld avec les Touaregs ou le Père Larre avec les Chinois, la première occupation est d’établir un dictionnaire pour laisser aux suivants les outils de communication de base : le langage.
Il ne faut pas s’imaginer le Père Jacques Dournes isolé, oublié de l’Eglise.
En 1962, il est invité à l’ouverture du Concile Vatican II Et il y retournera deux ans plus tard en tant qu’expert en missiologie.
En 1954, fin de l’Indochine française, Jacques Dournes s’installe sur les hauts plateaux. « S’il n’y a pas de place pour l’étranger, écrit-il, il faut
que je cesse d’être un étranger.
En 1968, il s’éloigne un peu de la prêtrise, puis deux ans plus tard des MEP et continuera non plus ses études mais ses recherches au sein du CNRS, soutenant sa thèse d’Etat devant Claude Levy Strauss sur le Potaö, théorie du pouvoir chez les Jörai. Lévy Strauss qui dit : « On est confondu par l’étendue de votre savoir, il est vraiment inépuisable puisque chacun de vos écrit apporte du nouveau ». Il quitte le monde missionnaire en 1970, devient chercheur au CNRS en 1972. Il est l’un des fondateurs de la revue Cahiers de littérature orale.Droits image: Des arts et des lettres ©RCF- Notre époque parle beaucoup de coachs, de développement personnel, de psy de toutes sortes pour accompagner et guérir. N’est-ce pas une forme d’accompagnement laïcisé ?
Bien des gens donnent l’impression de subir leur vie. (…) Il revient à l’homme de travailler à sa libération et à la construction de lui-même. On nous dit souvent qu’il faut « lâcher prise » ce qui évoque d’abord l’image d’un poing fermé, crispé sur ce qu’il retient -sous l’effet de la colère, de la douleur, de l’angoisse ou de la peur qui sont le contraire de la confiance.
Confiance, étymologiquement, le mot comporte la fis, fidès, la foi. C’est bien sur ce chemin là que nous accompagne le compagnon de route qui m’aider à discerner, en toute charité.
Quand le christianisme affirme que l’homme a été créé à l’image de Dieu, il affirme d’abord que l’homme a été créé Créateur. Puisque Dieu est essentiellement créateur, si l’homme est à son image, l’homme est d’abord créateur. Et d’abord créateur de lui-même.
Dominique Salin, Jésuite, docteur en théologie, maître de conférences à la Faculté de théologie, il a été rédacteur en chef adjoint de la revue Études (1984-1989). Chez Salvator, il publie L’Expérience spirituelle chrétienne et son discernement, un recueil de neuf textes, un florilège de ses interventions dans la revue Christus, pour une retraite du Chemin neuf, une conférence pour les élèves de prépa de Saint Louis de Gonzague à Paris, pour la revue Carmélitaine Vives flammes, entre autres. N’imaginons pas que ce soient des textes épars car l’ouvrage a une unité, une affirmation presqu’un cri : « Nous sommes appelés à la liberté » et une question :
« Quelle est-elle ? »Droits image: Des arts et des lettres ©RCF
16 septembre 2025Littérature : Adieu Kolyma d'Antoine Sénanque (Grasset)
En partenariat avec La ProcureKolima est le lieu du rien. C'est en effet cette région de la Russie qui s'étend de Vladivostok au détroit de Béring, la région la plus éloignée prise entre la mer de Sibérie orientale et la mer de Béring. Elle a pour capitale Magadan. Elle est le lieu du Goulag, des travaux forcés, et de mine d'or à la richesse considérable.
A la Kolyma, on recensera 500 camps de prisonniers condamnés aux travaux forcés. 130 000 morts… On l’appelle le Crématoire blanc.
C'est là que tout commence. Antoine Sénanque aime jouer les personnages dans leur miroir, dans leur double : Scylla et Cassia, Pal Vadas et son frère Lazare, une nièce assassinée, le moine et l'Impassible, le goulag et l'heure de Kolyma. Il y a aussi Varlam, le tanneur qui « incarnait tout ce qu’il méprisait : l’ivrognerie, la veulerie et la dévotion à Staline ». Varlam, clin d’œil à Varlam Chalamov (1907 – 1982) qui a été incarcéré pendant 22 ans…, rescapé de Kolyma et auteur des Histoires de la Kolyma, pour lequel après tant d’horreur, l’homme ne trouvera jamais de salut. Chalamov qui a travaillé, étudiant, dans une tannerie.
Le roman touche le spirituel, se fait thriller, se remplit de rédemption possible par la force de la vie.
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Droits image: GrassetL’Exposition Georges de la Tour entre ombre et lumière a ouvert les portes du Musée Jacquemart André boulevard Haussmann à Paris. C’est un événement qui mérite de s’y arrêter longuement.
Georges de La Tour, né et baptisé le 14 mars 1593 à Vic-sur-Seille et mort le 30 janvier 1652 à Lunéville, est un peintre lorrain. Il naquit dans une famille de sept enfants. Son père est un propriétaire terrien riche, boulanger et négociateur de farine et de céréales.
L’économie des formes, les couleurs sourdes et la retenue scènes empreintes de gravité délivrent une profonde charge spirituelle. Georges de La Tour imagine une iconographie de la contrition, solitaire, humaine, poignante. Il aurait peint plus de 300 toiles mais nous n’en disposons que d’une quarantaine (dont 23 sont exposées au Musée Jacquemart André jusqu’au 26 janvier 2026.
Droits image: Affiche de Georges de la TourSeul en scène, Franck Desmedt a incarné Romain Garry, Joseph Kessel (qu'il joue toujours les lundis au théâtre la Bruyère) et désormais Antoine de Saint Exupéry.
Né en 1900, il meurt à bord de son avion à l’âge de 44 ans. Aviateur écrivain ou écrivain aviateur, l’hélice et le stylo semblent ne faire qu’un. Pour autant c’est un homme complexe avec ses zones d’ombre. Toute sa vie a été marquée par des oxymores. C’est un aventurier épris de liberté qui s’épanouit mieux quand il sert une cause plus grande que lui. C’est un rêveur qui s’accomplit dans l’action. Un solitaire sensible, qui n’est jamais aussi heureux qu’au milieu de ses amis. C’est un penseur impulsif et un aventurier philosophe.
Rencontre avec le comédien pour nous faire rencontrer l'auteur-aviateur.
Mis en scène de Benoît Lavigne. Théâtre du Lucernaire, rue Notre Dame des Champs 75006 Paris (Mercredi au samedi à 19 h, dimanche à 16 h)
Droits image: affiche du spectacle Saint Exupéry, commandeur des oiseaux
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