Marie-Hélène Lafage | Un Carême en cuisine !
LE POINT DE VUE DE MARIE-HELENE LAFAGE - Le Carême est un temps propice pour la conversion écologique. Dans ce contexte, après avoir parlé de déconnexion numérique et d'observation de la nature, aujourd'hui, on s'intéresse à la cuisine.
Marie-Hélène Lafage, consultante en transition écologique auprès des collectivités territoriales © DR Le Carême est un temps associé à du jeûne, des restrictions et où l'on mange des bols de riz. Il permet de revenir à l’essentiel, pour mieux se disposer à Dieu. Dans cette optique, c’est sûr que la pratique du jeûne peut être un chemin. C’est une belle manière de se souvenir que nous recevons tout cela de Dieu, comme nous le faisons lors du bénédicité. Le bénédicité, le Pape en parle dans Laudato si’ justement, comme d’un moment qui « nous rappelle notre dépendance de Dieu pour la vie, […] fortifie notre sentiment de gratitude pour les dons de la création, [nous permet de reconnaître] ceux qui par leur travail fournissent ces biens, et renforce la solidarité avec ceux qui sont le plus dans le besoin ». Cela nous montre que, plus largement, notre alimentation peut être une belle manière de vivre la conversion écologique en Carême : renouveler la relation que nous avons à Dieu, aux autres, à la création, à soi-même.
Prendre conscience des enjeux autour de l'alimentation
On dit que l’on vote avec son assiette, et c’est vrai ! En fonction de ce que l’on consomme, on a des impacts sur la santé mais aussi sur notre modèle agricole, sur les émissions de gaz à effet de serre, sur la biodiversité. Notre alimentation nous relie au reste de la société et au reste du vivant. Finalement, c’est un endroit où l’on peut avoir autant un impact négatif qu’un impact positif : on estime que l’ensemble des aliments que l’on consomme représente 22% des émissions de gaz à effet de serre nationales. La cuisine et le repas, c’est aussi un moment clé de sociabilité, et pour prendre soin de sa santé. Enfin, l’alimentation est une question sociale : on ne doit pas oublier que le nombre de personnes qui se tournent vers les banques alimentaires a triplé en 10 ans, que près d'un étudiant sur deux déclare limiter ses achats alimentaires ou y renoncer.
Les actions concrètes à mettre en place pendant le Carême
Ça peut être le moment de cheminer vers une alimentation plus sobre, plus respectueuse du vivant, mieux rémunératrice pour les agriculteurs, en fonction de nos possibilités. Par exemple on peut se lancer dans un défi de faire des repas sans viande, acheter moins de viande et de meilleure qualité. On peut prendre plein de bonnes idées dans le livre d’Anne Moreau, Ma Petite Cuisine Laudato si’ ! On peut passer du temps à cuisiner avec des amis, prendre le temp d’aller au marché ou à la ferme, ou aider dans une banque alimentaire. On peut aussi agir et méditer en s’appuyant sur les ressources fournies par le CCFD Terre Solidaire pour ce Carême, sur le thème de l’alimentation.


Des chroniqueurs d'horizons variés nous livrent leur regard sur l'actualité chaque matin à 7h20, dans la matinale.
- Le lundi : Madeleine Vatel, journaliste au service foi & spiritualité de RCF ;
- Le mardi : Claire des Mesnards, pasteure de l'EPUdF et secrétaire exécutive du réseau européen chrétien pour l’environnement, et Elisabeth Walbaum, déléguée à la vie spirituelle à la Fédération de l'Entraide Protestante ;
- Le mercredi : Blanche Streb, essayiste, chroniqueuse, docteur en pharmacie, auteure de "Grâce à l’émerveillement" (éd. Salvator, 2023), "Éclats de vie" (éd. Emmanuel, 2019) et "Bébés sur mesure - Le monde des meilleurs" (éd. Artège, 2018), et Marie Wallaert de Lutte & Contemplation ;
- Le jeudi : Antoine-Marie Izoard, directeur de la rédaction de Famille chrétienne, et Aymeric Christensen, directeur de la rédaction de La Vie ;
- Le vendredi : Etienne Pépin, directeur des programmes de RCF et Radio Notre-Dame.



