Éric Pelisson : la guitare comme lien social et hymne à la fraternité
Fonctionnaire d’État engagé contre la pauvreté, Éric Pelisson n’oublie jamais sa guitare. À l’occasion des 80 ans de l’UDAF de l’Aude, il mêle travail social et passion musicale, convaincu que chanter ensemble est un remède simple et puissant à la solitude.
Eric Pelisson, quand la chanson fait lien social. © Préfecture Occitanie"Chanter ensemble, c’est recréer du lien"
Ce soir-là, dans la salle décorée aux couleurs de l’UDAF de l’Aude, une guitare s’accorde doucement. À son manche, Éric Pelisson, commissaire à la prévention et la lutte contre la pauvreté pour la préfecture de la région Occitanie. Mais ce n’est pas l’homme de dossiers qu’on découvre, plutôt un chanteur à textes façon Brassens ou Moustaki, venu célébrer les 80 ans des UDAF et de la Sécurité sociale… en chansons.
"L’UDAF, c’est une belle aventure humaine née en 1945, comme la Sécu. Ces deux institutions, c’est du lien, du soin collectif. Rien de plus naturel que de fêter cela en musique", confie-t-il en souriant.
Une passion née de peu, mais nourrie de tout
Éric Pelisson n’est pas né dans une famille de musiciens. "Comme beaucoup d’ados, j’ai appris la guitare avec des copains.", raconte-t-il. Adolescent, il apprend seul grâce aux tablatures, loin du conservatoire. "C'est d'ailleurs ce que j’aime dans les musiques actuelles, c’est qu’on peut apprendre sans passer par le conservatoire. Ce qui compte le plus, c’est le contact direct avec l’instrument."
Sa première guitare, achetée à 17 ans, reste longtemps dans un coin, jusqu’à ce fameux week-end d’aumônerie.
J’ai vu un gars jouer magnifiquement. Quand il m’a dit qu’il jouait depuis huit mois, je suis rentré chez moi, j’ai bossé toute la nuit. Le lendemain, je faisais mon premier concert avec Céline de Hugues Aufray !
La suite : des spectacles, une soixantaine de chansons, et même la rencontre avec son épouse dans un centre pour adultes en situation de handicap.
"C’était un peu comme dans le film Un petit truc en plus, j'y ai trouvé ma famille. Ces moments partagés ont forgé ma manière d’être au monde."
"Chanter, c’est aussi soigner"
À travers son métier, Éric Pelisson œuvre à faire collaborer services de l’État, collectivités et associations pour lutter contre la pauvreté. Mais il voit aussi dans la chanson un outil social majeur.
Chanter ensemble, c’est magique. Dans une société qui souffre de solitude, de repli, le chant recrée du lien. 80 % des problèmes de santé mentale sont liés à la rupture sociale : chanter, c’est se reconnecter.
De l’animation de colonies de vacances à ses soirées à l’APF auprès de personnes handicapées, jusqu’à cette fête de l’UDAF, il a toujours su créer cette étincelle collective par la musique.
La transmission, une histoire de famille
Chez les Pelisson, la guitare passe désormais de main en main. "Ma fille imitait déjà papa avec un micro à un an et demi. Aujourd’hui, elle est cheffe de chœur !" sourit-il.
De génération en génération, la musique continue de tisser des liens. "Les papas de mes petits-enfants sont tous guitaristes. Comme quoi, chanter, c’est contagieux !"
Une guitare pour rassembler
Éric Pelisson en est convaincu : chanter ensemble, c’est un acte citoyen.
"On devrait chanter à l’école, dans les entreprises, partout !" Et d'évoquer l’Allemagne, où l’on chante encore à l’école avant de commencer la classe, et ce chef de chœur espagnol qui fait chanter des détenus.
La chanson travaille l’estime de soi. Et dans une société qui souffre de solitude, c’est un geste de santé publique.


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